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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
26 avril 2024 |
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Deuxième programme du New York City Ballet à l’Opéra de Paris.
New York City Ballet (2) :
Balanchine comme on l’aime
Beaucoup plus tonique et efficace que le premier, le deuxième programme proposé par le New York City Ballet à l’Opéra Bastille, partagé entre George Balanchine et Jerome Robbins, aura été une vraie fête telle que l’on peut l’attendre d’une compagnie de cette réputation. Du style, de l’humour et même un certain charme.
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Créé par l‘American Ballet en 1935 et repris par le New York City ballet en 1948, Sérénade, sur la musique de Tchaïkovski, est l’un des ballets fondateurs de Balanchine. Une sorte de pièce de musée à traiter avec respect, prudence, amour et surtout avec le talent capable de lui donner vie. Si l’extrême pureté de la forme n’est pas réellement vécue de l’intérieur, l’œuvre peut sombrer dans l’ennui et n’être plus qu’une froide démonstration gestuelle.
Est-ce dû à la présence de la toujours belle Darci Kisler, meneuse de jeu d’une grande élégance, d’une vraie intériorité et qui est principal de la compagnie depuis un quart de siècle ? Toujours est-il qu’on a rarement vu le ballet interprété avec autant de rigueur intelligente, de finesse poétique. Maria Kowroski, l’une des meilleures ballerines actuelles au sein du NYCB, et l’athlétique (un des rares) danseur Charles Askegard, sont aussi à la hauteur de cette chorégraphie où apparaissent de manière lumineuse toutes les directions que prendra l’œuvre de Balanchine par la suite. Un très beau moment de danse.
D’un esprit totalement différent, mais très typique du travail du chorégraphe sur la musique de Stravinski, Symphonie en trois mouvements est défendu vaillamment, en particulier par Wendy Whelon et Albert Evans. Et puis, pour finir, une pièce faite de légèreté, d’humour et d’épineuses difficultés techniques dont Jérome Robbins et Twyla Tharp ont le secret et qu’ils ont mis ici en commun sur les Variations sur un thème de Haendel de Brahms.
Jeu très habile entre la fausse insouciance de certaines entrées et sorties de scène, des moments de totale décontraction empruntés au music-hall, d’effrayantes prouesses techniques, de beaux passages à la gestuelle largement effilée, bref une série d’approches expressives des possibilités du corps du danseur difficile à maîtriser.
La plupart des interprètes, et notamment le couple Abi Stafford-Gonzalo Garcia, montrent que cet esprit habite encore la grande compagnie américaine. Disons aussi, car c’est important, que le Ballet de l’Opéra national de Paris reste pour sa part l’un des très grands interprètes de ce type de répertoire, comme il va le prouver très bientôt dans l’Hommage à Jerome Robbins qui débute le 20 septembre. Mentionnons aussi la forte présence du chef Fayçal Karoui, très investi à la tête de l’Orchestre de l’Opéra dans ces programmes aux musiques variées et difficiles.
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Opéra Bastille, Paris Le 12/09/2008 Gérard MANNONI |
| Deuxième programme du New York City Ballet à l’Opéra de Paris. | Sérénade
musique : Piotr Ilitch Tchaïkovski
chorégraphie : George Balanchine
Symphonie en trois mouvements
musique : Igor Stravinski
chorégraphie : George Balanchine
Brahms / Haendel
musique : Johannes Brahms sur un thème de Georg Friedrich Haendel
chorégraphie : Jerome Robbins et Twyla Tharp
New York City Ballet
maître de ballet : Peter Martins | |
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