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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
19 avril 2024 |
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Dernières distributions pour La Sylphide au Palais Garnier, Paris.
La Sylphide (3) : Agnès Letestu taglionisée
Agnès Letestu
Suite et fin des représentations de La Sylphide au Palais Garnier. Agnès Letestu comme la plupart des danseuses cette saison débute dans le rôle de la Sylphide avec son assurance d'étoile et un travail du rôle particulièrement intéressant, aux côtés de Stéphane Phavorin plus rare sur scène mais à la hauteur du rendez-vous.
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L’amour virtuose
Ivresse grecque
Flambeau partagé
[ Tout sur la danse ]
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La partition de La Sylphide de Jean-Madeleine Schneitzhoeffer reste souvent décriée et l'Orchestre de l'Opéra National de Paris a montré une fois encore son manque de conviction dans cette musique. Heureusement, Agnès Letestu, par son interprétation, a offert une très belle partition de ce rôle tant par la subtilité de sa danse que par sa narration variée. Ainsi, depuis son apparition à la fenêtre, l'étoile alterne à l'envi entre un être spectral et une Mélusine romantique espiègle voire machiavélique. Son James, Stéphane Phavorin, en remplacement de José Marinez, se laisse tour à tour prendre et réalise son erreur avant qu'elle ne triomphe dans une variation enjouée et comme toujours impeccablement maîtrisée. Au second acte, elle entraîne sa « victime » dans un univers souriant presque comme un rite initiatique de La Flûte enchantée. La production souffre d'un faible éclairage mais Mademoiselle Letestu irradie dans ces décors passés telle la créatrice du rôle Marie Taglioni immortalisée par la gravure qu'elle évoque inconsciemment ou non.
Stéphane Phavorin se distingue parmi les sujets par sa précision technique et le rôle de James qu'il a dansé par trois fois dans cette série lui permet d'en faire une brillante démonstration. Entrechats, jetés, brisés ou ronds de jambe ne procurent chez lui qu'exaltation et la représentation semble lui apporter un bain de jouvence et une plus grande assurance.
Cette représentation est également enrichie par le Pas de Deux des Ecossais avec Hervé Courtain qui pour sa dernière représentation a donné le meilleur de lui-même. Sa variation enlevée et virtuose lui ouvre assurément les portes du Ballet Royal du Danemark même si le danseur devrait la saison prochaine faire ses débuts au Ballet National du Canada. A côté, Stéphanie Westermann, sans démériter, manque de vivacité.
Il serait injuste d'achever ainsi sans relever à nouveau l'incroyable talent dramatique de Jean-Marie Didière dans le rôle de la sorcière. Son visage, ses mains, sa façon de claudiquer évoquent les contes noirs de Grimm ou d'Andersen. Chacune de ses apparitions égale le plaisir d'une variation classique et son interprétation marquera incontestablement l'histoire de ce ballet à l'Opéra.
A l'issue de ce dernier spectacle de la saison, les danseurs partent pour des horizons variés, plus ou moins coupés du monde de la danse, en donnant rendez-vous à leur public au mois de septembre pour un programme hétérodoxe alliant Etudes à Jérôme Bel.
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Palais Garnier, Paris Le 15/07/2004 Vincent LE BARON |
| Dernières distributions pour La Sylphide au Palais Garnier, Paris. | La Sylphide
Ballet en deux actes d'après Philippe Taglioni
adaptation et chorégraphie : Pierre Lacotte
musique : Jean-Madeleine Schneitzhoeffer
Avec les étoiles, les premiers danseurs et le corps de ballet du Théâtre national de l'Opéra de Paris. | |
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