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L'ACTUALITE DE LA DANSE 20 avril 2024

Gala des Étoiles du XXIe siècle au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.

Le classique en berne
© Rosalie

Daniil Simkin

Dans un programme très intelligemment bâti, ce Gala des Étoiles du XXIe siècle marquant vraiment le début de la saison chorégraphique à Paris, brille bien plus par ses séquences contemporaines que par ses numéros classiques. À l’exception du magique duo Yana Salenko-Daniil Simkin.
 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 18/09/2009
Gérard MANNONI
 



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  • Le public a bien su faire la différence. Une fois de plus. Même s’il est en grande partie venu pour se rassasier de sauts acrobatiques et de fouettés doubles et applaudit au moindre exploit plus sportif qu’artistique, il réserve ses plus nombreux rappels et ses cris les plus vigoureux à ceux qui le méritent vraiment.

    Ces Étoiles du XXIe siècle paraissent en effet mieux prêtes, dans leur ensemble, à affronter le répertoire de leur temps que celui du patrimoine qu’elles doivent aussi défendre puisqu’elles appartiennent toutes à des compagnies de répertoire, à Berlin, Munich, Belgrade, à l’American Ballet Theatre, au Scottish Ballet ou au Nederlands Dans Theater.

    Disons d’emblée que, outre l’Ukrainienne Yana Salenko et les deux Russes Polina Semionova et Daniil Simkin, ce sont les deux solistes du Nederlands, Aurélie Cayla et Yvan Dubreuil, qui ont gagné à l’applaudimètre, dans des extraits de Bella Figura et de Wherebaouts Unknown de Jiří Kylián. Chorégraphies géniales, certes, mais abordées avec une énergie, un engagement, une précision et un sens poétique et musical magistraux.

    Le triomphe de Daniil Simkin

    Autre triomphe pour Daniil Simkin, révélé ici même il y a deux ans et devenu depuis Étoile de l’American Ballet Theatre. Ses possibilités athlétiques, notamment dans le domaine du saut, restent assez incroyables et soulèvent l’enthousiasme du public, mais c’est dans la vraie et profonde qualité de sa danse que réside sa valeur. Petit, presque menu, il a cette agilité précise, ce sens du geste, cette élégance de chaque mouvement et cette manière spontanée, aisée, de délivrer les pas les plus simples comme les plus compliqués qui font les vraies Étoiles.

    À 21 ans, il montre aussi de remarquables qualités de comédien-danseur dans le solo les Bourgeois de Ben Van Cauwenbergh sur la chanson de Brel. Irrésistible à tous égards. Dans le pas de deux de Don Quichotte, pièce ultime du programme, il réaffirme toutes ses qualités purement classiques, malgré une légère et inutile tendance à en faire un peu trop – mais c’est de bonne guerre dans ce genre de gala – avec pour partenaire une ravissante petite ballerine ukrainienne de l’Opéra de Berlin, Yana Salenko.

    Elle aussi a tout ce qu’il faut pour aborder au plus haut niveau de type de répertoire, de la vivacité, du charme, une technique parfaite, des équilibres exceptionnels et des fouettés exécutés « dans une assiette Â», c’est-à-dire en restant vraiment sur place, chose devenue quasiment absente y compris chez les Étoiles des plus grandes compagnies du monde.

    Polinia Semionova

    À souligner également, aussi efficace dans le pas de deux du Corsaire que dans la pièce de Rolando d’Alessio Come neve al sole, la belle Polina Semionova. Grande école classique avec une idéale silhouette longiligne et fine, et beaucoup d’intelligence, d’énergie, d’humour dans le contemporain, avec son frère Dmitri Semionov. Grand blond aux jambes infinies, ce dernier fait piètre figure dans le Corsaire, encombré par ses membres trop longs et manquant de force dans tous les passages athlétiques, jusqu’à des tours à la seconde avachis, mais excellent dans la pièce de d’Alessio.

    On oubliera volontiers le pas de deux de la Belle au bois dormant, scène de la vision maladroitement revue par Ashley Page et médiocrement dansée par Sophie Martin et Adam Blythe du Scottish ballet, eux aussi bien meilleurs dans l’intéressant Aria extrait d’In the Light and Shadow de Krzysztof Pastor. À oublier aussi, un routinier pas de deux du Lac des cygnes sans âme ni mystère, dansé par Daria Sukhorova et Marlon Dino de l’Opéra de Munich, guère meilleurs dans un extrait de Raymonda dont le caractère orientaliste et sensuel leur échappe complètement, et révèle d’évidentes faiblesses techniques.

    Des garçons raides et sans style

    Tout comme Ana Pavlovic et Andrei Colceriu du Ballet National de Belgrade, infiniment plus à l’aise dans le brillant et original I.V. E.K de Leo Mujic que dans les subtilités de Paquita. On est notamment frappé, dans tous les extraits classiques, à l‘exception du Don Quichotte de Simkin, par le peu d’aisance des garçons, généralement raides, appliqués, sans abattage ni style, ni même précision technique. Un signe des temps ?

    Sans tirer prématurément quelque sonnette d’alarme, il convient tout de même de rester vigilant, d’autant que ce phénomène est quasi planétaire. La Russie nous donne d’éblouissantes ballerines, sans vrais équivalents masculins à de rares exceptions près. Même chose en Chine et dans bien d’autres pays, avec les heureuses exceptions, par exemple d’un Roberto Bolle en Italie ou d’un Mathias Heymann chez nous. Si les aînés tiennent leur rang, les nouveaux se font de plus en plus rares au plus haut niveau. Attendons avec d’autant plus d’intérêt les Étoiles du cru 2010 !




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 18/09/2009
    Gérard MANNONI

    Gala des Étoiles du XXIe siècle au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
    Gala des Étoiles du XXI siècle
     


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