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L'ACTUALITE DE LA DANSE 25 avril 2024

nieuwZwart, de Wim Vandekeybus au Théâtre de la Ville, Paris.

La force des images
© Pieter-Jan De Pue

Une fois encore, Wim Vandekeybus a su trouver au Théâtre de la Ville le moyen de surprendre, de créer le choc, avec des images fortes, une chorégraphie originale et des danseurs extraordinaires. Même si le propos de nieuwZwart reste souvent confus, voire abscons, le créateur flamand s’impose toujours en un véritable homme de spectacle.
 

Théâtre de la Ville, Paris
Le 10/06/2009
GĂ©rard MANNONI
 



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  • Au dĂ©but, on croit entrer dans l’un de ces tunnels que nous rĂ©serve trop souvent la crĂ©ation actuelle en matière chorĂ©graphique. Ce demi-statisme de corps que l’on devine nus dans la quasi obscuritĂ© et qui ressemblent Ă  quelques morts-vivants de cinĂ©ma n’augurent rien de bon. Et puis soudain, c’est l’explosion, du bruit, du mouvement.

    Beaucoup de bruit qui déchire l’espace et les oreilles, beaucoup de mouvements pour ces corps soudain exposés à la vue de tous et qui paraissent brusquement éveillés à d’atroces souffrances, à une vie qu’ils ne veulent à aucun prix, qui torture leurs corps tout comme leur âme. La machine est dès lors en marche et un immense rituel tenant à la fois d’un Sacre du printemps en Enfer et de la pureté primitive de l’Éden de Maguy Marin va se dérouler sous nos yeux.

    Un récitant, Gavin Webber, dit un beau texte de Peter Verhelst… en anglais. Tant pis pour ceux qui ne comprennent pas cette langue ou qui n’ont pas eu le temps de lire la traduction française fournie avec le programme de salle. Il fait trop sombre pour suivre pendant le spectacle. Dommage pour eux, car ce texte a de la force, une énergie peu commune, une formulation originale et il colle bien aux mouvement et aux images, à moins que ce ne soit l’inverse. Mais qu’importe ! C’est un tout et il est regrettable qu’aucune une traduction ne soit visuellement accessible pendant que se danse la pièce.

    Il n’est pas utile ni vraiment possible de décrire ce qui se passe dans ce nieuwZwart. On peut juste souligner l’extraordinaire virtuosité des danseurs, trois femmes et quatre hommes, aussi bien aptes à exécuter des figures directement issues du hip-hop que des portés tout droit sortis du classique. De remarquables artistes, qui s’investissent avec toute l’énergie et le talent que la nature leur a généreusement donnés.

    Il est d’ailleurs curieux de noter à quel point la structure générale de l’œuvre est en références elle aussi aux traditions du ballet classique, avec ses parties bien distinctes, ses développements méthodiques, souvent à partir de diagonales d’abord posées puis très ingénieusement dispersées, de groupes géométriquement bâtis avant qu’ils n’explosent.

    Mais les chutes, les chocs des corps, les sauts vertigineux sont bien du pur Vandekeybus, tout comme le remarquable travail sur la lumière et sur les mille possibilités offertes par l’usage des couvertures de survie dorées, source de certains des effets visuels les plus inattendus et les plus frappants, avec forcément toute la notion de danger, de catastrophe, d’accident, voire de mort qu’elle initient spontanément dans notre imaginaire.

    Ces effets scéniques ne sont jamais gratuits et ils fonctionnent à la perfection avec la musique originale de Mauro Pawlowski jouée par le compositeur lui-même, Elko Blijweert à la guitare et l’excellent percussionniste Jeroen Stevens qui pourrait être un spectacle à lui tout seul tant sa virtuosité fascine. On sort de la salle un peu saoulé par une sono inutilement saturante, mais la tête pleine aussi de visions, d’images, d’impressions tumultueuses, perturbantes et un peu angoissantes, comme on aime que la danse en procure.




    Théâtre de la Ville, Paris
    Le 10/06/2009
    GĂ©rard MANNONI

    nieuwZwart, de Wim Vandekeybus au Théâtre de la Ville, Paris.
    neiuwZwart
    mise en scène, chorégraphie, scénographie : Wim Vandekeybus
    musique originale : Mauro Pawlowski
    texte : Peter Verhelst
    Ă©clairages : Alban Rouge & Wim Vandekeybus
    son : Benjamin Dandoy
    Créé et interprété par Tanja Marín Friojónsdóttir, Dawid Lorenc, Bénédicte Mottart, Olivier Mathieu, Máté Mészáros, Ulrike Reinbott, Imre Vass, Gavin Webber, et les musiciens Mauro Pawlowski, Elko Blijweert et Jeroen Stevens.

     


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