|
|
L'ACTUALITE DE LA DANSE |
26 avril 2024 |
|
Ashes, de Koen Augustijnen au Théâtre des Abbesses, Paris.
Objet dansant mal identifiable
Le créateur flamand Koen Augustijnen, issu des Ballets C.DE LA B., pépinière de talents, revient au Théâtre des Abbesses avec Ashes, un spectacle plus ambitieux et pas vraiment abouti. Des idées, parfois nouvelles, souvent les mêmes, des longueurs et un ensemble manquant d’unité, de personnalité et surtout de nouveauté. Entre cirque et danse.
|
|
L’amour virtuose
Ivresse grecque
Flambeau partagé
[ Tout sur la danse ]
|
Kœn Augustijnen nous avait habitués à des pièces assez courtes mais vives, originales, déjantées, franchement originales et lisibles sans se prendre la tête outre mesure. Avec peu de danseurs, des musiciens baroques sur scène, il avait réussi un habile mélange entre musique ancienne en direct et expression chorégraphique très nouvelle, souvent avec humour et une imagination décapante.
Cette fois, avec Ashes, une pièce d’une bonne heure et demie, davantage de danseurs et de musiciens, il s’oriente vers une forme plus élaborée, plus ambitieuse et qu’il maîtrise pour l’instant moins bien. Hormis la danseuse antillaise Chantal Loïal qui vient de chez Montalvo-Hervieu et dont le postérieur est toujours aussi expressif, les autres interprètes se rapprochent autant des arts du cirque que de la danse, multipliant, y compris au trempolino, des acrobaties, contorsions et chutes acrobatiques impressionnantes, mais à la valeur artistique souvent discutable.
Il y a certes un beau travail à base d’improvisation sur le ralenti, sur un certain type d’énergie du type tension-relâchement, sur le contrôle des chutes, sur l’immobilité aussi, mais tout cela est en général bien trop répétitif et bien trop confus pour que l’on sache exactement ce que l’on est en train de regarder. Beaucoup de travail a dû être nécessaire pour régler un tel spectacle. On admire les interprètes, mais ils ne nous racontent finalement pas grand chose. Vers la fin, de beaux ensembles paraissent plus significatifs mais on regrette la fraîcheur et le côté incisif et inattendu des pièces précédentes.
D’autant que la musique n’arrange rien. Dans ce domaine aussi, il y a trop de Haendel pas très bien joué ni bien chanté. Seul Steve Dugardin est toujours à la hauteur de la tâche, mais la voix criarde de la soprano qui chante certains des airs les plus difficiles du répertoire baroque n’est pas un cadeau. Le petit orchestre réuni et auquel est ajouté percussions, marimbas et accordéon n’est guère suffisant non plus pour rendre justice aux pages interprétées. Bien sûr, ce n’est pas un concert, mais en raison de l’omniprésence de la musique, il vaudrait mieux qu’elle soit bonne. Le percussionniste Mattijs Vanderleen est cependant remarquable.
Impression bizarre, sentiment de frustration, on ne sait pas très bien ce que l’on ressent en sortant, mais ce n’est pas la franche satisfaction d’avoir vécu, comme lors des spectacles précédents, quelques instants d’exception.
| | |
|
Théâtre des Abbesses, Paris Le 04/03/2009 Gérard MANNONI |
| Ashes, de Koen Augustijnen au Théâtre des Abbesses, Paris. | Ashes, d’après des compositions originales de Haendel
chorégraphie : Kœn Augustijnen
décor : Jean-Bernard Koeman
costumes : Dorothée Catry
Ă©clairages : Kurt Lefevre
direction : Wim Selles
son : Sam Semuys
Créé et joué par Alkthanasia Kaneilopoulou, Benjamin Boar, Chantal Loïal, Gaël Santisteva, Grégory Edelein, Jakub Truszkowski, Ligia Manuela Lewis et Sung-Im-Her | |
| |
| | |
|