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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
26 avril 2024 |
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Reprise de Signes de Carolyn Carlson et Olivier Debré à l’Opéra de Paris.
Les derniers Signes de Kader Belarbi
Marie-Agnès Gillot et Kader Belarbi
Avec cette reprise à la Bastille du splendide ballet Signes de Carolyn Carlson qu’il créa en 1997 avec Marie-Claude Pietragalla, Kader Belarbi fait ses adieux à l’Opéra de Paris, atteint par l’âge de la retraite des Étoiles. Le spectacle et le danseur, pour l'avenir duquel on ne se fait aucun souci, ont toujours le même impact.
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C’est avec Marie-Agnès Gillot qui y reçut elle aussi la consécration que Kader Belarbi danse les derniers Signes de sa carrière d’Étoile. Signes est un ballet qui a marqué l’histoire de la danse contemporaine, par la collaboration magique de Carolyn Carlson, d’Olivier Debré et de René Aubry auteur de la musique, par la qualité de ses interprètes et par les nombreux prix qui l’ont couronné, Benois de la Danse pour Carlson et Pietragalla, Victoire de la Musique pour René Aubry. Aujourd’hui, le triomphe public est toujours au rendez-vous.
Des Signes du sourire à la Victoire des signes, les sept tableaux déroulent l’implacable beauté de leurs couleurs, de leurs formes, de leur chorégraphie, mondes étranges aux frontières du purement visuel et du spirituel, où la démarche de la philosophe-chorégraphe s’inspire de celle du peintre, en création commune avec le musicien. Comme au premier jour, Kader Belarbi habite l’œuvre avec toute l’intelligence qui a marqué l’ensemble de carrière.
Étoile très Opéra de Paris, certes, mais aussi Étoile pas du tout comme les autres. Belarbi a toujours mené une réflexion personnelle sur son art et sur tout ce qui peut le nourrir. La peinture en particulier l’a toujours fasciné, a toujours fait partie de sa vie. La création chorégraphique devait forcément le séduire et il y a connu de vrais et incontestables succès. Il compte d’ailleurs bien désormais s’y consacrer davantage, avec même plusieurs projets en tête.
Nommé Étoile en 1989 avec l’Oiseau bleu de la Belle au bois dormant, il a depuis tout dansé, les classiques comme les contemporains : Petipa, Noureev, Balanchine, Petit ou Béjart, comme Robbins, Kylian, Taylor, Forsythe, Maguy Marin, Larrieu, Kéléménis, Duboc ou même le baroque avec le Bach Suite 2 de Francine Lancelot qu’il a fait sien.
Une grande, riche, belle carrière bien complète et diversifiée, couronnée comme chorégraphe à l’Opéra même avec ses Hauts du Hurlevent qui font partie désormais du grand répertoire maison. Typique de l’Opéra et de l’École française, et en même temps atypique, Kader restera comme un artiste complet, généreux, positif, représentant parfait lui aussi de cette « génération dorée » dont il ne reste plus guère maintenant que Manuel Legris en activité pour quelques mois encore.
Il s’étonne si on lui dit que l’on ne se fait aucun souci pour son avenir : « Pourquoi tout le monde me dit cela ? ». Tout simplement, Kader, parce qu’un artiste comme toi a forcément encore mille choses à nous raconter, mille idées pour nous émouvoir, nous faire rêver, nous émerveiller. On le sait très bien !
Comme d’habitude, Marie-Agnès Gillot a déployé aussi les fastes de sa très forte personnalité, avec une danse large, profonde, signifiante à chaque instant, magnifiée encore par sa beauté. Et tout le Corps de Ballet mérite des louanges pour son investissement qui lui permet d’allier rigueur et poésie. Rappelons enfin le splendide travail d’éclairages de Patrice Desombe, fondamental pour créer le climat particulier de l’œuvre, mettre en valeur les corps et les couleurs, donner vie et relief à chaque tableau.
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Opéra Bastille, Paris Le 07/07/2008 Gérard MANNONI |
| Reprise de Signes de Carolyn Carlson et Olivier Debré à l’Opéra de Paris. | Signes
chorégraphie : Carolyn Carlson
décors et costumes : Olivier Debré
musique : René Aubry
Ă©clairages : Patrice Desombe
Avec Marie-Agnès Gillot et Kader Belarbi, danseurs Étoiles et le Corps de Ballet de l’Opéra national de Paris. | |
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