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L'ACTUALITE DE LA DANSE 10 mai 2024

Le Corsaire, par le Ballet du Théâtre Bolchoï à l'Opéra de Paris.

Les danseuses russes à l'honneur
© Sébastien Mathé

Malgré son titre bien masculin, le Corsaire, grand standard du répertoire académique tel que le présente la compagnie du Bolchoï de Moscou au Palais Garnier, est d'abord un ballet pour danseuses. La démonstration de la glorieuse compagnie n'en est que plus convaincante, dans des costumes figuratifs romantiques comme à la création.
 

Palais Garnier, Paris
Le 08/01/2008
Gérard MANNONI
 



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  • Chaque venue du Bolchoï à Paris est forcément un événement. De nouveau l'une des compagnies les plus importantes en tous domaines au niveau mondial, dirigée par le dynamique Alexei Ratmanski, elle triomphe une fois encore sous les ors du Palais Garnier.

    Trois programmes sont à l'affiche. Le premier propose une version « intégrale Â» du Corsaire que Petipa signa en 1899 à Saint-Pétersbourg sur une partition originale d'Adolphe Adam. Cette partition a servi de base à la reconstitution musicale de ce spectacle, avec beaucoup d'ajouts, tout comme les maquettes des costumes de la création ont servi de modèles au travail d'Elena Zaïtseva, Boris Ratmanski signant des décors dans un style figuratif et décoratif adéquat.

    L'ensemble de ce remarquable travail, créé en juin 2007 à Moscou, est de la même trempe que celui réalisé par Pierre Lacotte pour la Fille du Pharaon ou Paquita. De telles recherches, faites avec ce professionnalisme doublé de créativité, sont indispensables à la survie du répertoire et donc de la danse classique, car elles sont la nourriture indispensable des danseurs formés dans les écoles et les conservatoires et d'un public qui ne ménage ni sa présence ni ses applaudissements.

    Que les Cassandre qui annoncent sans cesse la fin de la danse classique prennent la peine de dénombrer le public et les interprètes qu'elle passionne plus que jamais et qu'elles aient le courage et l'honnêteté de comparer ces chiffres avec d'autres


    Certes, ce Corsaire est par moments un peu long et, notamment au deuxième acte, on ferait bien avec quelques ensembles délicieusement fleuris en moins. Mais l'important n'est pas là. Ce qui compte, c'est la confirmation de la formidable renaissance de cette compagnie, dont les danseuses sont aujourd'hui plus fines et jolies les unes que les autres, dont le travail d'ensemble est impeccable et même brillant.

    Côté hommes, la démonstration est moins évidente, car cette chorégraphie est essentiellement féminine. Le héros principal, le pirate Conrad, a certes son très athlétique pas de deux du premier acte, mais ce soir, Denis Matvienko, sans démériter, n'y montre pas plus que dans son apparition dans Don Quichotte avec la compagnie de l'Opéra l'an dernier le style et la puissance réputés du Bolchoï à leur pinacle. Il est vrai que perruques et costumes d'époque ne mettent les garçons ni à l'aise ni en valeur. Denis Medvenev fait preuve de beaucoup de vivacité et de finesse dans un autre pas de deux, dit « des esclaves Â» au même premier acte.

    L'essentiel de la danse, ensembles et variations, est donc réservé aux dames. Dans cette distribution, avec dans le très lourd rôle de Médora qui danse presque sans arrêt, la ravissante Svetlana Lunkina et dans celui Gulnare la spirituelle Ekaterina Shipulina, on ne saurait que s'en réjouir. Lunkina est une vraie merveille de subtilité, d'esprit, de bonne humeur, jambes et bras d'une finesse exceptionnelle, mains voletant comme des papillons, toujours brillante, techniquement superbe, enjouée. Et quel joli visage à la fois impertinent, charmeur, doux et un peu acidulé !

    Très présente au deuxième acte, Ekaterina Shipulina a une autre personnalité, moins éthérée, mais sa danse est tout aussi solide, aisée, et sa présence scénique aussi convaincante. Dans les ensembles, et Dieu sait s'ils sont nombreux, toutes les dames font merveille, ce qui est une joie pour les yeux et une satisfaction pour les amateurs de belle danse. Pirates ou comparses, les hommes restent nettement au second plan. Quant aux multiples rôles de caractère cantonnés au mimodrame, ils prouvent que la grande tradition russe en la matière est toujours aussi vivante.

    Et la production, dira-t-on ? Eh bien, elle joue le jeu, comme nous l'avons dit, du joliment figuratif romantique. On se passerait des perruques masculines, mais les caftans sont décoratifs, les tutus variés et bien faits, les décors dignes des grandes productions du XIXe siècle. Le public adore, acclame tout le monde et sort tout réjoui.

    Un deuxième programme propose la Dame de pique de Roland Petit avec la sublime Lunkina et la star maison Nicolaï Tsiskaridzé, Jeu de cartes de Stravinski chorégraphié par Ratmanski et l'Acte des Ombres de la Bayadère. Le troisième programme est consacré au Spartacus de Grigorovitch.




    Palais Garnier, jusqu'au 22 janvier.




    Palais Garnier, Paris
    Le 08/01/2008
    Gérard MANNONI

    Le Corsaire, par le Ballet du Théâtre Bolchoï à l'Opéra de Paris.
    Le Corsaire, ballet en trois actes et un épilogue
    chorégraphie : Marius Petipa, reconstituée par Alexeï Ratmanski et Iouri Burlaka
    nouvelles chorégraphies : Alexeï Ratmanski
    décors : Boris Kaminski
    costumes : Elena Zaitseva

    Avec :
    Svetlana Lunkina (Médora), Denis Matvienko (Conrad), Ekaterina Shipulina (Gulnare), Vitali Biktimimirov (Birbanto).

     


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