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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
27 avril 2024 |
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Le Sacre du printemps dans la chorégraphie de Régis Obadia au Théâtre Sylvia Montfort, Paris.
Obadia Ă l'heure russe
Avec une douzaine de danseurs en majorité russes, Régis Obadia apporte au Théâtre Silvia Montfort sa vision du Sacre du Printemps. Des images fortes, dans une chorégraphie débordante d'énergie, une scénographie originales, servies par des interprètes très investis en cette soirée où une création a dû être abandonnée pour cause de blessure d'une danseuse.
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Depuis qu'il a quitté Angers et la création en duo avec Joëlle Bouvier, Régis Obadia n'a cessé de développer un travail de recherche très évolutif. Ce programme présenté au Théâtre Silvia Monfort devait comporter deux pièces, dont Trois, création 2006 sur des extraits du quatuor la Jeune fille et la mort de Schubert. Seuls les spectateurs de la soirée du 28 ont pu voir ce trio, une danseuse blessée ayant contraint à ne laisser ensuite à l'affiche que le Sacre du printemps.
C'est sur la version de l'Orchestre de Cleveland dirigé par Pierre Boulez que Régis Obadia a réglé sa chorégraphie, une bonne idée, car on sait le rapport très particulier de Boulez avec cette partition où il a toujours su allier rigueur et profusion coloriste. Ce qui frappe en premier lieu dans cette approche du mythe et de la partition de Stravinski, c'est la structure des ensembles et l'énergie déployée par les danseurs pour lui donner vie, sensualité et expression. Les corps s'alignent, se croisent, se déploient, ou vont se regrouper sur le très intéressant mur qui se dresse en fond de scène et qui est employé de manière inventive et renouvelée.
La puissance athlétique des hommes est impressionnante, confrontée à la force vitale des femmes, tous emportés par les pulsions de cette musique à la fois si sophistiquée et si primitive. Les images se relaient et se renouvellent en un flot continu où on l'aimerait parfois que la tension se relâche un peu pour que l'ensemble y gagne en reliefs et en contrastes.
Et bien sûr, quelques références sont évidentes, notamment à Pina Bausch, mais elles n'entachent en rien l'originalité du travail. L'important n'est pas d'être le premier à employer tel ou tel procédé, mais de bâtir un tout de manière cohérente, sans renier forcément l'héritage de ceux qui vous ont précédé. Ce Sacre a été couronné d'un Masque d'or à Moscou, honneur parfaitement mérité, car il est difficile de se faire une place aussi marquante dans l'histoire chorégraphique déjà si riche de cette musique.
La force du spectacle et la qualité des danseurs font d'autant plus regretter ce soir l'absence de Trois. Espérons que ce n'est que partie remise !
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Théâtre Silvia Montfort, Paris Le 29/09/2006 Gérard MANNONI |
| Le Sacre du printemps dans la chorégraphie de Régis Obadia au Théâtre Sylvia Montfort, Paris. | Le Sacre du printemps
musique : Igor Stravisnki
scénographie, mise en scène et chorégraphie : Régis Obadia
dramaturgie, costumes : Lisa Wiergasova
Ă©clairages : Jacques Chatelet | |
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