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L'ACTUALITE DE LA DANSE 29 mars 2024

Soirée Steve Reich d'Anne Teresa De Keersmaeker au Théâtre de la Ville, Paris.

Hypnotique et entêtant

Habituée des lieux, la chorégraphe belge Anne Teresa De Keersmaeker fait étape pour deux semaines au Théâtre de la Ville de Paris avec deux programmes. Le premier, axé autour de la musique de Steve Reich avec des pièces comme Piano Phase, Eight Lines ou Four Organs, propose un échantillon complet de sa création depuis vingt-cinq ans.
 

Théâtre de la Ville, Paris
Le 02/05/2007
Vincent LE BARON
 



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  • Anne Teresa De Keersmaeker, tête d'affiche depuis des années de la programmation du Théâtre de la Ville, a consacré une part de son oeuvre importante à Steve Reich, apôtre de la musique répétitive dans le monde entier. Avec une grande pudeur ou humilité, le spectacle débute par une installation musicale et une pièce pour percussions. Le balancier du double pendule au son amplifié lasse malheureusement un peu vite, tandis que la pièce martelée avec talent sonne un peu abrupte. Le public qui a laissé tomber la chose politique – avec le débat présidentiel concomitant – pour l'art du mouvement s'agite un peu et il lui tarde de voir apparaître les premiers orteils et phalanges des danseurs.

    La première chorégraphie, Piano Phase, créée en 1982, résonne encore comme un manifeste inoxydable de l'art d'Anne Teresa De Keersmaeker et de Steve Reich. La musique et le mouvement en pleine symbiose, deux danseuses déroulent un mouvement incessant. La gestuelle minimaliste correspond à l'idée musicale d'absence d'effets. Certains cherchent l'émotion, le message ou l'issue de cette démonstration. D'autres se laissent porter par cette énergie cinétique si simple et si calculée. Le parcours des deux danseuses parfaitement à l'aise dans cet exercice peut sembler d'une grande simplicité mais les comptes sur cette musique labyrinthique et la fluidité du mouvement requise en font une pièce d'une technicité redoutable.

    Huit danseuses prennent le relais avec Eight Lines, création pour cette soirée sur une musique enregistrée. Chaque interprète poursuit une ligne mélodique et l'ensemble forme une pièce variée et vive. La compagnie semble en grande partie renouvelée mais ces artistes fraîchement recrutés paraissent avoir trouvé un langage correspondant à leurs attentes. Le pendant masculin de cette oeuvre s'intitule Four Organs. Le mouvement semble plus difficile à appréhender. Au risque d'être un peu manichéenne, la chorégraphe a toujours montré plus de facilités à chorégraphier pour les femmes.

    Intermède musical, même si le terme peut prêter le flanc à la critique, le Poème symphonique pour cent métronomes. L'idée incongrue fait penser à une forme de ready-made en musique, un art provocateur joliment mis en lumière. Enfin, la soirée s'achève avec le percutant Drumming Part 1. Comme son nom l'indique, la partition requiert des percussionnistes live et la chorégraphe réunit ses treize danseurs. La danse enjouée et plus spontanée tranche avec les pièces précédentes. Il s'agit du dixième anniversaire d'une oeuvre qui fit d'ailleurs des petits présentés sur cette même scène.

    Anne Teresa De Keersmaeker demeure une artiste attachante et très fidèle à ses convictions. Sa résidence au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles va s'achever et elle va devoir réduire le nombre de danseurs de sa compagnie, un tournant probablement difficile mais peut-être aussi décisif dans son parcours.




    Théâtre de la Ville, Paris
    Le 02/05/2007
    Vincent LE BARON

    Soirée Steve Reich d'Anne Teresa De Keersmaeker au Théâtre de la Ville, Paris.
    Soirée Steve Reich
    chorégraphie : Anne Teresa De Keersmaeker

     


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