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L'ACTUALITE DE LA DANSE 19 avril 2024

Premières distributions de Don Quichotte à l'Opéra Bastille, Paris.

Mathieu danse et gagne
© Icare

Le jeune Mathieu Ganio.

C'est toute une nouvelle génération de danseurs et quelques invités de marque qui illustrent cette longue et belle série de Don Quichotte au Ballet de l'Opéra. Très attendu, le jeune Mathieu Ganio s'est bien placé comme la valeur incontestable de la jeune classe.
 

Le 17/05/2004
Gérard MANNONI
 



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  • Avec raison, et un peu poussée par les circonstances – blessures de l'étoile Jean-Guillaume Bart et des premiers danseurs Delphine Moussin et Hervé Moreau – Brigitte Lefèvre lance les jeunes à l'assaut de l'un des plus redoutables ballets du grand répertoire académique. Pour que Don Quichotte revu par Noureev fonctionne bien, il faut pour tous non seulement une technique d'acier mais un vrai sens du théâtre. Sans quoi, on tombe dans la démonstration de cirque sans intérêt. Les deux premières distributions ont prouvé que la génération montante était prête à prendre cette périlleuse relève.

    Celui que l'on attendait le plus était Mathieu Ganio, dix neuf ans, déjà star de la classe des sujets et à l'évidence hyperdoué à tous égards. Il a de qui tenir. Sa mère, Dominique Khalfouni fut une des plus grandes ballerines de l'Opéra avant de devenir une muse pour Roland Petit à Marseille. Son père, Denis Ganio, fut aussi un magnifique danseur, tant à Paris qu'à Marseille. Mathieu a pris tout ce qu'il y avait de mieux chez les deux. Grand, physique superbe, longues jambes qui font l'envie de tous, danse irréprochable déjà. Le lancer dans Don Quichotte, rôle qu'il a appris en trois semaines, était pourtant un pari. Et c'est gagné. Même s'il a encore forcément à progresser en sûreté, en expression du visage et en résistance – il apparut assez fatigué, ce qui est normal, au dernier pas de deux, le plus redoutable – il fut totalement à la hauteur de la situation.

    Belle technique, sens de la scène, bon partenaire, il a rallié tous les suffrages. C'est bien lui l'étoile de demain, même si d'autres ont aussi de très belles qualités. Il avait le privilège de danser avec Agnès Letestu, plus somptueuse que jamais. Toujours plus expressive, fouillant ses rôles avec passion, le visage animé, piquante, mutine, paraissant s'amuser de bout en bout, Letestu nous a gratifiés de la plus belle démonstration technique – fouettés doubles alternés parfaitement sur la musique à la coda finale – avec des développés à la seconde ralentis onctueux, des équilibres magiques.

    Dans la même distribution, Aurore Cordelier était une solide Reine des Dryades, moins poétique qu'Isabelle Ciaravolla le soir de la première, mais plus sûre techniquement. Brillante danseuse de rue, Karine Averty avait pour partenaire le toréador blond de Karl Paquette, impeccable, et dont on attend le Basile avec impatience aux côtés d'Eleonora Abbagnato.

    Une autre distribution avait ouvert cette longue série qui s'achèvera le 3 juin. Elle était menée par Laetitia Pujol en Kitri et Benjamin Pech en Basile. Ils ont l'habitude de ces rôles, puisque Pujol avait été nommée étoile à l'issue d'un Don Quichotte particulièrement brillant avec déjà Pech comme partenaire. Ce dernier est irréprochable dans un personnage qu'il danse aussi bien qu'il le joue. Pujol a bien affiné son personnage, même si elle a tendance à dépenser trop d'énergie dès sa première entrée. Sa technique sans la moindre faille le lui permet mais le personnage y gagnerait à être d'emblée légèrement moins dévorant. Et quels parfaits portés à la russe ils réussirent tous deux !

    Eclatante danseuse de rue d'Eve Grinsztajn, d'une beauté à couper le souffle, avec le très personnel Espada de Yann Bridard qui sait toujours donner du relief à ses personnages au-delà de la danse. Manie Hurel fut à deux reprises un vif et alerte Cupidon. Quant à Jean-Marie Didière, dans le titre, rôle de caractère peu aisé à rendre intéressant, il est tout simplement prodigieux de finesse, de présence et d'intelligence. Tout comme Laurent Novis dans le difficile rôle burlesque de Gamache. Aucune vulgarité, mais des mimiques agacées, nerveuses, mignardes, des nervosités à la De Funès, absolument irrésistibles.

    Quatre autres distributions de jeunes et de stars sont encore à venir.




    Le 17/05/2004
    Gérard MANNONI

    Premières distributions de Don Quichotte à l'Opéra Bastille, Paris.
    Don Quichotte
    musique : Ludwig Minkus
    chorégraphie : Rudolf Noureev d'après Marius Petipa
    décors : Alexandre Beliaev
    costumes : Elena Rivkina
    éclairages : Philippe Albaric
    Avec les étoiles, les premiers danseurs et le corps de ballet de l'Opéra national de Paris.

    Orchestre de l'Opéra national de Paris
    direction : Paul Connelly

     


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