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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
26 avril 2024 |
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Walking Oscar, de Thomas Hauert au Théâtre de la Ville, Paris.
Une trop longue marche
Malgré quelques idées de base originales et intéressantes, ce Walking Oscar de Thomas Hauert présenté au Théâtre de la Ville reste sur place d'abord à cause de sa longueur, ensuite à cause d'une conception visuelle gênante pour une majorité du public. Dommage !
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Deux petits rappels seulement, c'est rare au Théâtre de la Ville, mais il faut bien reconnaître que Thomas Hauert ne l'a pas volé ! Quel dommage que ce spectacle très original et vivifiant à bien des égards soit gâché par une excessive longueur – même s'il ne dure qu'une heure quarante – et par sa conception même peu faite pour un public francophone. Sur ce dernier point, il faudrait ne pas oublier que nos compatriotes ne sont pas réputés pour leur connaissance des langues étrangères. N'est-ce pas une erreur que de leur infliger pendant un spectacle entier un texte dit en anglais ? Ici, le texte est aussi projeté en permanence sur un rideau de scène transparent, moitié en anglais côté jardin, moitié en français côté cour.
Mais si vous suivez le déroulement de la traduction, vous ne pouvez plus guère regarder ce que font les interprètes derrière, car les mots occupent tout la hauteur du cadre de scène, et c'est bien regrettable. Cette sollicitation simultanée de l'œil et de la sensibilité sur des images et sur des mots fut déjà contestée lorsque s'établit à l'opéra la pratique des surtitrages, lesquels sont plus discrets, sans compter qu'au théâtre lyrique, c'est l'oreille qui entre en jeu en premier. Lassitude donc, d'entendre ce texte, d'ailleurs sans intérêt majeur, de le lire, même si les interruptions purement musicales viennent apporter, trop rarement, une rupture de rythme bienvenue, et regret que le regard soit continuellement attiré par autre chose que le spectacle dansé.
Ce spectacle, pourtant, et même s'il dure vingt bonnes minutes de trop, ne manque pas de qualités. Sa conception même, d'abord, avec ces rideaux qui découvrent tel ou tel groupe de danseurs, ces costumes colorés et farfelus, ce jeu avec l'ombre et la lumière, mais surtout cette étrange relation avec le corps, mi relâchée mi énergique, mi sérieuse mi humoristique, toujours inattendue.
Les passages musicaux ont de la couleur, du nerf, de l'efficacité, et l'ensemble a un côté nouveau, différent qui séduirait s'il n'était pas si répétitif et donc lassant sur la durée et qui pourrait effectivement ouvrir les voies à de nouvelles formes de la comédie musicale. La concision nécessite une véritable autocritique, qualité qui manque terriblement à bien des créateurs actuels.
Et puis, il faut le reconnaître, un texte n'a d'intérêt que s'il est bon, et c'est également très rare parmi ceux qu'utilisent les chorégraphes. La tentation du mot est grande, c'est vrai, mais elle est très dangereuse. Dommage et encore dommage, car il y a chez Thomas Hauert bien des ferments qui doivent parvenir à un résultat moins discutable et plus achevé.
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Théâtre de la Ville, Paris Le 28/11/2006 Gérard MANNONI |
| Walking Oscar, de Thomas Hauert au Théâtre de la Ville, Paris. | Walking Oscar
concept et réalisation : Thomas Hauert
composition musique et piano : Alejandro Petrasso
composition musique : Bart Aga
bande sonore : Aliocha van der Avoort
texte : Oscar van der Boogaard
lumières et scénographie : Jan Van Gijsel
costumes : own/Thierry Rondent, Hervé Yvrenogeau
chorégraphie, danse, chant, texte et composition chansons : Thomas Hauert, Martin Kilvady, Sara Ludi, Chrysa Parkinson, Samantha van Wissen, Mat Voorter
voix : Stuart Quarrie | |
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