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L'ACTUALITE DE LA DANSE 25 avril 2024

Do you Remember, No I don’t de François Verret au Théâtre de la Ville, Paris.

Apocalypse. Now ?
© Nicolas Joubard

Nouvel opus de François Verret au Théâtre de la Ville, inspiré par l’œuvre de l’Allemand Heiner Müller. Sombre toujours mais plus éclaté que d’ordinaire, Do you remember, No I don’t est un drôle de spectacle décrivant un drôle de monde. Le nôtre apparemment, même si l’on ne peut pas dire que l’on en ressorte vraiment transformé.
 

Théâtre de la Ville, Paris
Le 13/10/2009
François FARGUE
 



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  • François Verret aime les chemises blanches, les costumes noirs, les ambiances tĂ©nĂ©breuses et lieux dĂ©saffectĂ©s. Ici dans ce nouvel opus, Do you remember, No I don’t, dĂ©filent alors sur Ă©cran les images d’intĂ©rieurs d’usines ou entrepĂ´ts depuis longtemps Ă©vacuĂ©s. Et puis d’entrĂ©e de « je Â» dans cette Ĺ“uvre qui tournerait autour de l’identitĂ© et de la mĂ©moire entend-on trois mots, Un – CinĂ©ma – Mort, trois fois rĂ©pĂ©tĂ©s d’une voix d’outre-tombe dans une mise en scène funeste.

    Ă€ moins qu’il faille comprendre, tant les voix sont atones, « Ainsi naĂ®t ma mort Â», gaillard oxymore et calambour lacanien annonciateur de notre proche apocalypse. Car il s’agit de cela ici, dans ce spectacle inspirĂ© nous dit-on de l’œuvre du dramaturge et metteur en scène Heiner MĂĽller et qui nous parle en vrac du foutoir et de la fureur du monde.

    Si c’est un jeu de « maux Â», c’est amusant en somme. Mais soyons sĂ©rieux : si l’emballage sonore est un efficace – quoique Ă©prouvant – mĂ©lange d’ambiances mĂ©talliques, de mĂ©lodies chantonnĂ©es sur piano nostalgique, de voix Ă©tirĂ©es, de cris hystĂ©riques, le verbe ici nous fait frĂ©mir : paroles profĂ©rĂ©es comme Ă  la messe, prose incantatoire et qui se veut profonde.

    De qui sont ces textes ? Ce n’est dit nulle part. Extraits de Heiner Müller ? Mais autant Verret nous parle-t-il du fatras comme de l’amphigourie de l’époque ? Allez comprendre ! Le spectacle jusqu’alors mortifère bascule un temps il est vrai dans un étrange interlude comique caricaturant sciemment les bonnes âmes nunuches de bonne volonté. Une blonde à perruque peroxydée porte une astucieuse robe fourreau en boîte de conserve télescopique dont elle a fini par extraire ses jambes et sa tête après un numéro semi-comique de lombric métallique.

    Elle égrène faussement ses bons sentiments sous l’œil amusé de Sean Patrick Monbruno, long noir aux muscles finement ciselés se dandinant auprès d’elle sur ses talons aiguilles en lamé argenté. S. P. Monbruno faisait à l’origine mannequin avant d’être happé par Blanca Li, Découflé et enfin par Verret qui le transforme ici en un sculptural meneur de sa revue de notre époque apocalyptique. On le retrouve aussi somptueux en costume noir, en slip rouge faisant tourner un piano auquel s’accroche la pianiste Séverine Chavrier.

    Car là est le fort de Verret. Il a le sens aigu des éclairages profonds et de la mise en scène. C’est aussi comme on dit le défaut de ses qualités. De ce Do you remember, nous ne retenons au final qu’un simple défilé d’images, fortes dira-t-on si l’on veut ; certaines en tout cas assez belles : Jean-Baptiste André et ses lentes acrobaties sur une sorte de lampe halogène à bascule. Mais franchement, et c’est bien dommage, ce remue-ménage si parfaitement ordonné nous remue bien peu les méninges et nous émeut rarement.


    François Verret aime les chemises blanches, les costumes noirs, les ambiances tĂ©nĂ©breuses et lieux dĂ©saffectĂ©s. Ici dans ce nouvel opus, Do you remember, No I don’t, dĂ©filent alors sur Ă©cran les images d’intĂ©rieurs d’usines ou entrepĂ´ts depuis longtemps Ă©vacuĂ©s. Et puis d’entrĂ©e de « je Â» dans cette Ĺ“uvre qui tournerait autour de l’identitĂ© et de la mĂ©moire entend-on trois mots, Un – CinĂ©ma – Mort, trois fois rĂ©pĂ©tĂ©s d’une voix d’outre-tombe dans une mise en scène funeste.

    Ă€ moins qu’il faille comprendre, tant les voix sont atones, « Ainsi naĂ®t ma mort Â», gaillard oxymore et calambour lacanien annonciateur de notre proche apocalypse. Car il s’agit de cela ici, dans ce spectacle inspirĂ© nous dit-on de l’œuvre du dramaturge et metteur en scène Heiner MĂĽller et qui nous parle en vrac du foutoir et de la fureur du monde.

    Si c’est un jeu de « maux Â», c’est amusant en somme. Mais soyons sĂ©rieux : si l’emballage sonore est un efficace – quoique Ă©prouvant – mĂ©lange d’ambiances mĂ©talliques, de mĂ©lodies chantonnĂ©es sur piano nostalgique, de voix Ă©tirĂ©es, de cris hystĂ©riques, le verbe ici nous fait frĂ©mir : paroles profĂ©rĂ©es comme Ă  la messe, prose incantatoire et qui se veut profonde.

    De qui sont ces textes ? Ce n’est dit nulle part. Extraits de Heiner Müller ? Mais autant Verret nous parle-t-il du fatras comme de l’amphigourie de l’époque ? Allez comprendre ! Le spectacle jusqu’alors mortifère bascule un temps il est vrai dans un étrange interlude comique caricaturant sciemment les bonnes âmes nunuches de bonne volonté. Une blonde à perruque peroxydée porte une astucieuse robe fourreau en boîte de conserve télescopique dont elle a fini par extraire ses jambes et sa tête après un numéro semi-comique de lombric métallique.

    Elle égrène faussement ses bons sentiments sous l’œil amusé de Sean Patrick Monbruno, long noir aux muscles finement ciselés se dandinant auprès d’elle sur ses talons aiguilles en lamé argenté. S. P. Monbruno faisait à l’origine mannequin avant d’être happé par Blanca Li, Découflé et enfin par Verret qui le transforme ici en un sculptural meneur de sa revue de notre époque apocalyptique. On le retrouve aussi somptueux en costume noir, en slip rouge faisant tourner un piano auquel s’accroche la pianiste Séverine Chavrier.

    Car là est le fort de Verret. Il a le sens aigu des éclairages profonds et de la mise en scène. C’est aussi comme on dit le défaut de ses qualités. De ce Do you remember, nous ne retenons au final qu’un simple défilé d’images, fortes dira-t-on si l’on veut ; certaines en tout cas assez belles : Jean-Baptiste André et ses lentes acrobaties sur une sorte de lampe halogène à bascule. Mais franchement, et c’est bien dommage, ce remue-ménage si parfaitement ordonné nous remue bien peu les méninges et nous émeut rarement.




    Théâtre de la Ville, Paris
    Le 13/10/2009
    François FARGUE

    Do you Remember, No I don’t de François Verret au Théâtre de la Ville, Paris.
    Do you remember, No I don’t
    Création
    chorégraphie : François Verret
    F V Compagnie

     


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