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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
28 mars 2024 |
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Coppélia, par le Ballet de l'Opéra national de Bordeaux, au Grand-Théâtre, Bordeaux.
Fancy Coppélia
Le Ballet de l'Opéra national de Bordeaux débute sa saison avec Coppélia, grand classique français revisité par son directeur, Charles Jude, dans l'esprit des comédies musicales américaines et avec également l'insertion de tous de magie du plus bel effet. Un vrai retour à l'enfance pour ce ballet célèbre en tous.
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Ivresse grecque
Flambeau partagé
Fulgurante beauté
[ Tout sur la danse ]
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A la tête du Ballet de l'Opéra National de Bordeaux depuis plus de huit ans, Charles Jude a eu pour objectif premier de reconstruire et développer son répertoire. A tout seigneur tout honneur, il a mis l'accent sur les grands ballets classiques en créant sa propre version de Casse-Noisette, puis en enchaînant presque chaque saison avec Giselle, Coppélia, la Belle au bois dormant et le Lac des cygnes. Complété par un bel échantillon de pièces néoclassiques et contemporaines, le résultat fait figure d'exception dans le paysage chorégraphique français qui a hérité de cette hérétique obsession française de faire table rase du passé.
Coppélia attire les foules de Noël au Grand-Théâtre de Bordeaux. La transposition effectuée par Charles Jude dans le New York des années 1950 satisfait tous les publics, sans heurter les tenants du bon goût français, à leur aise dans le théâtre de Victor Louis. Cette chorégraphie créée en 1999, avec laquelle la compagnie a déjà tourné, implique la quasi-totalité de ses trente-huit danseurs. Grâce aux décors astucieux de l'italien Giulio Achilli, la transposition imaginée par Charles Jude prend toute sa saveur. Les détails et citations de la peinture d'Edward Hopper et l'hommage de Jude à Fancy Free de Jerome Robbins forment une ensemble extrêmement cohérent.
La chorégraphie en tant que telle étonne d'abord par sa complexité, moins surprenant lorsqu'on sait la proximité de Charles Jude avec Rudolf Noureev, spécialiste de la difficulté. Au-delà , Jude multiplie les pas classiques, rythmés comme les danses des « happy days » américains de l'après-guerre. Pour les solistes, l'unique étoile de la troupe, Emmanuelle Grizot, assure le rôle de Swanie (comprendre Swanilda). Danseuse à la technique éprouvée, elle mène la danse avec assurance. Son partenaire, Fonzy, se nome Igor Yebra. Soliste invité, ayant débuté chez Vicor Ullate, avant de danser en Russie et à Cuba, il apporte humour et brio au ballet. Malgré sa haute stature, son jeu juvénile et sa présence lui accordent tout le crédit nécessaire à ce rôle. Charles Jude incarne Coppélius, avec force et mystère, grand ordonnateur de ce conte.
Une des grandes réussites de cette Coppélia et dans l'esprit de l'argument demeure l'insertion de tours de magie sur les conseils de Gérard Majax. Table magique, changements de costumes instantanés, poupée téléguidée, tout confère au retour à l'enfance. Avec un même souci d'harmonie, les ensembles et les costumes rappellent l'esthétique et la gaieté de l'Amérique glorieuse. Les danseurs reçoivent les chaleureux applaudissements du public qui, contre toute polémique, saluent aussi son directeur, rare survivant de l'univers classique en France.
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Grand-Théâtre, Bordeaux Le 19/12/2004 Vincent LE BARON |
| Coppélia, par le Ballet de l'Opéra national de Bordeaux, au Grand-Théâtre, Bordeaux. | Coppélia
musique : Leo Delibes
chorégraphie : Charles Jude
Ballet de l'Opéra National de Bordeaux | |
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