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L'ACTUALITE DE LA DANSE 25 avril 2024

Onegin de John Cranko par le Stuttgarter Ballett au Staatstheater de Stuttgart.

Duel en Souabe

Fridemann Vogel (Onegin)

Le Ballet de Stuttgart reprend Onegin de John Cranko, un chef-d'oeuvre de quarante ans qui tient toujours en haleine son public. Une programmation et une distribution de fortune qui font recette dans la capitale du Bade-Wurtemberg, fière et respectueuse du legs du chorégraphe dont l'emprunte marque encore la compagnie, plus de trente ans après sa disparition.
 

Staatstheater, Stuttgart
Le 18/02/2006
Vincent LE BARON
 



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    Onegin comprend trois actes dont l'intensité dramatique et l'efficacité chorégraphique surprennent toujours, une ingéniosité dont Kenneth MacMillan et John Neumeier se souviendront. Dès la première scène, les personnages principaux apparaissent et les caractères se dessinent. La Russe Elena Tentchikova surjoue un peu l'insouciance et la gaîté d'Olga. Il paraît même surprenant que le romantique Lenski, interprété par Friedemann Vogel, pure merveille de l'école Cranko, puisse rester épris et risquer sa vie au deuxième acte pour elle.

    Le rôle dense et prisé de Tatiana revient à Sue Jin Kang, danseuse coréenne depuis des années dans la compagnie. Son tempérament très éthéré ne correspond pas non plus au souvenir du personnage. Soi-disant absorbée par ses lectures ou troublée à la vue d'Onegin, elle manque d'authenticité dans sa composition. Sans démériter vraiment, cette soirée ne laisse guère un souvenir féminin impérissable, à l'exception du Corps de ballet dont la ligne des danseuses, peut-être avantagées par les robes à taille haute, donne belle allure.

    Un Onegin aux allures de gravure de mode Biedermeier

    La coqueluche du public et non sans raison de la critique se nomme donc Fridemann Vogel. Ce danseur aux nobles proportions, aux traits juvéniles et à la chevelure blonde assez angélique conserve des allures de gravure de mode Biedermeier. Il ne se contente pas de cette plastique avantageuse mais se donne entièrement dans l'interprétation de ce second personnage masculin qui mérite effectivement une telle conviction. Dans la fameuse scène du bal au cours de laquelle Onegin bafoue leur amitié, il transmet son désarroi et sa révolte. À la fois déterminé et fragile avant le duel, il offre également une variation d'une pureté et d'un lyrisme rares. Un premier soliste que le Ballet doit fidéliser de longues années encore comme ambassadeur de son style.

    Autre premier soliste qui fait la fierté de son directeur, Jirí Jelinek dont la taille et la détermination collent aisément au caractère dominateur du personnage pour les deux premiers actes. Son jeu précis et plein d'à-propos facilite encore la compréhension du public qui n'a pas à connaître l'oeuvre de Pouchkine pour cerner son caractère odieux et complexe. Au troisième acte, lorsque la dialectique s'inverse au cours ses retrouvailles avec Tatiana, épouse aux apparences rangées, Jelinek s'avère touchant, humilié et éploré face au refus raisonné et regretté de Tatiana.

    Le rideau final sur cette scène tragique surprend toujours par sa soudaineté et le génie du chorégraphe, très juste et sobre dans la mise en scène. Pas de redite ou de sentimentalisme dans la narration, une leçon vieille de quarante encore pleine d'enseignements.




    Staatstheater, Stuttgart
    Le 18/02/2006
    Vincent LE BARON

    Onegin de John Cranko par le Stuttgarter Ballett au Staatstheater de Stuttgart.
    Onegin
    chorégraphie : John Cranko

    Stuttgarter Ballett

     


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