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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
28 mars 2024 |
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Gala de l'École de danse 2006 de l'Opéra de Paris au Palais Garnier.
Marée montante
Traditionnel mais toujours renouvelé, le spectacle annuel de l'École de danse de l'Opéra de Paris est l'un des rendez-vous les plus attendus de la saison. On peut y chercher la révélation des nouvelles stars de demain, mais on y voit surtout la qualité des générations montantes. Un gala passionnant.
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Ivresse grecque
Flambeau partagé
Fulgurante beauté
[ Tout sur la danse ]
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Jouer sur la tradition et la nouveauté, tel est le défi que doit relever chaque année le spectacle de l'École de Danse de l'Opéra national de Paris. Placée désormais sous la houlette de la grande étoile Elisabeth Platel, cette école vieille bientôt de trois cents ans est toujours un modèle de vie et de fraîcheur dont la qualité rassure.
Le programme 2006 comportait deux reprises et deux entrées au répertoire. Tradition Lifar d'abord avec Entre de deux rondes, remonté avec esprit et fidélité par Liane Daydé. Il est important que le travail de celui qui dirigea la compagnie pendant de si longues années reste vivant pour les générations actuelles. Ce poétique petit conte était défendu avec talent, charme et un bel investissement par deux élèves de première division, donc en théorie quasiment aptes à entrer dans la compagnie : Valentine Colasante et Matthieu Botto.
Jolies lignes, sûreté technique et style, ce qu'il faut d'humour un peu distancié dans une pièce comme celle-ci, ils sont irréprochables. Très jolie présence aussi des « six petites danseuses » et des deux angelots, petit peuple entourant les statues animées de ce musée imaginaire.
Autre reprise avec le délectable Scaramouche de José Martinez créé l'année dernière. Tout y est raffiné, inventif, étincelant de goût et d'esprit, parfaitement adapté aux différents âges des élèves qui peuvent montrer ce qu'il savent faire en danse, mais aussi en mime et en comédie. Un vrai petit chef-d'oeuvre dans les ravissants costumes d'Agnès Letestu, eux aussi savante alliance d'originalité et de références, sans la moindre faute de goût. Un régal pour les yeux.
Martinez passe de la comédie italienne à des allusions au répertoire maison, avec une dextérité riche de charme et d'intelligence. Scaramouche plein d'abattage avec un joli saut, Takeru Coste, élève de deuxième division était entouré de nombreux partenaires d'un peu toutes les divisions, danseurs en herbe, mini ballerines ou petits rats de conte de fée, tous déjà vrais artistes et vraies bêtes de scène. Une mention spéciale pour le couple « classique » formé par Amélie Joannides de quatrième division et Lucca Fabiani de cinquième division
et pour les deux pianistes, acteurs à part entière du spectacle, Vessela Pelovska et Michel Dietlin.
Pour les nouveautés, un Béjart et un Balanchine, deux faces bien différentes du XXe siècle mais un hommage commun à Mozart en cette année anniversaire. Créé en 1979, Variations Don Giovanni de Maurice Béjart est une sorte de rêve autour de l'idée d'un Don Juan que seul un cercle lumineux représente. Remonté avec précision pare Shonach Mirk, le ballet reste un beau moment de danse à la fois abstraite et très physique, dans un style béjartien absolument typique défendu avec tout le talent requis par une cohorte de ravissantes jeunes ballerines. Très belle présence aussi de Vessela Pelovska au piano.
Divertimento n° 15 de Balanchine est une solide démonstration classique où notamment Claire Gandolfi, Benjamlin Husson, Jean-Baptiste Chavignier et Yvon Demol illustrent avec sensibilité les résultats rigoureux d'une enseignement du plus haut niveau. Aucun souci à se faire pour la compagnie : la relève est bien en train de se mettre en place.
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Palais Garnier, Paris Le 23/04/2006 GĂ©rard MANNONI |
| Gala de l'École de danse 2006 de l'Opéra de Paris au Palais Garnier. | Spectacle de l'École de Danse de l'Opéra national de Paris
Lifar-BĂ©jart-Martinez-Balanchine
Avec les élèves de l'École de Danse de l'Opéra. | |
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