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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
20 avril 2024 |
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Spectacle annuel de l'Ecole de Danse de l'Opéra de Paris au Palais Garnier, Paris.
L'enchantement de l'Ecole de l'Opéra
Scaramouche, de José Martinez.
Comme tous les ans, le spectacle de l'Ecole de Danse de l'Opéra est un des moments forts de la saison chorégraphique. Le premier programme de l'ère Platel, entre Le Tombeau de Couperin de Balanchine, la création de Scaramouche de José Martinez, et Les deux pigeons de Louis Mérante et Albert Aveline, était un enchantement.
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Chaque fois on se laisse prendre à se poser les mêmes questions. Comment ces jeunes, ces très jeunes même, font-ils pour avoir une telle assurance en scène, un tel abattage, un tel professionnalisme, à l'âge où les autres apprennent encore à s'exprimer correctement où tentent plus ou moins vainement de passer le bac ? Dès le premier ballet du programme, le très raffiné et donc difficile Tombeau de Couperin de George Balanchine sur la suite de Ravel, on comprend que le cru 2005 prêt à sortir de l'Ecole contient de parfaits professionnels et quelques personnalités évidentes. Le travail est parfait de précision, d'élégance, de vérité, d'exactitude. Avec en prime le style et la joie de danser.
Cette joie on la retrouve avec les « petits » pour lesquels l'étoile José Martinez a créé un délectable Scaramouche sur la partition pour deux pianos de Darius Milhaud, fort bien interprétée ici par Vessela Pelowska et Michel Dietlin. Mi clin d'œil au grand répertoire maison, mi commedia dell'arte, ce ravissant spectacle est vif, drôle, inventif, passant du théâtre au mime et à la danse avec une dextérité toujours adaptée aux possibilités techniques des enfants. Car il est inutile de se soucier de leurs possibilités artistiques : elles paraissent illimitées.
C'est l'excellent Allister Madin, un « grand » de première division, donc prêt à entrer dans la compagnie, qui mène le jeu en Scaramouche., avec humour et éclat. Un beau danseur remarqué aussi dans Balanchine pour son comportement et son physique très scéniques et une manière généreuse de danser. Et puis il y a l'irrésistible mini danseur étoile Lucca Fabiani, tellement pro et efficace dans l'humour comme dans la danse. Tous les autres sont à la hauteur, des petites souris aux ballerines dans de brefs pastiches de la Bayadère ou d'Etudes. Un moment de pur bonheur, d'autant que les costumes dessinés par Agnès Letestu sont pleins de charme et d'originalité. Un authentique talent en ce domaine aussi !
Morceau de bravoure de la soirée, Les deux pigeons, de Mérante et Aveline ont été remontés par l'irremplaçable Christiane Vaussard, immense pédagogue et maître de ballet. Et bien sûr, on ne peut que dire une fois encore que bien des compagnies de par le monde seraient heureuses de présenter des solistes comme Eléonore Guérineau (Courouli), Daniel Stokes (le Chef des Gitans) ou Marine Ganio-Khalfouni (Djali). Même si d'aussi fortes personnalités que les Guillem, Pietragalla, Maurin et autres stars de la génération dite « dorée » ne s'imposent pas encore vraiment, une très solide relève est incontestablement assurée.
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Palais Garnier, Paris Le 03/04/2005 GĂ©rard MANNONI |
| Spectacle annuel de l'Ecole de Danse de l'Opéra de Paris au Palais Garnier, Paris. | Le Tombeau de Couperin
chorégraphie : George Balanchine
Scaramouche
chorégraphie : José Martinez (création mondiale)
Les deux pigeons
chorégraphie : Louis Mérante et Albert Aveline
Par les élèves de l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris. | |
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