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L'ACTUALITE DE LA DANSE 23 avril 2024

Reprise du Lac des cygnes de Tchaïkovski dans la chorégraphie de Noureev à l'Opéra de Paris.

Des cygnes tout neufs
© Maurizio Petrone

Agnès Letestu et José Martinez.

Longue série de vingt-trois spectacles pour cette reprise du Lac des cygnes de Tchaïkovski version Noureev à l'Opéra Bastille. Une occasion pour premiers danseurs et étoiles de la nouvelle génération d'affronter le plus célèbre des ballets classiques. Tour d'horizon de quatre différentes distributions.
 

Opéra Bastille, Paris
Le 07/01/2006
Gérard MANNONI
 



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  • Avant de se pencher sur les différentes prises de rôle qui ont marqué cette belle série de représentations devant des salles combles de bout en bout, commençons par rendre hommage à deux de nos plus remarquables étoiles actuelles dont les spectacles ont d'ailleurs été filmés pour donner lieu à la publication d'un DVD. Il s'agit d'Agnès Letestu et de José Martinez, qui ont l'un comme l'autre fixé des références absolues dans les deux rôles principaux de cette lourde chorégraphie signée Noureev.

    Avec une technique du plus haut niveau totalement maîtrisée tant dans la poésie des adages que dans la précision du mimodrame ou dans la pyrotechnie du Cygne noir, Agnès Letestu incarne la double héroïne de Petipa-Tchaïkovski dans la plus brillante tradition de l'Opéra. Une interprétation absolument exemplaire qu'il est bon de savoir désormais enregistrée.

    Il en va de même pour José Martinez, qui sait mieux que quiconque donner vie et relief à la chorégraphie conçue par Noureev pour un Prince perdu dans ses rêves, sans cesse à mi-chemin entre fantasmagorie et réalité. La pureté et la poésie naturelle de sa danse confèrent notamment à la grande variation lente qui clôt le premier acte, une signification humaine et douloureusement poétique de toute beauté.

    © Maurizio Petrone

    Deux premières danseuses se sont ensuite lancées pour la première fois de leur carrière dans le rôle d'Odette-Odile. Emilie Cozette a d'incontestables possibilités pour ce répertoire. Grande, belle, très féminine et touchante en cygne blanc dont elle exécute les pas avec fidélité et un total professionnalisme, elle manque un peu d'éclat maléfique et de sûreté en Cygne noir. Sur ces bases et compte tenu de la difficulté de s'affirmer en une seule occasion, elle peut sans aucun doute développer un travail des plus prometteurs.

    Eleonora Abbagnato, elle aussi un peu dépassé par l'énergie requise pour le Cygne noir, campe en revanche un Cygne blanc d'une beauté exceptionnelle. Elle a l'aura, le rayonnement des grandes ballerines, émouvante sans jamais forcer les effets, dansant avec aisance, belle comme une star de cinéma. Cette expérience devrait lui permettre de surmonter définitivement les écueils techniques qui surgissent dans ce genre de ballets, et dont elle s'était fort bien tirée dans Don Quichotte. Une personnalité de tout premier plan, comme on le savait d'ailleurs déjà.

    Aurélie Dupont et Mathieu Ganio

    Beaucoup plus expérimentée dans ce grand répertoire, Aurélie Dupont abordait pourtant ses premiers Lacs. Très belle elle aussi, sa technique et sa maturité lui ont permis d'imposer d'emblée une vision très complète et très intéressante de son double personnage. On admire la précision des pas, leur vivacité sans nervosité qui est celle des grandes étoiles, les qualités expressives de son interprétation, la pureté du style, bref tout ce qui fait la grande école française. Son cygne noir est percutant, utilisant à la perfection tout ce qui dans la chorégraphie exprime l'image inverse du cygne blanc. Un rôle à l'évidence fait pour cette magnifique ballerine et où elle trouvera encore à l'avenir mille manières de nous séduire et de nous émouvoir.

    Elle avait pour partenaire Mathieu Ganio qui lui aussi apparaissait pour la première fois en Prince. On savait qu'il a par nature le physique idéal de ce type de rôle. Il l'a employé pour déployer une danse facile, large, onctueuse, d'une grande beauté de geste et de mouvement, sans faute de style ni de goût. Que lui manque-t-il encore ? Seulement cette once de liberté supplémentaire que la pratique lui apportera et qui lui permettra de camper théâtralement un personnage plus personnel, plus présent, même si ce n'est pas facile dans ce ballet.

    Mais pour une première expérience, il l'a vécue comme une authentique étoile qui va maintenant assumer la relève de ses illustres aînés dans tout ce répertoire si riche mais lourd laissé en héritage par Noureev.




    Opéra Bastille, Paris
    Le 07/01/2006
    Gérard MANNONI

    Reprise du Lac des cygnes de Tchaïkovski dans la chorégraphie de Noureev à l'Opéra de Paris.
    Le Lac des cygnes
    chorégraphie : Rudolf Noureev d'après Marius Petipa
    décors : Ezio Frigerio
    costumes : Franca Squarciapino

    Avec les étoiles, les premiers danseurs et le corps de ballet de l'Opéra national de Paris.

     


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