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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
29 mars 2024 |
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Premier programme du BĂ©jart Ballet Lausanne au Palais des Sports, Paris.
Les enfants de BĂ©jart
Beau succès au Palais des Sports pour le premier spectacle parisien du Béjart Ballet Lausanne depuis la disparition du maître en novembre dernier. Un programme riche où les chorégraphies sur la musique de Stravinski se taillent la part du lion, mené par Gil Roman, désormais directeur de la compagnie selon la volonté de Béjart lui-même.
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Ivresse grecque
Flambeau partagé
Fulgurante beauté
[ Tout sur la danse ]
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Émotion, bien sûr, pour tous les fidèles, public d'admirateurs et professionnels, lorsqu'au salut final, apparaît la photo du maître. Et un sentiment quasi général : il faut bien du courage à Gil Roman pour assumer pareil héritage. Fils spirituel du créateur qui l'a depuis longtemps associé à la direction artistique de la compagnie, héritier désigné, Gil Roman reste un très beau danseur – il le prouvera ce soir encore tant dans Igor et nous que dans le célèbre Adagietto – mais c'est une tâche immense que d'assurer désormais la survie du répertoire béjartien tant dans la compagnie que dans le monde. On doit lui faire confiance, comme aux autres membres de l'équipe qui entourait Béjart, notamment à Michel Gascard, directeur de l'École Rudra et à Marie-Thérèse Jaccard, qui fut une assistante d'une rare efficacité.
En hommage au « grand homme », comme l'appellent ses proches, on avait ajouté au programme Stravinski Serait-ce la mort ?, sur les Quatre derniers Lieder de Strauss et Adagietto sur la musique de Mahler. Portés par la voix sublime d'Elisabeth Schwarzkopf que personne ne remplacera jamais dans ce répertoire, Julien Favreau, Kateryna Shalkina, Catherine Zuasnabar, Elisabet Ros et Karline Marion servent de la manière la plus exacte ces pages lourdes de poésie prémonitoire et aujourd'hui encore plus chargées de signification.
Belle interprétation également du très astucieux Igor et nous, sur des extraits de répétitions menées par Stravinski. Gil Roman, parfait de précision et d'humour virtuose, et tous les autres, notamment Martin Vedel et Catherine Zuasnabar dans le pas de deux, rendent pleinement justice à cette oeuvre en clin d'œil au grand musicien.
Interprète fervent de l'Oiseau de feu, Domenico Levré s'affirme toujours comme une des personnalités majeures de la compagnie. On découvre en revanche Octavio de la Roza et Kateryna Shalkina dans le Sacre du Printemps qui termine en apothéose la soirée, deux beaux interprètes, très investis, très sûrs, très fidèles au style de ce chef-d'oeuvre incontestable et incontesté, brillamment dansé par toute la compagnie et des élèves de l'École.
On dira naturellement que la compagnie est encore sur sa lancée et que c'est dans les mois à venir que tout va se jouer. C'est vrai, mais on doit reconnaître aussi que pour le moment, il n'apparaît aucun signe de faiblesse, aucune fissure dans la cohésion de la troupe. Souhaitons une fois encore du courage et aussi de la chance à Gil Roman. Du talent, on sait qu'il en a. On attend maintenant la toute dernière création de Béjart, le Tour du monde en 80 minutes.
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Palais des sports, Paris Le 30/01/2008 GĂ©rard MANNONI |
| Premier programme du BĂ©jart Ballet Lausanne au Palais des Sports, Paris. | Serait-ce la mort ?
musique : Richard Strauss
Igor et nous
musique : Stravinski
L'Oiseau de feu
musique : Stravinski
Adagietto
musique : Gustav Mahler
Le Sacre du printemps
musique : Stravinski
chorégraphies : Maurice Béjart
Danseurs du BĂ©jart ballet Lausanne | |
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