altamusica
 
       aide













 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




L'ACTUALITE DE LA DANSE 19 avril 2024

When I take off my skin and touch the sky with my nose, only then can I see little voices amuse themselves
, de Robyn Orlin au Théâtre de la Ville, Paris.


Sabbat afro-lyrique
© Oliver Schmitz

Toujours aussi inattendue, la chorégraphe sud-africaine Robyn Orlin propose une nouvelle pièce au titre significatif : When I take off my skin and touch the sky with my nose, only then can I see little voices amuse themselves
Peu étonnant, car rien n'est vraiment normal dans son univers. De idées bonnes et moins bonnes, et un résultat décevant.

 

Théâtre de la Ville, Paris
Le 15/02/2005
Gérard MANNONI
 



Les 3 dernières critiques de danse

  • L’amour virtuose

  • Ivresse grecque

  • Flambeau partagé

    [ Tout sur la danse ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)




  • Voulez-vous délirer avec moi ? Tel pourrait être le sous-titre de cette nouvelle pièce de Robyn Orlin qui se fait par ailleurs une spécialité des titres à rallonge. C'est une sorte de sabbat désordonné, déjanté, refusant apparemment toute logique interne que recouvre cette longue phrase signifiant en français : « Quand j'enlève ma peau et touche le ciel avec mon nez alors seulement puis-je voir de petites voix s'amuser entre elles Â».

    Et, de fait, les jeux et les voix sont au coeur de ce qui se veut un divertissement éclaté, débridé, perturbant de mille manières, des costumes trop africains au comportement des protagonistes. Six sorcières et sorciers munis de hampes ou de manches à balai couronnés d'une ampoule électrique mènent ce sabbat en chantant et s'agitant, en dansant parfois, en allant chercher quelques spectateurs dans la salle – le procédé a hélas été trop employé pour être encore amusant – en remontant les allées du Théâtre de la Ville, et en filmant sans arrêt visages et corps des deux côtés de la rampe, comme on l'avait déjà vu aussi maintes fois chez Robin Orlyn et ailleurs.

    Tout cela s'agite beaucoup, chante – on dirait plus volontiers braille – très fort et surtout très faux des airs d'opéras plus ou moins triturés. Ici encore, le procédé n'est pas nouveau et surtout pas très honnête. La Habanera ou la Danse gitane du début du deuxième acte de Carmen ont une telle force intrinsèque qu'en les récupérant sous quelque forme que ce soit, on peut mettre n'importe quelle salle en transe. Trop facile vraiment, et terriblement galvaudé !

    On est donc tout le temps irrité par ces facilités, ces lieux communs, sans pour autant pouvoir nier le côté ludique de l'entreprise, l'énergie que tout cela dégage ni la sympathie que peut susciter ce savant désordre si techniquement agencé. Il y a des idées vraiment drôles, comme ces danseurs courant après les spectateurs qui désertent en pleurant et en criant « Ne partez pas, ne partez pas !! Â». Il y a de belles images, notamment la dernière, quand tout se calme et que chacun s'enveloppe dans son voile noir.

    © Oliver Schmitz

    Et puis, on ne sait pas si le spectacle est fini ou pas, ce qui a pour inconvénient d'empêcher les applaudissements et pour avantage d'éviter de recueillir réellement le jugement du public. Astucieux ! Cela pourrait resservir à beaucoup. Humour et maladresses, trouvailles et ringardise alternent sans cesse. Et l'on s'étonne d'entendre une partie du public rire à gorge déployée à la vue de certains gags de potache.

    On a quand même vu nettement plus drôle au cinéma, au théâtre, et même en danse ! Et Chaplin, et Buster Keaton et Tati et Decouflé et Pina Bausch, et sur cette même scène tout récemment, « La veillée des Abysses Â» ? Tant mieux pour ceux qui, sans doute venus de Trifouillis les oies faire la fête à Paris, arrivent à s'amuser de ces niaiseries et tant mieux pour les artistes, mais c'est tout de même surprenant.

    En fin de compte, on sort de là à moitié amusé et à moitié exaspéré, très assourdi et surtout avec la certitude de n'avoir rien ressenti de bien fort ni de bien intéressant, de n'avoir rien appris sur rien ni personne et de s'être pas mal ennuyé. Et pour succomber aussi à la facilité, on pourrait en conclure « beaucoup de bruit pour rien ! Â». Car finalement, au-delà de la recherche formelle, avec toute cette agitation et cette folklorique provocation, Robin Orlyn ne propose pas grand chose de bien consistant.




    Théâtre de la Ville, Paris
    Le 15/02/2005
    Gérard MANNONI

    When I take off my skin and touch the sky with my nose, only then can I see little voices amuse themselves , de Robyn Orlin au Théâtre de la Ville, Paris.
    When I take off my skin and touch the sky with my nose, only then can I see little voices amuse themselves

    chorégraphie : Robyn Orlin
    City Theater & Dance Group

     


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com