altamusica
 
       aide













 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




L'ACTUALITE DE LA DANSE 19 avril 2024

Le Tour du monde en 80 minutes, de Maurice BĂ©jart, par le BĂ©jart ballet Lausanne au Palais des sports, Paris.

BĂ©jart tel qu'en lui-mĂŞme

Ultime création du grand chorégraphe, à peine achevée au moment de sa mort, le ballet le Tour du monde en 80 minutes donné par le Béjart Ballet Lausanne au Palais des sports de Paris séduit par sa beauté plastique, son étonnante jeunesse d'esprit et l'enthousiasme ardent de ses interprètes. Un testament en hommage à la vie.
 

Palais des sports, Paris
Le 09/02/2008
GĂ©rard MANNONI
 



Les 3 dernières critiques de danse

  • L’amour virtuose

  • Ivresse grecque

  • Flambeau partagĂ©

    [ Tout sur la danse ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)




  • Maurice BĂ©jart a toujours aimĂ© se pencher sur son passĂ©, mĂŞme dans les pĂ©riodes oĂą il prĂ©tendait le contraire. Que ce soit sous forme autobiographique, comme dans Casse-noisette, ou dans GaietĂ© parisienne ou en pratiquant l'auto-citation, il a maintes fois repris, retravaillĂ©, remodelĂ© des Ă©lĂ©ments de sa vie ou de ses oeuvres. Ici, et l'on se demande forcĂ©ment s'il savait qu'il Ă©tait au bout de son parcours, c'est sur un certain nombre des pays qu'il a traversĂ©s, de cultures dont il s'est enrichi et qu'il a enrichies, qu'il se penche. La fĂŞte est superbe, le voyage est intense.

    En une petite heure et demie, c'est quasiment tout Béjart que l'on retrouve. Il y a les pas qu'il adore, les ensembles qu'il aime, comme les cercles tourbillonnants, les brutales ruptures de style, de costumes, d'éclairage, de couleurs, de musiques. On passe sans ménagement de grandes pages occidentales classiques à des rythmes ethniques, tout comme Vienne et un langoureux Beau Danube bleu suivent une trépidante danse italienne, ou comme une entrée d'adorables pingouins illustrant le Pôle Nord – mais Béjart y est-il vraiment allé ? – sépare la Chine de San Francisco. On dira que c'est un itinéraire plausible, bien sûr. Tout cela s'enchaîne de main de maître, comme Béjart a toujours su le faire. Pourquoi manque-t-il la Russie et le Japon dans ce parcours intime ? Béjart seul le sait, sans doute.

    Outre la solidité de la construction générale du ballet, ce qui impressionne le plus est l'incroyable joie de vivre qui s'en dégage. On y sent une jeunesse de coeur, un enthousiasme, une fraîcheur d'âme que seul l'intermède d'Hamlet et de sa tête de mort vient teinter brièvement d'une couleur plus sombre, sûrement prémonitoire.

    La compagnie est tout simplement formidable d'énergie, de foi, de force vitale, car tout le monde danse, sans arrêt, solos et ensembles. Belle technique aussi, avec d'impeccables tours en l'air, des arabesques superbement tirées, et ces corps fluides, parfois presque graciles, filles ravissantes, garçons aux cheveux fous dans la tradition béjartienne.

    Étienne BĂ©chard est parfait en « voyageur Â», personnage rĂ©current dans la mythologie du chorĂ©graphe. On distingue aussi, entre autres, Julien Favreau, Domenico LevrĂ©, Catherine Zuasnabar, Élisabeth Ros et Baptiste Gahon, comme presque toujours. Gil Roman reste l'Ă©nigmatique maĂ®tre du jeu, traversant par moments la scène, ce qui n'est presque rien, mais demande beaucoup d'art pour que cela ait un impact dramatique. Il danse aussi avec Ă©clat un bref solo.

    Il faudra bien s'habituer à ce que Béjart ne soit plus parmi nous et à ne plus attendre sa prochaine création. Mais la compagnie est sur une lancée qui doit durer. Elle est en pleine forme. Il faudra maintenant que Gil Roman trouve les bonnes solutions pour faire vivre un répertoire unique en son genre, tout en fournissant aux danseurs les nouveautés qui leur sont aussi une nourriture nécessaire. Il n'y a aucune raison de ne pas lui faire confiance. La standing ovation faite au spectacle prouve bien que le public entend rester fidèle à la compagnie et à son devenir.




    Palais des sports, Paris
    Le 09/02/2008
    GĂ©rard MANNONI

    Le Tour du monde en 80 minutes, de Maurice BĂ©jart, par le BĂ©jart ballet Lausanne au Palais des sports, Paris.
    Le tour du monde en 80 minutes
    Ballet de Maurice BĂ©jart
    création éclairages : Dominique Roman & Denis Foucart
    costumes : Henri Davila
    percussions : Thierry Höchstätter & Jean-Bruno Meier
    clavier et trompette : Ilia Chkolnil

    Danseurs du Béjart Ballet Lausanne et élèves de l'École-Atelier Rudra Béjart

     


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com