altamusica
 
       aide













 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




L'ACTUALITE DE LA DANSE 18 avril 2024

Troisième distribution pour la Troisième symphonie de Gustav Mahler de John Neumeier au Ballet de l’Opéra de Paris.

Neumeier-Mahler (3) :
Neumeier troisième !

© SĂ©bastien MathĂ©

Voir trois fois un ballet aussi dense et riche de la Troisième symphonie de Gustav Mahler de John Neumeier n’est pas de trop pour tenter d’en cerner tous les aspects. D’autant que chaque distribution apporte son propre éclairage. Une soirée passionnante, avec le surcroît d’intérêt de la direction musicale d’un jeune chef australien.
 

Opéra Bastille, Paris
Le 21/03/2009
GĂ©rard MANNONI
 



Les 3 dernières critiques de danse

  • L’amour virtuose

  • Ivresse grecque

  • Flambeau partagĂ©

    [ Tout sur la danse ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)




  • Il est certain que, mĂŞme si tous les interprètes peuvent ĂŞtre apprĂ©ciĂ©s diffĂ©remment, peu de compagnies au monde peuvent aujourd’hui s’offrir le luxe d’afficher trois distributions d’une Ĺ“uvre aussi complexe Ă  pareil niveau d’ensemble. Sur la base d’une approche globale forcĂ©ment unique, chaque soliste principal entraĂ®ne Ă  sa suite tous les autres dans une dĂ©marche lĂ©gèrement diffĂ©rente.

    Ainsi, après la puissance d’un Nicolas Le Riche, la magnifique poésie et l’intériorité d’un Hervé Moreau, Karl Paquette et sa blondeur ont apporté une tonalité plus humaine, plus proche de nous, avec un charme un peu fragile très expressif. Autour de lui, Mathias Heyman, très technique, avec cette belle danse fluide et aisée qu’on lui connaît, s’affirme toujours aussi scénique et spectaculaire.

    Florian Magnenet montre que ce type de répertoire est sans doute pour lui un champ d’action où ses qualités peuvent mieux s’exprimer que dans le classique pur, contrairement à ce que son physique exceptionnel peut faire croire. Il tient en particulier avec force sa place dans le si difficile trio de Nuit, point de départ et d’inspiration de toute l’œuvre pour John Neumeier. Josua Hoffalt, toujours excellent, le tonique Yong-Geol Kim et le très professionnel Julien Meyzindi complètent ce sextuor masculin.

    Face à eux, Nolwen Daniel, très en valeur elle aussi dans ce type de ballet, Dorothée Gilbert, toujours étonnante tant par sa technique que par l’enthousiasme qu’elle montre dès qu’elle entre en scène et qui communique une telle vie, une telle intensité à tout ce qu’elle danse, et aussi Mathilde Froustey, ravissante et dont la danse garde les mêmes exceptionnelles qualités de finesse et de précision, forment un groupe de partenaires de brillant.

    À revoir le ballet, on peut mieux s’attacher à la découverte de certaines structures, de certains traits de la chorégraphie, comme la manière très savante et imaginative dont Neumeier joue des oppositions symétrie-assymétrie, aussi bien dans les grands ensembles que dans les pas de deux ou les trios. Une figure commence à l’unisson puis se défait soudain pour se reconstituer miraculeusement, presque sans qu’on s’en aperçoive.

    Étonnante aussi la manière aussi dont les pas de deux s’organisent, séparés, réunis, séparés à nouveau, lointains ou proches, avec des exigences techniques redoutables même si elles ne visent jamais à l’effet et sont toutes chargées de signification. C’est toute cette vie de détail, cette vie intérieure qui surgit avec précision quand on peut aller au-delà des fortes impressions émotionnelles d’une première vision de l’œuvre.

    Pour cette troisième distribution, l’orchestre est dirigé par le jeune chef australien Simon Hewett, qui apporte lui aussi d’autres couleurs, un rythme plus soutenu, une variété de nuances et des choix de phrasés et d’accentuation plus subtils, plus sensibles que ce qu’avait proposé Klauspeter Seibel. Cette approche en quelque sorte allégée est tout bénéfice pour une partition qui dure quand même deux heures d’affilée et ne laisse guère l’oreille ni l’œil au repos.




    Opéra Bastille, Paris
    Le 21/03/2009
    GĂ©rard MANNONI

    Troisième distribution pour la Troisième symphonie de Gustav Mahler de John Neumeier au Ballet de l’Opéra de Paris.
    Troisième symphonie de Gustav Mahler
    chorégraphie, décors et éclairages : John Neumeier
    Dagmar Peckova, mezzo-soprano
    Maîtrise des Hauts-de-Seine/Chœur d’enfants de l’Opéra national de Paris
    Chœur et Orchestre de l’Opéra national de Paris
    direction : Simon Hewett
    préparation des chœurs : Alessandro Di Stefano

    Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris.

     


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com