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L'ACTUALITE DE LA DANSE 25 avril 2024

Giselle par le Ballet National de Cuba au Grand Palais, Paris, dans le cadre des Étés de la Danse.

Étés de la Danse 2007 (1) :
Merveilleuse petite Giselle cubaine

© Jacques Moatti

Après les jardins de l'hôtel de Soubise, les Étés de la Danse déménagent et s'installent, pour cette troisième édition, sous les gigantissimes verrières du Grand Palais. Après le Ballet de San Francisco, puis celui de Alvin Ailey, Marina de Brantes et Valéry Colin nous présentent celui de Cuba avec entre autres au programme Giselle et Don Quichotte.
 

Grand Palais, Paris
Le 16/07/2007
François FARGUE
 



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  • Il existe finalement, dans le monde, peu de très grandes compagnies de danse de rĂ©pertoire ; le Ballet National de Cuba est de celles-lĂ . La compagnie fut crĂ©Ă©e en 1959 par l'inĂ©narrable Alicia Alonso, immense interprète, femme de tĂŞte et Ă  86 ans aujourd'hui dernière diva assoluta du monde de la danse, dont la cĂ©citĂ© ajoute Ă  la lĂ©gende. Alicia est aussi au Grand Palais, assise au premier rang.

    Cette chorégraphie de Giselle est signée par elle qui en fut, dit-on, une des plus grandes interprètes de tous les temps et dansa d'ailleurs le rôle jusqu'à un âge avancé. Les aficionados seront peut-être frustrés de l'absence du Pas de Deux des vendangeurs au premier acte, supprimé afin de resserrer l'action autour du couple vedette, mais dans l'ensemble, rien, dans cette version, n'est fondamentalement différent.

    Passons rapidement sur les trois vilains bouts de décor, rehaussés du reste assez habilement par une projection bucolique. Giselle, c'est en effet la campagne et la couleur franche des costumes même si nos paysans arborent ici d'étranges petits chapeaux. Giselle, c'est aussi la lutte des classes, quoique abordée ce soir en demi-teintes. Du reste, notre prince, le jeune Joel Carreno, affiche d'emblée, selon nos critères, une plastique bien peu princière : trapu, fort en cuisses, raie au milieu un peu peuple et l'air gentiment perdu, il possède néanmoins, à bien y regarder, le métatarse prometteur de l'emploi, et déjà de grands jetés impériaux.

    Enfin, Giselle, c'est avant tout Giselle, ici Anette Delgado, ballerine à la finesse idéale dont on ne perçoit cependant vraiment le visage qu'à la scène finale de la folie du premier acte ; c'est là qu'enfin, s'assombrissant, elle ôte ce masque de sémillance perpétuelle et nous révèle un vrai beau visage, plein d'émotion.

    Plané suprême et déboulé d'enfer

    Il y a les Giselle qu'on préfère vives et légères dans leur village et celles qu'on préfère mortes et sublimes au fond des bois. La très belle scène de la folie d'Anette Delgado annonçait une Willi superbe. Elle fut même mieux que ça. Delgado a tout les dons : ceux du plané suprême comme du déboulé d'enfer, du grand délié comme du tout petit pas. Tout est juste, parfait et sans le moindre tremblotement.

    Joel Carreno, lui aussi, se magnifie au deuxième acte. Les traits sont plus creusés, la sueur a mis fin à ce brushing trop sage. Et quel danseur ! Les arabesques sont spectaculaires, les sauts prodigieux ; il faut le voir planer en grand jeté dans les airs et attraper au passage la fleur tendue par Giselle ou débouler comme un fou pour tenter de la sauver du tombeau. Sadaise Arencibia est tout simplement fabuleuse en Myrtha, reine des Willis et comme Anette Delgado, elle allie tous les dons.

    Toute la compagnie est d'ailleurs formidable, les ensembles au cordeau et la technique impeccable, quand bien même on en voit certains tentés par le spectaculaire. Prochain rendez-vous : Don Quichotte. Vu l'énergie et le panache de la compagnie, c'est à ne pas rater.




    Grand Palais, Paris
    Le 16/07/2007
    François FARGUE

    Giselle par le Ballet National de Cuba au Grand Palais, Paris, dans le cadre des Étés de la Danse.
    Giselle
    Livret de Théophile Gautier et Henri Vernoy de Saint-Georges, d'après un poème d'Heinrich Heine

    musique : Adolphe Adam
    chorégraphie : Alicia Alonso (1948), d'après Jean Coralli et Jules Perrot (1841)
    DĂ©cors et costumes : Salvador Fernandez

    Par les danseurs et solistes du Ballet National de Cuba

     


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