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L'ACTUALITE DE LA DANSE 19 avril 2024

Reprise de l'Orphée et Eurydice de Pina Bausch à l'Opéra de Paris.

Le retour d'Orphée
© Maarten Vanden Abeele / OpĂ©ra national de Paris

L'Orphée et Eurydice de Gluck chorégraphié et mis en scène par Pina Bausch revient à l'affiche de l'Opéra de Paris. Idéalement servi par le Balthasar-Neumann Ensemble, toujours aussi beau, intense et bien dansé, le ballet pâtit malheureusement une fois encore d'une distribution vocale médiocre, comme lors de la première série de représentations en mai 2005.
 

Palais Garnier, Paris
Le 06/02/2008
GĂ©rard MANNONI
 



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    Certes, la scène ouverte ne renvoie pas facilement le son vers la salle, mais ce serait une raison supplémentaire pour être vigilant quant à la nature des voix employées. Il n'est déjà pas facile de rendre crédible sur scène un Orphée au viril physique de Yann Bridard dédoublé en une femme (Maria Riccarda Wesseling) à l'opulente chevelure et au timbre sans charme, sans puissance, bref sans impact.

    Si la voix s'imposait, tout deviendrait plausible. Sinon, un malaise permanent s'instaure, car ni l'oreille ni la musique n'y trouvent leur compte. Pas plus qu'avec la faible qualité d'émission de l'Amour (Sunhae Im) et l'assez terne timbre d'Eurydice (Julia Kleiter). D'autant que le Balthasar-Neumann Ensemble et Chor dirigé par Philippe Hui est toujours remarquable de présence, de musicalité, de beauté sonore.

    Hormis ces réserves, le spectacle garde ses immenses qualités plastiques et chorégraphiques. Oui, il y a encore une certaine froideur de l'ensemble, mais elle est très atténuée par l'investissement et le grand talent des danseurs qui savent allier drame et poésie de manière magistrale.

    Yann Bridard est toujours un Orphée puissant et touchant, subtil et tragique. La danse est magnifique d'autorité, de foi, exactement le type de rôle qui convient à ce danseur à la personnalité aussi forte que spécifique. Le Cerbère aux trois têtes est incarné de façon toute aussi marquante par Vincent Cordier, Vincent Chailley et Alexis Renaud qui savent aussi se fondre dans les ensembles le moment venu.

    Tous les autres danseurs présents font preuve aussi d'un engagement très en profondeur, poussé dans les moindres détails d'une chorégraphie où chaque expression du visage, chaque déplacement est lourd de signification. Pourquoi ne pas les nommer ? Ce sont Sébastien Bertaud, Erwan le Roux, Samuel Murez, Daniel Stokes et Francesco Vantaggio.

    Même constatation du côté féminin de la distribution. Eleonora Abbagnato est une Eurydice touchante, à la belle gestuelle fluide et expressive, maîtrisant très bien l'évolution psychologique de son personnage traduite dans la chorégraphie. Toutes les autres tiennent leur place avec la même ardeur et la même perfection stylistique que les garçons.

    Car rien ne peut passer inaperçu dans cette gestuelle où les bras sont omniprésents, souvent étirés vers le haut, où les corps glissent comme s'ils ne touchaient pas le sol, ou bien se cassent en des positions parfois sculpturales. Tout cela est d'une grande pureté, d'une grande beauté et se déroule dans un perpétuel renouvellement, fruit de l'intarissable imagination de la chorégraphe. D'autres distributions sont affichées. Elles sont certainement du même niveau.




    Palais Garnier, jusqu'au 19 février.




    Palais Garnier, Paris
    Le 06/02/2008
    GĂ©rard MANNONI

    Reprise de l'Orphée et Eurydice de Pina Bausch à l'Opéra de Paris.
    Orphée et Eurydice – Pina Bausch / Christoph Willibald Gluck, opéra dansé
    chorégraphie : Pina Bausch
    décors, costumes & éclairages : Rolf Barzik

    Maria Riccarda Wesseling et Yann Bridard (Orphée)
    Julia Kleiter et Eleonora Abbagnato (Eurydice)
    Sunhae Im et Muriel Zuzperreguy (Amour)

    Balthazar-Neumann Ensemble & Chor
    direction : Philippe Hui

    Danseurs du Ballet de l'Opéra national de Paris

     


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