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L'ACTUALITE DE LA DANSE 27 avril 2024

Don Quichotte dans la chorégraphie d'Alicia Alonso dans le cadre des Étés de la Danse au Grand Palais, Paris.

Étés de la Danse 2007 (2) :
Triomphe de l'école cubaine

Pour son deuxième programme au Grand Palais, le Ballet National de Cuba propose dans le cadre des Étés de la Danse 2007 à Paris Don Quichotte, après Giselle en ouverture de festival. Chorégraphie et interprètes endiablés, une soirée d'été inoubliable pour presque trois mille spectateurs, une manière de triomphe pour l'école de danse cubaine.
 

Grand Palais, Paris
Le 24/07/2007
Vincent LE BARON
 



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  • En pénétrant dans la nef du Grand Palais, on se demande comment des danseurs peuvent remplir l'espace de ce chef-d'oeuvre d'architecture 1900. En se déplaçant du Marais au Champs-Élysées, le Festival des Étés de la Danse prenait un risque pour sa troisième édition. Le Ballet National de Cuba et la programmation de Giselle puis de Don Quichotte cette saison devraient assurer longue vie à la manifestation, un événement salutaire au creux de l'été parisien traditionnellement si pauvre pour la danse classique.

    Comme la majeure partie du répertoire du ballet cubain, Don Quichotte fut chorégraphié par Alicia Alonso, d'après Marius Petipa. Contrairement à sa relecture de Giselle pleine de bon sens, son Don Quichotte n'a pas d'autre prétention que de mettre en valeur ses danseurs si enclins à cette espagnolade. Le résultat fascine et enthousiasme tant les artistes se donnent sans retenue. L'école de danse cubaine brille dans cette scie du répertoire. Pyrotechnie et effets spectaculaires abondent, avec pour point d'orgue un pas de deux au troisième acte assez difficile à égaler.

    Le prologue, sans fioritures, demeure l'un des rares moments où le texte de Cervantes affleure. Sur cette scène un peu nue, l'attention se focalise sur le chevalier à la triste figure et son truculent serviteur. Kitri et Basilio leur volent incontestablement la vedette, dès leur entrée en scène.

    Viengsay Valdés (Kitri) irradie de cette joie toute cubaine de danser, et de danser particulièrement bien. Quand la plupart des débutantes ou des danseuses plus chevronnées dans ce rôle craignent chaque adage et variation, Valdés explose de vitalité. Tous les ingrédients d'une Kitri mémorable : sissonnes à se toucher le pied, équilibres sans fin et des tours à rendre jalouses les championnes de patinage artistique. La Première Danseuse ensoleillée se met en danger et reçoit avec satisfaction des bravi et des applaudissements plus que mérités, un jeu avec le public qui colle parfaitement au divertissement.

    Le succès de Valdés tient aussi à son partenaire, un mot qui prend tout son sens dans les adages étonnants de sérénité, de force et de complicité. Rómel Frómeta (Basilio), malgré son jeune âge, se joue de toutes les difficultés. Les portés à la russe d'ordinaire si périlleux sont mués en promenade sur scène et lorsqu'il s'empare de la taille de Kitri, il s'apparente à un potier qui façonne avec son tour un objet précieux. Individuellement, le danseur offre des variations à la fois parfaites techniquement et apparemment sans le moindre effort. Les manèges de tours assemblés, les pirouettes au fini si subtil comme les tours à la seconde, l'apanage de la danse masculine virtuose avec le charme latin.

    Difficile pour les autres solistes d'exister autour de ces deux stars d'un soir. Sadaise Arencibia campe une jolie Mercedes pleine de présence et aux effets étudiés. Elle incarnera également Kitri et Giselle dans d'autres distributions.

    Avec un tel spectacle, les ensembles un peu faibles, les costumes défraîchis ou la mauvaise qualité de la bande-son paraissent des points de détail. La représentation captée pour la télévision (France 2) devrait faire les délices du grand public pour les fêtes de fin d'année. Alicia Alonso salue l'assemblée debout pour l'occasion, une émotion supplémentaire au cours de cette longue et belle soirée.




    Grand Palais, Paris
    Le 24/07/2007
    Vincent LE BARON

    Don Quichotte dans la chorégraphie d'Alicia Alonso dans le cadre des Étés de la Danse au Grand Palais, Paris.
    Don Quichotte
    Ballet National de Cuba

     


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