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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
23 avril 2024 |
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Gala des Étoiles du XXIe siècle au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Des Étoiles généralement scintillantes
Daniil Simkin
Elles font traditionnellement les premiers beaux soirs de la saison de danse parisienne, ces Étoiles du XXIe siècle. Un beau spectacle, sympathique, tonique, qu’un public aussi nombreux qu’enthousiaste acclame à grands cris, sans toujours faire la part du bon et du moins bon. Décryptage entre exploits athlétiques purs et vraie danse…
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L’amour virtuose
Ivresse grecque
Flambeau partagé
[ Tout sur la danse ]
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Ce genre de gala, lorsqu’il est habilement conçu, est voué à un éternel succès. Un savant mélange de noms célèbres et de découvertes, de morceaux de bravoure idolâtrés et de pièces plus nouvelles, un rythme rapide : la recette est bonne et ici très bien réalisée. On ne s’ennuie pas une seconde et on retrouve certains danseurs avec un réel plaisir.
Un danger, cependant, évident comme toujours en ces circonstances, celui de faire passer de purs exploits athlétiques pour de la danse. C’est humain, le public adore, mais cela brouille un peu les cartes. Ainsi, il ne suffit pas de faire trente-deux fouettés pour que cela mérite des hurlements d’enthousiasmes de la part du public.
Certaines ballerines, comme Irina Dvorovenko dans le pas de deux de Casse-Noisette, méritent amplement cette ovation. Ses fouettés sont rapides, toniques, sans faiblesse, réguliers, presque « dans une assiette ». C’est non seulement acrobatique mais beau. D’autres, loin d’un tel accomplissement, sont acclamés pareillement. Dommage !
Il en va de même pour les hommes. Le jeune Daniil Simkin a d’étonnantes possibilités et une vraie présence. Il ne lui est pas indispensable de multiplier les sauts acrobatiques ajoutés à la chorégraphie du pas de deux de Don Quichotte. Il mérite d’être applaudi pour la fluidité, la grâce, le rayonnement de sa danse, et non pour ces démonstrations de cirque qui ne racontent rien.
Lucia Lacarra et Cyril Pierre, superbe couple à tous égards, Aki Saito et Wim Vanlessen du Ballet Royal de Flandres, aussi étincelants dans Forsythe que dans Jorma Flo, Kateryna Shalkina et Julien Favreau, de chez Béjart, dans deux extraits de l’œuvre du maître, assurent les plus beaux duos de la soirée, avec aussi Irina Dvorovenko et Maxime Beloserkovsky de l’American ballet Theatre, tant dans Apollon de Balanchine que dans Casse-Noisette. De brillants solos également, de Daniil Simkin avec l’hyper agile Moorhun de son père Dmittij Simkin à Desmond Richardson, athlétique et expressif dans Lament de Dwight Rhoden.
Qu’elles soient en collants académiques ou en tutus, qu’elles dansent finalement vraiment bien ou un peu moins, ces Étoiles témoignent de la vitalité d’un type de danse qu’un immense public aime et veut voir et dont l’enseignement et la pratique perdurent dans de multiples pays, comme en témoignent le caractère très divers des compagnies représentées et les origines variées des danseurs. Tant mieux !
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 22/09/2008 Gérard MANNONI |
| Gala des Étoiles du XXIe siècle au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | Dixième anniversaire du Gala des Étoiles du XXIe siècle
La Dame aux camélias (John Neumeier)
Light Rain (Gerald Arpino)
Lucia Lacarra et Cyril Pierre (Ballet de l'Opéra de Munich)
Roméo et Juliette (Maurice Béjart)
Suite iranienne (Maurice BĂ©jart)
Kateryna Shalkina et Julien Favreau (BĂ©jart Ballet Lausanne)
Le Corsaire (Marius Petipa)
Roberta Marquez et David Makhateli (Royal Ballet de Londres)
El Cisne (R. Cué)
David Makhateli (Royal Ballet de Londres)
Lament (Dwight Rhoden)
Desmond Richardson (Complexions)
In the middle, somewhat Elevated... (William Forsythe)
Lost by last (Jorma Elo)
Aki Saito et Wim Vanlessen (Royal Ballet de Flandres)
Don Quichotte (Marius Petipa)
Roberta Marquez (Royal Ballet de Londres) et Daniil Simkin (American Ballet Theatre)
Moorhuhn (Dmittij Simkin)
Daniil Simkin (American Ballet Theatre)
Apollon (George Balanchine)
Easy Tangos (Luc de Lairesse)
Irina Dvorovenko et Maxim Beloserkovsky (American Ballet Theatre)
La Mort du cygne (Michel Folkine)
Irina Dvorovenko (American Ballet Theatre)
Direction artistique : Nadia Veselova-Tencer | |
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