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L'ACTUALITE DE LA DANSE 20 avril 2024

Nederlands Dans Theater I, II et III de Jiri Kylian à l'Opéra de Paris.

L'éblouissante démonstration de Jiri Kylian
© Sébastien Mathé

Toss of a Dice.

Présentant ses trois compagnies en deux programmes au Palais Garnier de Paris, le Nederland Dans Theater a réaffirmé ce que tout le monde sait déjà : Jiri Kylian y a effectué un travail incomparable à tous les niveaux et dans tous les domaines. Deux soirées en forme d'éblouissante démonstration.
 

Palais Garnier, Paris
Le 12/05/2006
Gérard MANNONI
 



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  • Lorsqu'il créa en 1978 au sein du Nederlands Dans Theater ce groupe de jeunes nommé Nederlands II destiné à parachever leur formation avant d'entrer dans la grande compagnie, Jiri Kylian Âœuvrait pour assurer la relève d'une style et d'un répertoire qui étaient déjà à l'époque considérés comme fondamentaux dans la danse mondiale. C'était une démarche logique et positive mais moins originale que ce qu'il fit en fondant, en 1991, le Nederlands III, groupe plus restreint destiné aux danseurs dont la carrière en compagnie est finie, mais qui n'ont pas pour autant perdu toute capacité de paraître en scène au plus haut niveau, dans des chorégraphies conçues pour eux. Aujourd'hui, les trois compagnies sont toujours aussi fascinantes, chacune à sa manière, comme viennent de le prouver les deux programmes donnés à l'Opéra Garnier. De quoi faire rêver toutes les structures chorégraphiques du monde entier !

    Le premier programme est assuré par les compagnies II et III, autrement dit par les plus jeunes et les moins jeunes. Les plus jeunes ont dansé tout d'abord une pièce très brillante de Kylian, Sleepless, sur des pages de Mozart adaptées par Dirk Haubrich, du Kylian bon teint, un rien esthétisant, athlétique, dans de savants jeux de lumière et d'ombre, avec cette énergie si caractéristique, ces arrêts brusques, cette perfection dans les contrastes entre souplesse et force primitive.

    Vient ensuite une très belle pièce de Paul Lightfoot et Sol Leon, chorégraphes résidents du Nededrlands. On y retrouve naturellement des traces du style Kylian, mais avec une belle autonomie de pensée. De superbes portés complexes et magiques dans leur réalisation, des ralentis magnifiques, une construction à la fois libre et très rigoureuse sur des pages de Phil Glass pour le violon et le piano , c'est une oeuvre de belle envergure, défendue par ces jeunes danseurs qui apparaissent d'ores et déjà comme d'excellents professionnels, attestant de l'efficacité du travail effectué au Nederlands II.

    © Sébastien Mathé

    Retour à Mozart pour le désopilant Birth-Day que Kylian a signé pour le Nederlands III. Sous la forme d'une parodie galante baroque, cinq « anciens Â», Gioconda Barbuto, Sabine Kupferberg, David Krügel, Gérard Lemaitre et Egon Madsen, jouent avec un immense talent ce jeu facétieux aux couleur felliniennes, où, à travers l'outrance du costume comme du geste et de la mimique, on rejoint le plus authentique comique théâtral et chorégraphique. Kylian est l'un des très rares chorégraphes à avoir toujours su manier l'humour en danse. C'est peut-être là son chef-d'oeuvre en ce domaine.

    Au deuxième programme proposé cette fois par le Nederlands I, compagnie principale, encore du Lightfoot et du Kylian. Du premier, une superbe pièce, Silent Screen, sur de la musique de Phil Glass, en forme de parcours initiatique à mi-chemin entre le rêve et la réalité, accompagné de splendides images vidéo, dessine avec force une chorégraphie de grande envergure, où l'on retrouve une maîtrise absolue d'un langage néoclassique à travers lequel s'affirme une personnalité bien spécifique, jouant une fois encore aussi bien de la fluidité que de la nervosité des corps, des ralentis que des plus brusques accélérés, avec de vastes moments de silence gestuel voués à l'intériorisation.

    Toss of a Dice, de Kylian, sur une musique originale de Dirk Haubrich, paraît ensuite presque un peu glacé et formel après la magie de Silent Screen. De très belles images certes, une grande subtilité de construction, mais aussi une volonté d'abstraction qui touche parfois à l'aridité et semble vouloir empêcher le spectateur de ressentir toute émotion directe autre que purement esthétique, l'obligeant à un travail cérébral permanent. Mais de la danse superbe naturellement, car la compagnie est composée de danseurs exceptionnels à tous égards.

    Jiri Kylian est un peu chez lui au Ballet de l'Opéra qui possède plusieurs de ses pièces majeures à son répertoire et pour lequel il vient aussi créer. Il était parfaitement adéquat de faire ainsi le point sur la tâche unique en son genre qu'il accomplit avec ses propres danseurs.




    Palais Garnier, Paris
    Le 12/05/2006
    Gérard MANNONI

    Nederlands Dans Theater I, II et III de Jiri Kylian à l'Opéra de Paris.
    Nederlands Dans Theater I, II et III
    chorégraphies : Jiri Kylian et Paul Lightfoot

     


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