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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
27 avril 2024 |
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Nouvelles distributions de Don Quichotte à l'Opéra Bastille, Paris.
Jeunes en première ligne
Karl Paquette et Eléonora Abbagnato
Pour cette longue série de Don Quichotte à l'Opéra national de Paris Bastille, Brigitte Lefèvre, directrice de la danse, a donc choisi de lancer plusieurs éléments de valeur de la nouvelle génération à l'assaut de ce ballet clé du répertoire. Excellente idée qui secoue la torpeur qui avait tendance à s'emparer de la compagnie et surtout des jeunes et révèlent de brillantes personnalités.
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Les surprises ont dans l'ensemble été bonnes et notamment celle de la nomination d'étoile de Mathieu Ganio. Personne ne s'y attendait, pas même lui, mais c'est totalement justifié, vu les qualités exceptionnelles de ce jeune danseur. Couple à la fois inattendu et très , celui formé par les deux sujets, Dorothée Gilbert et Emmanuel Thibault. La jeune Dorothée est l'un des plus sûrs espoirs de cette génération toute nouvelle. Ravissante, menue, elle a incarné une Kitri étonnante de sûreté, de vivacité et de technique. Outre cette facilité, elle a su donner une signification théâtrale à chaque élément de la chorégraphie, ne se contentant jamais de « faire des pas », mais les prolongeant et les justifiant toujours par une intention théâtrale et dramatique. Voilà vraiment une future étoile !
Connu depuis longtemps pour la remarquable qualité de sa danse mais peu apprécié pour des raisons très discutables dans la compagnie, Emmanuel Thibault a prouvé qu'il mérite largement un poste de premier danseur qu'on lui refuse à chaque concours. Il a dominé techniquement et théâtralement le rôle sans la moindre anicroche, même si lui aussi est arrivé un peu fatigué à la fin. Il ne peut certes pas incarner n'importe quel personnage. Assez fragile de silhouette, porteur moyen, il a néanmoins de multiples emplois de premier plan comme celui-ci, et dans lesquels il mériterait d'être régulièrement distribué. Il serait bien que l'Opéra le reconnaisse enfin.
A découvrir aussi, les deux blonds, Eleonora Abbagnato et Karl Paquette. Belle comme un tableau de Botticelli, Eleonora a montré tous les progrès accomplis, dans le domaine technique notamment. Avec des équilibres superbes, de beaux développés, des sauts excellents, de la rapidité, du charme, elle est même venue à bout des trente deux fouettés du pas de deux du mariage, campant une Kitri inhabituelle mais vraiment irrésistible. C'est la première fois, il faut le dire, qu'on la voit aussi convaincante dans une rôle de cette importance. Face à elle, Karl Paquette a déçu. A l'évidence, Basile n'est pas pour lui. Peu en forme, il a paru contracté, assez lourd, trop occupé par les aspects techniques du rôle pour y mettre de l'expression, pour lui donner une dimension théâtrale. Il a certainement d'autres emplois que celui-ci, plutôt dans le répertoire de danseur noble.
Mentionnons aussi l'excellent travail accompli par l'étoile Laurent Hilaire chargé de faire travailler les solistes et qui leur a apporté toute sa connaissance de la danse et du répertoire Noureev avec beaucoup de générosité. Restent maintenant à voir les deux étoiles invitées, le sculptural italien Roberto Bolle avec Agnès Letestu et le virtuose cubain Carlos Acosta avec Aurélie Dupont.
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Opéra Bastille, Paris Le 26/05/2004 Gérard MANNONI |
| Nouvelles distributions de Don Quichotte à l'Opéra Bastille, Paris. | Don Quichotte
musique : Ludwig Minkus
chorégraphie : Rudolf Noureev d'après Marius Petipa
décors : Alexandre Beliaev
costumes : Elena Rivkina
Ă©clairages : Philippe Albaric
Avec les étoiles, les premiers danseurs et le corps de ballet de l'Opéra national de Paris.
Orchestre de l'Opéra national de Paris
direction : Paul Connelly | |
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