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L'ACTUALITE DE LA DANSE 23 avril 2024

Nouvelle production de la Bayadère par le Ballet National des Pays-Bas à Amsterdam.

De la Neva à l’Amstel
© Angela Sterling

La première compagnie de danse nationale néerlandaise ajoute pour la première fois à son répertoire l’exigeante Bayadère de Petipa et Minkus. Une soirée exceptionnelle et un spectacle qui vient embellir son répertoire déjà riche en ballets romantiques, couplés à la visite de la toute récente annexe du Musée de l’Hermitage.
 

Muziektheater, Amsterdam
Le 22/10/2009
Olivier BRUNEL
 



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  • La manière la plus civilisĂ©e d’aborder la Bayadère dans la crĂ©ation qu’en donne la première compagnie chorĂ©graphique nĂ©erlandaise est certainement de la faire prĂ©cĂ©der de la visite de la toute nouvelle annexe sur l’Amstel du MusĂ©e de l’Hermitage de Saint-PĂ©tersbourg inaugurĂ©e en juin dernier par la Souveraine nĂ©erlandaise et le PrĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration de Russie, et situĂ© Ă  trois pas du bâtiment du Muziektheater qui abrite les premières compagnies nationales lyrique et chorĂ©graphique.

    Installé dans un superbe et immense bâtiment militaire du XVIIe siècle qui abritait jusqu’à très récemment un hospice pour vieillards, ce musée offre un espace démesuré pour les expositions. Le thème de l’actuelle, qui se tient jusqu’à la fin de janvier 2010, est À la Cour de Russie, palais et protocole au XIXe siècle. On ne peut plus approprié !

    Créée en 1877 au Grand Théâtre de Saint-Pétersbourg sur une musique de Ludwig Minkus, la Bayadère fut dans cette ville un des nombreux triomphes du chorégraphe français Marius Petipa. Avec son parfum exotique d’Inde et les mystères de l’amour sur un fond de religion, elle a continué de séduire jusqu’à nos jours et fut vite exportée avec la fuite des danseurs russes en Occident. La danseuse Natalia Makarova, responsable de cette production amstellodamoise coproduite avec le Royal Ballet de Londres, fut la première à en réaliser une adaptation à New York en 1980 pour l’American Ballet.

    La réalisation en trois actes de Makarova se base sur la chorégraphie originale de Petipa et se termine par le mariage de Solor et Gamzatti interrompu par l’apparition de Nikya et le spectaculaire écroulement du Temple. Elle se démarque de ce à quoi nous, Français, sommes accoutumés de voir à Paris dans la version de Noureev de 1991, véritable mise en scène riche en décorum avec son éléphant et sa très nombreuse figuration.

    Makarova laisse place au seul drame avec une impressionnante sobriété, l’élément décoratif étant richement et poétiquement suggéré par les superbes décors de toiles peintes à l’Italienne de Pier Luigi Samaritani évoquant, avec ses montagnes et sa jungle, une Inde orientale loin des clichés de carte postale. L’acte blanc joue l’abstraction totale, qui se donne quasi exclusivement sur la scène vide dans les vapeurs opiacées des rêves de Solor.

    On pourrait, sans que leur virtuosité impeccable soit mise en cause, rêver un peu plus de fluidité chez la Géorgienne Maia Makhateli (Gamzatti), seconde soliste, et chez Cédric Ygnace (Solor). Ce danseur français, premier soliste de la compagnie, vient de remporter à Maastricht le prix annuel Zwann (Cygne) pour sa performance exceptionnelle dans le Fils prodige de Balanchine lors de l’hommage rendu par la compagnie au Centenaire des Ballets Russes en juin dernier.

    Mais on n’a d’yeux que pour l’extraordinaire Anu Viherïantam, une Bayadère finlandaise, seconde soliste qui alterne dans le rôle avec la première soliste Igone de Jongh. Avec une légèreté et une grâce infinies alliées à une technique au-delà de la perfection (ses équilibres sont stupéfiants), elle incarne une Nikyia aussi immatérielle qu’une déesse. Le Radja de Moises Martin ainsi que le Grand Brahmane d’Altin Kaftira ont grande allure et Bruno da Rocha Pereira danse le rôle épisodique de l’idole dorée avec beaucoup d’esprit et de virtuosité.

    L’irréprochable le Corps de ballet et ses solistes donnent un relief particulier aux ensembles, notamment au tableau du Royaume des Ombres de l’acte blanc. Le luxe d’avoir l’excellent Holland Symfonia dans la fosse, dont le chef Ermanno Florio suit parfois un peu trop métriquement l’action d’une musique il est vrai pas très passionnante, ajoute à la magie d’une soirée de très haut niveau.




    Muziektheater, Amsterdam
    Le 22/10/2009
    Olivier BRUNEL

    Nouvelle production de la Bayadère par le Ballet National des Pays-Bas à Amsterdam.
    La Bayadère
    chorégraphie : Natalia Makarova d’après Marius Petipa
    musique : Ludwig Minkus
    orchestration : John Lanchbery

    Avec les Solistes et le Corps de ballet de Het Nationale Ballet.

     


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