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L'ACTUALITE DE LA DANSE 25 avril 2024

Programme Balanchine-Noureev-Forsythe du Ballet de l'Opéra à l'Opéra de Paris.

Grande revue de détail
© Sébastien Mathé

Eléonora Abbagnato et Benjamin Pech (Artifact Suite).

Commencé les deux premiers soirs par le Défilé du Corps de Ballet dans le cadre peu adapté de la Bastille, ce programme Balanchine-Noureev-Forsythe du Ballet de l'Opéra de Paris est presque une revue de détail de la compagnie, tant par le choix des oeuvres que par les multiples possibilités de distribution offertes. Une très belle soirée.
 

Opéra Bastille, Paris
Le 05/04/2008
Gérard MANNONI
 



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  • Même s'il est mieux à sa place dans le cadre du Palais Garnier, le Grand Défilé du Corps de Ballet de l'Opéra de Paris reste un moment fort, magique, mêlant puissance et poésie. Et puis, il y a toujours la petite note d'émotion, avec ceux qui défilent pour la dernière fois et ceux qui défilent pour la première. Ainsi va la vie de cette glorieuse compagnie !

    Néoclassique, classique, contemporain, Balanchine, Noureev, Forsythe, quoi de plus emblématique qu'une telle affiche pour ces danseurs qui restent les plus brillamment éclectiques au monde ? Cet éclectisme est d'ailleurs ici bien utile si l'on songe au casse-tête qu'un tel programme doit être pour Brigitte Lefèvre, directrice de la danse, à cause des blessures et indispositions diverses de ses danseurs !

    Un vrai jeu de chaises chorégraphiques dont les variations n'ont même pas le temps de toutes figurer sur les feuilles de distribution du jour ni d'être annoncées dans leur totalité avant le lever du rideau. Un tel remplacera un tel, mais il faut le remplacer dans cet autre ballet, ce qui implique de déplacer un tel qui sera remplacé par
    et ainsi de suite. Car la grille de ces dix-huit représentations est des plus mouvantes.

    Mais qu'importe ? Brigitte Lefèvre, qui connaît les danseurs comme si elle les avait créés, maîtrise ce jeu comme personne et quand le rideau se lève, c'est d'emblée la joie pour les spectateurs, car justement on sait que tout un chacun peut passer sans problème de Balanchine à Noureev ou à Forsythe, ou inversement, au même niveau de qualité.

    Isabelle Ciaravola et Florian Magnenet (les Quatre tempéraments)/ © Sébastien Mathé

    De Balanchine, les Quatre tempéraments, sur la musique d'Hindemith, permettent une démonstration de rigueur, de musicalité, de style et de technique. Sans oublier le charme ni l'esprit. La grande tradition balanchinienne de la compagnie est au rendez-vous. Eléonora Abbagnato, Bruno Bouché, Myriam Ould-Braham, Simon Valastro, Isabelle Ciaravola et Florian Magnenet assurent avec panache l'exposition du Thème.

    Christophe Duquesne est ensuite un élégant Mélancolique secondé par Fanny Fiat et la toujours exceptionnelle Mathilde Froustey qui mériterait tellement d'être Première Danseuse. Dorothée Gilbert, magnifique, passionnante, vraie grande étoile en plein épanouissement, assure avec Alessio Carbone pétillant de vivacité le duo de Sanguin, avant que Mathieu Ganio ne soit le plus flegmatique des Flegmatiques et que Stéphanie Romberg ne trouve en Colérique un emploi qui met en valeur son tempérament et sa si intéressante personnalité. Du beau Balanchine.

    Une Raymonda digest

    Avec la version digest de Raymonda, plongée dans le classique maison traditionnel. On quitte un temps les collants académiques pour retrouver les ors et les pourpres des costumes orientalisants de Nicholas Georgiadis. Vanessa Legassy et Alexis Renaud mènent une ardente Czardas avant que n'entrent en scène la subtile Delphine Moussin, Raymonda raffinée, délicate comme une porcelaine de Sèvres, avec pour Jean de Brienne un Karl Paquette très sûr, très beau, exemplaire de professionnalisme.

    Henriette de grand luxe avec Dorothée Gilbert, aussi insolemment à l'aise ici que partout ailleurs, et Clémence haut de gamme avec Émilie Cozette, nettement sous employée dans cette version abrégée. Malgré leur enthousiasme, Bertrand Belem et Grégory Gaillard ne peuvent faire oublier Laurent Hilaire et Manuel Legris dans Bernard et Béranger. Mais qui le pourrait ? Comme dans les autres ballets de la soirée, de multiples autres distributions vont alterner dans les semaines qui viennent, permettant de mettre en valeur des danseurs de tous les échelons de la compagnie.

    Artifact Suite

    Et puis, contraste radical, absolu, avec l'extraordinaire Artifact Suite de William Forsythe. Mutation totale des danseurs qui se glissent comme naturellement dans un autre style de danse, une autre approche du mouvement, une autre énergie, même si on sait bien que les racines du langage de Forsythe sont classiques. Tout est beau dans cette pièce, la musique, les effets de lumière, les structures de la chorégraphie, les solos, les duos.

    Un grand moment de bonheur que l'on doit à l'ensemble de la compagnie autant qu'aux solistes, Eléonora Abbagnato et Benjamn Pech, Laure Muret et Stéphane Phavorin. Il est bien typique du niveau de cette compagnie que l'on puisse mêler ainsi dans la plus réelle harmonie des Étoiles, des Premiers Danseurs et des Sujets.

    Quelle différence établir ici entre une Laure Muret, artiste inspirée et accomplie et ceux qui sont au-dessus d'elle dans la hiérarchie ? On serait bien en peine de le dire. Ajoutons qu'Artifact Suite est spécialement en valeur sur l'immense plateau de la Bastille où ses diagonales, ses multiples assemblages de lignes et de géométries complexes peuvent s'organiser, se déployer da manière encore plus impressionnante et tout simplement belle.

    Une mention, enfin, pour les deux pianistes de la soirée, Jean-Yves Sébillotte en charge de la partition d'Hindemith, et Margot Kazimirska de celle d'Eva Crossman-Hecht. Le premier sous la baguette de Vello Pähn, la seconde toute seule, contribuent largement au bonheur musical de cette soirée.




    Opéra Bastille, jusqu'au 9 mai.




    Opéra Bastille, Paris
    Le 05/04/2008
    Gérard MANNONI

    Programme Balanchine-Noureev-Forsythe du Ballet de l'Opéra à l'Opéra de Paris.
    Les Quatre Tempéraments
    chorégraphie : George Balanchine
    musique : Thème avec quatre variations pour orchestre à cordes et piano, de Paul Hindemith piano : Jean-Yves Sébillotte

    Raymonda (extraits)
    chorégraphie : Rudolf Noureev, d'après Marius Petipa
    costumes : Nicholas Georgiadis
    musique : Alexandre Glazounov

    Artifact Suite
    chorégraphie, scénographie, costumes, éclairages : William Forsythe
    musique : Jean-Sébastien Bach (enregistrée par Nathan Milstein) et Eva Crossman-Hecht piano : Margot Kazimirska

    Orchestre de l'Opéra national de Paris
    direction : Vello Pähn

    Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet de l'Opéra national de Paris.

     


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