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L'ACTUALITE DE LA DANSE 26 avril 2024

Deux premières distributions pour la reprise de la Sylvia de John Neumeier à l'Opéra Bastille, Paris.

Attention, chef d'oeuvre !
© Icare

Aurélie Dupont

Créée en 1997 pour l'Opéra de Paris, cette relecture de Sylvia par John Neumeier, qui va jusqu'à restructurer l'ordre des numéros de la partition, s'affirme avec le temps comme un chef d'oeuvre incontestable. La reprise 2005 est à la hauteur de l'oeuvre. Deux premières distributions.
 

Opéra Bastille, Paris
Le 03/03/2005
Gérard MANNONI
 



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  • Tout se joue ici dans la finesse, l'intelligence, le non dit, le charme, l'originalité, l'humour et la plus délicate des sensualités. Huit ans après sa création au Palais Garnier, la Sylvia de John Neumeier demeure l'un des exemples les plus accomplis de ces relectures tellement à la mode, mais si difficiles à réussir. Avec un tact et une inspiration de chaque minute, Neumeier réinvente le mythe et l'histoire sans jamais les trahir, en les transposant sans rien gâter du climat original. C'est vrai et authentique, mais totalement différent. Et il réussit cette gageure de bouleverser l'ordre des numéros de la partition de telle manière qu'il les remet en situation et leur donne une dimension émotionnelle ou anecdotique inattendue.

    © Icare

    L'exemple le plus magnifique en est les fameux pizzicati qui, de morceaux de bravoure un peu acrobatiques, deviennent une pas de deux tout en douceur, en amertume et en regrets, en tendresse retrouvée le temps de quelques gestes, comme un adieu à l'amour après une rencontre vouée à l'échec. C'est bouleversant de simplicité, et cette musique si célèbre prend soudain une profondeur insoupçonnée. Des exemples de type sont multiples, tout au long de ce trop court ballet admirablement servi par le décor et les costumes de Yannis Kokkos, sobres, efficaces, tout simplement parfaits. Et il faudrait encore parler de l'humour, de la vivacité, de la force, de la fluidité qui animent, colorent, sous-tendent les pas de deux, les variations, les ensembles, sans que rien ne soit appuyé ni trop souligné.

    Première distribution

    La première distribution était de grand luxe, avec cinq étoiles dans les rôles principaux. Le berger Aminta était Manuel Legris, plus jeune que jamais, non seulement virtuose incomparable mais aujourd'hui comédien capable d'émouvoir profondément sans cabotinage. Nicolas le Riche était tout aussi exceptionnel dans le triple personnage d'Amour / Thyrsis / Orion. Etonnant dans ces trois rôles deux soirs plus tard, y apportant une variété et une sensualité un peu perverse au second degré, José Martinez était un Orion exemplaire, rôle tenu avec rigueur par la nouvelle étoile Wilfried Romoli le 3 mars. Face à la Diane athlétique, brillante, éclatante de Marie-Agnès-Gillot, Aurélie Dupont était une Sylvia tout en nuances, en délicatesse, émouvante, belle comme il n'est pas permis.

    Deuxième distribution

    La deuxième distribution rassemblait la superbe et un peu fragile Nathalie Riquet en Sylvia et la toujours brillante Delphine Moussin en Diane. Quelle intelligente incarnation, et quelle belle ballerine, l'un des fleurons de cette compagnie ! Hervé Moreau était Aminta, physique romantique à souhait, solide technicien et comédien efficace, sachant lui aussi émouvoir dans la subtilité. Un très beau danseur, décidément. D'autres méritent également d'être cités, même s'ils ne tenaient pas de vraies parties de solistes. Ce sont, par exemple, le couple formé par Emmanuel Hoff et Juliette Gernez, ou encore Josua Hoffalt, récent lauréat avec Dorothée Gilbert du Prix Carpeaux. Des personnalités marquantes, qui donnent du relief et une présence à ce qu'ils font.

    Le ballet a-t-il gagné à passer de Garnier à Bastille ? C'est une bonne question
    comme le diraient les hommes politiques. La réponse, est probablement négative, mais ce n'est qu'une très légère ombre à ce tableau, même s'il semble que le public se soit un peu fait plus rare que d'habitude. Mais Bastille est plus grand que Garnier et c'était les vacances scolaires. Il serait dommage qu'un spectacle d'une telle qualité pâtisse d'un simple changement de lieu, d'autant que d'autres belles distributions sont encore à venir.



    Opéra Bastille jusqu'au 2 avril.




    Opéra Bastille, Paris
    Le 03/03/2005
    Gérard MANNONI

    Deux premières distributions pour la reprise de la Sylvia de John Neumeier à l'Opéra Bastille, Paris.
    Sylvia
    chorégraphie : John Neumeier
    musique : Léo Delibes
    sécors et costumes : Yannis Kokkos
    Avec les étoiles et le ballet de l'Opéra national de Paris.

     


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