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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
24 avril 2024 |
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Don Quichotte par le San Francisco Ballet en clôture des Etés de la Danse 2005 aux Hôtels de Rohan-Soubise, Paris.
Etés de la Danse 2005 (3) :
Don Quichotte, pari gagné pour les étés de la danse
Gonzalo Garcia et Tina Leblanc.
Troisième et ultime aspect du travail du San Francisco Ballet, ce Don Quichotte bien enlevé devant des gradins combles en plein Marais parisien sous des cieux tout à fait cléments, confirme la qualité de cette compagnie et justifie pleinement l'idée de ce nouveau festival.
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A condition que le beau temps soit au rendez-vous comme il le fut cette année pour la quasi totalité des soirées prévues, ces Etés de la danse parisiens ont prouvé leur efficacité. Le public est venu en nombre et n'a pas ménagé ses applaudissements à des danseurs qui, à l'évidence, nous ont offert avec enthousiasme le meilleur d'eux-mêmes. Le but annoncé de la manifestation est de présenter chaque année une compagnie sous trois aspects de son travail. Pour cette inauguration de la formule, le résultat est concluant. Après les créations du premier programme, les grandes références néo-classiques de Balanchine et de Tomasson du second, Don Quichotte nous ramène dans un univers plus directement classique, avec autant d‘énergie que de plaisir.
Certes, toute comparaison minutieuse avec la grande version Noureev au répertoire de l'Opéra national de Paris serait absurde. Les ambitions, ni les moyens, ne sont les mêmes. Noureev adapta Petipa aux exceptionnelles possibilités des danseurs de la génération dorée de l'Opéra de Paris, commençant avec les Pontois, Bart et autres virtuoses, pour continuer avec les Guérin, Loudières, Pietragalla, Hilaire, Legris, Dupond et autres phénomènes extraterrestres de même nature. Il pouvait s'en donner à coeur joie et multiplier les variations et les pas de deux acrobatiques. Ici, on va à l'essentiel, avec d'excellents danseurs, mais à qui on ne saurait demander autant. Même si Tine Le Blanc se révèle une magnifique Kitri à tous égards : technique d'acier, rapidité, humour, style, il ne lui manque rien et elle peut rivaliser avec les plus illustres interprètes du rôle.
Une version de Don Quichotte concise et claire
Helgi Tomason et Yuri Possokhov racontent bien l'histoire, de manière plus concise que Noureev. Point de prologue, moins de mimodrame, moins d'un peu tout, mais ce que l'on perd en abondance, on le gagne en clarté et on ne s'en trouve pas plus mal. Les ensembles sont réglés avec précision. Le rôle d'Espada est développé et fort élégamment tenu par le bel espagnol Moises Martin dont la partenaire Sarah Van Patten obtient un beau succès dans des espagnolades qui prennent aussi plus de place, presque trop, et plaisent infiniment au public. Tout comme la fougue d'une Reine des Gitans, absente chez Noureev et dotée ici de belles envolées de ces jupes si à la mode cet été !
En un mot, le seul reproche que l'on peut faire à cette chorégraphie est de mêler un peut trop les styles et de s'égarer souvent en exploits techniques gratuits et peu rigoureux et en couleur locale excessive. Mais ne finassons pas trop ! L'ensemble est coloré, dynamique, bien tenu en main, joyeux, enthousiaste, ce qui fait beaucoup de qualités.
Un Basilio latin lover manquant de rigueur
Reste à parler de Gonzalo Garcia qui danse Basilio. Comme on voudrait que ce si beau garçon au physique de latin lover hollywoodien travaille un peu son style et utilise ses facilités avec plus de rigueur. Il tourne, saute et bat comme un diable, mais serait un Basilio de rêve si tout cela était plus coordonné et homogène. On aime son éclat, sa générosité et, encore une fois, des possibilités qui impressionnent, mais on aimerait voir tout cela mieux canalisé et utilisé avec plus de rigueur et d'exactitude stylistique.
Comme la Reine des Dryades de Muriel Maffre par exemple, ou même le Cupidon de Clara Bianco, sans parler, naturellement de la Kitri de Tine Le Blanc, dont justement la perfection fait ressortir le côté un peu tout fou mais aussi, c'est vrai, charmant, de son partenaire.
Une belle soirée, au demeurant, et un franc succès pour une compagnie solide, au beau travail de fond et aux multiples étoiles dotées de vraies personnalités. On attend juillet prochain et la seconde édition du festival avec joie.
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HĂ´tels de Rohan-Soubise, Paris Le 21/07/2005 GĂ©rard MANNONI |
| Don Quichotte par le San Francisco Ballet en clôture des Etés de la Danse 2005 aux Hôtels de Rohan-Soubise, Paris. | Don Quichotte
Ballet d'Alexandre Gosrky et Marius Petipa
Version mise en scène et montée par Helgi Tomasson et Yuri Possokhov
Costumes et décors de Jens Jacob Worsase
Etoiles, solistes et danseurs du San Francisco Ballet | |
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