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L'ACTUALITE DE LA DANSE 26 avril 2024

Adieux du danseur Étoile Laurent Hilaire à l'Opéra de Paris.

Hommage Ă  une star de la danse

Danseur vedette de l'ère Noureev à l'Opéra de Paris, le danseur Étoile Laurent Hilaire vient de faire ses adieux à la scène dans le très beau programme Balanchine-Brown-Forsythe, avec en prime le Chant du compagnon errant de Maurice Béjart. Une grande soirée de danse et d'émotion qui prouve une fois encore la force de la tradition du Ballet de l'Opéra.
 

Palais Garnier, Paris
Le 14/02/2007
GĂ©rard MANNONI
 



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  • Il est toujours Ă©trange de voir partir Ă  la retraite ces somptueux danseurs sur qui le temps semble n'avoir aucune prise. Ă€ 44 ans, Laurent Hilaire, qui fut l'une des Étoiles prĂ©fĂ©rĂ©es de Rudolf Noureev qui l'avait d'ailleurs nommĂ© sans mĂŞme qu'il passe par le grade de Premier danseur, paraĂ®t encore en pleine possession de ses moyens. Et pourtant, c'en est fini pour lui de la scène de l'OpĂ©ra. Mais il est depuis quelque temps dĂ©jĂ  MaĂ®tre de ballet de cette compagnie dont il fut l'un des fleurons.

    Physique de cinéma idéal pour les grands rôles romantiques, technique d'acier et grand rayonnement scénique, Hilaire avait été remarqué dès l'École de Danse où il était entré en 1975. Quatre années plus tard, il intégrait la compagnie, montait d'un échelon chaque année et se retrouvait Sujet en 1983. En 1985, à l'issue d'une représentation du Lac des cygnes dans la version Bourmeister, Rudolf Noureev le nommait danseur Étoile. Il avait déjà dansé un certain nombre de rôles d'Étoile et on le vit désormais dans tous les grands ballets du répertoire romantique, classique et contemporain qui passèrent à l'affiche ces vingt dernières années.

    Il est bien difficile de dire dans quel rôle il s'illustra en particulier car il fut splendide partout, aussi émouvant dans Giselle et Roméo que dans le Casanova de Preljocaj, que somptueusement brillant dans la Bayadère ou Don Quichotte, ou dans les chefs-d'oeuvre de Balanchine et de Robbins, de Forsythe et de Neumeier. Bref, un danseur totalement polyvalent, profondément investi dans tous ses rôles. Peut-être, s'il fallait citer un rôle plus que d'autres retiendrait-on ses Solor de la Bayadère, dont le DVD garde le souvenir éclatant aux côtés de l'inoubliable Isabelle Guérin.

    Car Laurent Hilaire Ă©tait l'un des chefs de file de cette gĂ©nĂ©ration dite « dorĂ©e Â» Ă  laquelle Noureev apporta la dernière touche artistique et technique, et qui comprenait notamment Sylvie Guillem, Elisabeth Platel, Isabelle GuĂ©rin, Elisabeth Maurin, Marie-Claude Pietragalla, Monique Loudières, Manuel Legris, Kader Belarbi, Charles Jude, Wilfried Romoli
    Interprète autant que technicien, travailleur acharné, il a su recueillir l'héritage de Noureev et celui encore plus ancien de l'École française de l'Opéra, et transmet tout cela aujourd'hui dans son rôle de Maître de ballet.

    La complicité avec l'amical rival

    Pour cette soirée d'adieux, il avait choisi d'être un magique Apollon de Balanchine, aux cotés de trois muses d'exception, Agnès Letestu, Emilie Cozette et Eleonora Abbagnato. Et puis, pour finir vraiment, en supplément au programme normal, il y eut cet inoubliable Chant du compagnon errant de Béjart, dansé avec Manuel Legris, l'amical rival de toujours, l'autre joyau de la compagnie. Comment ne pas revoir en pensée leur éclatant début quand Noureev les révéla tous deux au grand public en leur concoctant une démentielle chorégraphie pour les personnages de Bernard et Béranger dans Raymonda ? C‘était en 1983.

    Et vingt-cinq ans plus tard, ils étaient de nouveaux là tous les deux, aussi émouvants, brillants, complices, avec en plus cette merveilleuse maturité acquise au fil de tant de spectacles communs et d'années de travail dans les mêmes studios, avec les mêmes chorégraphes. Bien des spectateurs avaient la larme à l'œil quand, ultime image du ballet, Manuel entraîna vers le lointain obscur Laurent tendant une main vers la salle, le regard presque désespéré
    comme le voulait le rĂ´le. Aucun adieu ne pouvait ĂŞtre plus significatif.

    Après la tristesse, la fête. Beaucoup d'amis, une grande partie du Corps de ballet, de nombreuses Étoiles se regroupèrent sur le plateau où Gerard Mortier dit toute son admiration pour la carrière de Laurent, où la directrice de la danse Brigitte Lefèvre fit un bref et très brillant discours, suivie par le Ministre de la culture qui remit à Laurent Hilaire les insignes de Commandeur des Arts et des Lettres.

    La soirée s'acheva autour d'un superbe buffet dans l'immortel Foyer de la Danse où le danseur Étoile, remis de ses émotions, fit à son tour une déclaration chaleureuse et très spirituelle. Comment de pas reconnaître que le maintien de ces traditions, la capacité que l'Opéra conserve d'organiser ces fêtes, est aussi l'une des forces de cette incomparable compagnie et contribue à maintenir sa cohésion tous âges confondus ?




    Palais Garnier, Paris
    Le 14/02/2007
    GĂ©rard MANNONI

    Adieux du danseur Étoile Laurent Hilaire à l'Opéra de Paris.
    Les adieux de Laurent Hilaire
    Chorégraphies de George Balanchine, Trisha Brown, William Forsythe et Maurice Béjart.

     


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