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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
28 mars 2024 |
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Le Mandarin merveilleux, Variations pour une porte et un soupir et Boléro de Maurice Béjart à l'Opéra de Paris.
BĂ©jart ou l'Ă©ternel triomphe
Jérémie Bélingard (Variations pour une porte et un soupir)
Il aura quatre-vingts ans l'an prochain, mais sa popularité est toujours au zénith. Maurice Béjart a encore soulevé l'enthousiasme d'un Opéra Bastille comble avec ce spectacle qui est un regard sur le passé mais aussi une preuve de la pérennité de son oeuvre. Trois pièces sur de grandes partitions du répertoire du XXe siècle et à chaque fois un véritable triomphe.
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Ivresse grecque
Flambeau partagé
Fulgurante beauté
[ Tout sur la danse ]
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Le Mandarin merveilleux, créé en 1992 par le Ballet Béjart Lausanne et entré au répertoire de l'Opéra en 2003 n'est sans doute pas le chef-d'oeuvre absolu de Maurice Béjart, mais une pièce très bien construite et très bien dansée, bénéficiant en outre de la belle partition de Bartók. Dans une atmosphère se référant aux films noirs d'avant-guerre, l'action située dans les bas-fonds de quelque métropole est bien racontée, avec toujours des idées qui donnent du relief, qui permettent de sortir du style simplement figuratif. La « fille » est ainsi incarnée par un garçon, l'excellent Alessio Carbone, d'une intelligence théâtrale remarquable et dansant à la perfection. Interprétation à la fois très subtile et forte du rôle titre par Kader Bélarbi, tandis que Wilfried Romoli est un chef des brigands des plus inquiétants à la danse expressive.
L'entrée au répertoire de la compagnie des Variations pour une porte et un soupir constituait l'événement de la soirée. Créé en 1963, ce ballet aléatoire où sept danseurs improvisent sur la musique de Pierre Henry à partir de numéros tirés au sort, reste une expérience des plus intéressantes pour le public comme pour les interprètes. La jeune génération, aujourd'hui rodée aux styles les plus contemporains les plus avancés, est avide de s'exprimer dans les langages les plus divers et d'extérioriser sa personnalité. Il est bien de lui en donner l'occasion avec un ballet de ce type.
Et puis la soirée s'achève avec une reprise du Boléro, pièce mythique qui passe elle aussi au main des étoiles actuelles, après que plusieurs générations se la sont appropriée depuis 1970. Avant Marie-Agnès Gillot, c'est Nicolas Le Riche qui s'empare de ces rythmes et de ces pas qui conviennent parfaitement à son physique, à sa manière de danser, à sa sensualité naturelle. C'est une splendide prise de rôle et une occasion idéale pour cet artiste hors normes de montrer les meilleurs aspects de sa personnalité. Les athlétiques Stéphane Bullion et Emmanuel Hoff en tête, tous les autres garçons contribuent à porter à son pinacle ce crescendo éminemment érotique, qui met comme toujours le public en délire.
À noter aussi l'excellente interprétation musicale des deux partitions orchestrales, sous la baguette du maître Vello Pähn, dont la réussite au pupitre de l'Opéra pour les spectacles de ballet est constante, dans les genres les plus variés.
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Opéra Bastille, Paris Le 19/06/2006 Gérard MANNONI |
| Le Mandarin merveilleux, Variations pour une porte et un soupir et Boléro de Maurice Béjart à l'Opéra de Paris. | Spectacle Maurice Béjart
Le Mandarin merveilleux
musique BĂ©la BartĂłk
décor : Stefano Pace
costumes : Olivier BĂ©riot
éclairages : Clément Cayrol
Variations pour une porte et un soupir
musique : Pierre Henry
éclairages : Clément Cayrol
Boléro
musique : Maurice Ravel
éclairages : Clément Cayrol
Orchestre de l'Opéra national de Paris
direction : Vello Pähn
Avec les étoiles, les premiers danseurs et le corps de ballet de l'Opéra national de Paris. | |
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