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L'ACTUALITE DE LA DANSE 25 avril 2024

Reprise de Proust ou les Intermittences du cœur de Roland Petit au Ballet de l’Opéra de Paris.

Proust triomphe toujours
© Julien Benhamou

Florent Magnenet et Stéphane Bullion

Énorme succès pour cette reprise de Proust ou les intermittences du cœur de Roland Petit au Ballet de l’Opéra. Comme en 2007, une distribution d’élite fait de nouveau triompher ce ballet d’une grande intelligence et d’une incontestable beauté sous les ors du Palais Garnier. Du Roland Petit de haute volée.
 

Palais Garnier, Paris
Le 27/05/2009
GĂ©rard MANNONI
 



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  • Il fallait bien l’incroyable capacitĂ© de Roland Petit Ă  dĂ©gager l’essentiel des Ĺ“uvres littĂ©raires dont il s’inspire, pour rĂ©ussir un ballet aussi lisible et exact que ce Proust ou les intermittences du cĹ“ur Ă  partir d’un texte aussi touffu, abondant, prolifique que Ă€ la recherche du temps perdu. Aucune tentative, bien sĂ»r, de raconter toute l’intrigue, mais juste en quelques pas de deux et scènes plus collectives, les climats essentiels, ceux qui sont les vrais ressorts dramatiques et psychologiques du roman.

    Entré au répertoire de l’Opéra en mars 2007, le ballet avait été créé en 1974 par le Ballet de Marseille à Monte-Carlo, avec un succès mitigé. Il fallut qu’il triomphe ensuite aux États-Unis pour que la presse française emboîte le pas et aligne son jugement sur celui des collègues américains. Depuis, le succès a été permanent partout, notamment depuis 2007 à Garnier.

    AppuyĂ©e sur des musiques que l’on Ă©coutait Ă  l’époque de Proust : Wagner, Beethoven, Saint-SaĂ«ns, FaurĂ©, Debussy, Franck bien sĂ»r et Reynado Hahn, choisies avec beaucoup de subtilitĂ©, la chorĂ©graphie contient certains des plus beaux moments qu’ait signĂ© Roland Petit. Le pas de deux d’Albertine et de Proust jeune, souvent appelĂ© « de la prisonnière Â», celui de Saint-Loup et de Morel, la scène de confrontation de Charlus et de Morel sont autant de passages d’anthologies de l’histoire de la danse Ă  notre siècle.

    Pour les bien danser, il faut non seulement la plus précise technique à la française, mais une fidélité absolue à la signification du moindre détail de chaque, sans oublier le talent qui donne vie à toute interprétation. Chez Roland Petit, rien n’est indifférent, et tout est dans la manière de faire. Cette première distribution est exemplaire à cet égard.

    L’Albertine d’Isabelle Ciaravola confirme, s’il en était besoin, la légitimité de sa nomination d’Étoile. Jambes et pieds superbes d’élégance et de travail, évanescence, poésie, elle a tout ce dont on rêve ici. Beau comme il n’est pas permis, Hervé Moreau retrouve le rôle de Proust jeune. La rigueur du geste, du mouvement ne nuit jamais à l’expression ni au naturel. Le personnage vit, dans cet espèce de monde intermédiaire entre songe et réalité, un climat très difficile à créer que Moreau réalise à la perfection. Et quelle silhouette !

    Le ballet bénéficie d’ailleurs de certains des plus beaux physiques masculins de la compagnie avec le Morel du sculptural Stéphane Bullion semblant descendre du piédestal de quelque temple grec pour offrir une danse excellente à tous égards alternant onctuosité et vigueur, et le Saint-Loup de Florian Magnenet. Ce dernier trouve décidément pour l’heure des rôles qui lui permettent d’évoluer positivement, mais il doit encore se libérer davantage tout en allant plus au bout de chaque pas, de chaque geste. Un travail à la fois dans la rigueur et certainement dans l’imagination. Avec son potentiel, s’il veut vraiment s’imposer à un autre niveau, c’est maintenant qu’il doit le faire.

    À peine a-t-il fait ses adieux que Manuel Legris est de retour comme Étoile invitée dans son incroyable composition de Monsieur de Charlus. Il faut ici encore puiser dans la boîte à superlatifs pour évoquer ce que le grand danseur réalise : intelligence, technique, musicalité, sens du théâtre, maturité artistique… on ne sait plus que dire !

    Excellente apparition de Mathilde Froustey en Gilberte. Une des plus intéressantes ballerines de la classe des Sujets, incontestablement. Irréprochables aussi les couples Eve Grinsztajn-Alexis Renaud et Laura Hecquet-Christophe Duquesne dans les pas de deux d’Odette-Swann et de La petite phrase de Vinteuil. Stéphanie Romberg donne beaucoup de relief et de présence à Madame Verdurin.

    Sous la baguette de Koen Kessels, l’orchestre a lui aussi brillé, prenant un évident plaisir à jouer ces musiques qui permettent à des solistes comme Maxime Tholance au violon, Cyrille Lacrouts au violoncelle, Christine Lagniel au piano et David Lootve à la harpe de déployer toutes les qualités musicales que l’on sait être celles des musiciens de cette formation qui reste la meilleure de France.




    Palais Garnier, Paris
    Le 27/05/2009
    GĂ©rard MANNONI

    Reprise de Proust ou les Intermittences du cœur de Roland Petit au Ballet de l’Opéra de Paris.
    Proust ou les intermittences du cœur
    Ballet en deux actes et treize tableaux inspiré du roman de Marcel Proust À la recherche du temps perdu

    Orchestre de l’Opéra national de Paris
    direction : Koen Kessels
    musique : Beethoven, Debussy, Fauré, Franck, Hahn, Saint-Saëns, Wagner
    chorégraphie et mise en scène : Roland petit
    décors : Bernard Michel
    costumes : Luisa Spinatelli
    éclairages : Jean-Michel Désiré

    Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris

     


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