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L'ACTUALITE DE LA DANSE 25 avril 2024

Gezeiten de Sasha Waltz au Théâtre de la Ville, Paris.

La violence et ses limites
© Gert Weigelt

Pour sa dernière pièce en tant que co-directrice de la Schaubüne de Berlin, Sasha Waltz a choisi le thème de la violence naturelle qui peut nous agresser à tout moment. Une oeuvre forte et originale que ce Gezeiten, mais qui finit par s'enliser lorsqu'elle passe de l'extrapolation au figuratif.
 

Théâtre de la Ville, Paris
Le 10/05/2006
Gérard MANNONI
 



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  • Il est dommage que le dernier quart de cette pièce puissante et construite avec une grande habileté laisse une impression de longueur, de lassitude, voire d'inutilité. Tentation suprême du créateur de prolonger son propos ? Sasha Waltz n'est pas la seule a être tombé dans ce travers, à n'avoir pas su résister à cette tentation.

    Et l'on sait l'incompréhension que l'on rencontre chez un créateur quand on lui suggère qu'il devrait couper ici ou là dans son oeuvre. Incompréhension que l'on retrouve d'ailleurs chez les admirateurs inconditionnels de tel ou tel compositeur ou chorégraphe. Allez dire aux wagnériens fervents qu'il y a des longueurs dans Siegfried ou aux baroqueux passionnés que certains opéras de Vivaldi ou de Haydn pourraient être raccourcis ! Il reste néanmoins qu'après avoir élaboré une chorégraphie très sophistiquée, très construite, variée, capable d'évoquer avec clarté et une grande force émotionnelle des climats différents, voire opposés, Sasha Waltz change soudain de ton et verse dans une sorte de réalisme qui en raconte finalement beaucoup moins que l'approche allusive du reste de la pièce.

    L'impression de danger, d'insécurité, la peur qui rôde, qui se communique soudain à partir d'un détail presque insignifiant, les affrontements qui naissent de l'incertitude de la mort en embuscade, les tentatives vaines et désespérées de sauver qui l'on peut et ce que l'on peut, tout cela est infiniment mieux traduit par les ensembles et les solos admirablement chorégraphiés des trois premiers quarts de la soirées, avec des ralentis superbes qui semblent arrêter le temps mais pas l'angoisse, que par les débordements concrets de la fin.

    Casser des planches de bois pendant vingt minutes et démonter le plancher du dispositif scénique a beaucoup moins de signification que ces allées et venues furtives, mystérieuses, ces portes qui claquent, cette déstabilisante irruption du la fumée et du feu, ces affrontements corporels esquissés, marqués d'une sensualité froide, qui structurent le reste de l'oeuvre. C'est de cela que l'on gardera le souvenir, de cette maîtrise des corps, de la pensée, des effets, de cette manière dont la chorégraphe sait laisser à la sensibilité de chacun la liberté de trouver son chemin dans ce qu'elle nous montre.

    C'est certainement là que Sasha Waltz est au meilleur d'elle même et du même coup figure parmi les personnalités les plus marquante du monde théâtral actuel.




    Théâtre de la Ville, Paris
    Le 10/05/2006
    Gérard MANNONI

    Gezeiten de Sasha Waltz au Théâtre de la Ville, Paris.
    Gezeiten
    mise en scène et chorégraphie : Sasha Waltz
    scénographie : Thomas Schenk, Sasha Waltz
    musique : Jonathan Bepler
    décor : Thomas Schenk, Sasha Waltz
    costumes : Beate Borrmann
    éclairages : Martin Hauk
    Avec les danseurs de Sasha Waltz and Guests et James Bush au violoncelle.

     


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