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L'ACTUALITE DE LA DANSE 19 avril 2024

Sinfonia Eroïca de Michelle Anne de Mey au Théâtre de la Ville, Paris.

La désinvolture virtuose
© Herman Sorgeloos

Sinfonia Eroïca a seize ans. Au Théâtre de la Ville, la chorégraphe Michelle Anne de Mey reprend cette pièce emblématique dont beaucoup se souviennent avec plaisir, une pièce belge à souhait, loin d'être déplaisante, un vibrant plaidoyer pour l'insouciante jeunesse, une ode à la joie de vivre, à la désinvolture virtuose.
 

Théâtre de la Ville, Paris
Le 11/10/2006
François FARGUE
 



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  • D'emblée on retrouve sur scène dans Sinfonia Eroïca ce petit rien de chaos, d'esthétique du squat et de la fringue fripée, labels en diable de la fameuse danse belge certes plus décontractée que celles d'ailleurs, parfois sans gêne, qui se casse en tous cas moins la tête et n'hésite pas sans complexe à aller jusqu'à danser. Résumons : Sinfonia, c'est un peu fouillis et ça danse, ça danse, ça n'arrête pas.

    Sept danseurs à la création, neuf pour cette gaillarde résurrection, avec ce côté folle jeunesse, grande boum adolescente, où l'on met du Mozart à fond, ou mieux encore du Beethoven, L'Héroïque, ça déchire et on se lance seul, à deux ou tous ensemble, amplement. Déboulés, roulés-boulés, grands jetés, grandes roues, galipettes, petits pas battus, brisés, torsades à la Keersmaeker ; tout y passe et les garçons portent les filles comme des paquets de linge sales et les filles parfois leur volent un baiser, agile et malhabile jeunesse. Désinvolture virtuose ou virtuosité désinvolte, ode débraillée à la joie de vivre et la douce mélancolie.

    Quelque part en abyme, il n'est pas dit qu'il ne faille pas y voir aussi un regard amusé sur la tentation du corps performant. Cela ne s'appelle après tout pas Sinfonia Eroïca pour rien. Cette jeunesse a sous sa nonchalance le goût aussi de plaire, de se montrer, d'être vainqueur. Il y a du qui mieux mieux et de la triche dans l'air. Bon enfant et de bonne guerre, et forcément des garçons qui font le petit pont, le poirier et la roue ; forcément des garçons qui en font un peu trop.

    Les irrépressibles prouesses de la jeunesse

    Or, si cela est un peu son message, Michelle Anne a raison. L'insouciante jeunesse est pleine du charme de sa fraîcheur et de ses irrépressibles prouesses. Ce spectacle en est très généreux, voire débordant. C'est ainsi que passée une heure, une partie du public croyant ou espérant la soirée arrivée à son terme se met à applaudir mollement. Il est vrai que c'était déjà beaucoup de batifolage et de frime légère, aussi charmants soient-ils et même entrecoupés de saynètes semi-amusantes ou du passage au-dessus de nos têtes d'un téléphérique d'enfant. La démonstration était faite depuis longtemps.

    Quelque dix minutes plus tard pourtant Sinfonia se termine et la salle est folle de joie. Que s'est il passé ? Une apothéose aquatique ! Des gerbes d'eaux projetées en l'air retombant comme des feux d'artifice. C'était donc ça, le petit téléphérique de montagne : l'indice subliminal de folles glissades à venir, spectaculaires et jubilatoires. L'effet est saisissant et l'éclate des danseurs irrésistible.

    Voilà, c'est pour ça que finalement on aime et qu'on se souvient avec tant de plaisir de cette Sinfonia. Dans le fond, c'est un peu truqué, mais ce n'est déjà pas si mal.




    Théâtre de la Ville, Paris
    Le 11/10/2006
    François FARGUE

    Sinfonia Eroïca de Michelle Anne de Mey au Théâtre de la Ville, Paris.
    Sinfonia Eroïca (1990)
    chorégraphie : Michelle Anne de Mey
    musique : Mozart, Beethoven, Jimi Hendrix

     


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