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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
28 mars 2024 |
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La Belle, de Nasser Martin-Gousset, et Dans l’esprit de Diaghilev par le Sadler’s Wells de Londres au Théâtre national de Chaillot, Paris.
Du meilleur au pire
Faun, de Sidi Larbi Cherkaoui
Les deux programmes de danse affichés actuellement au Théâtre national de Chaillot pourraient s’intituler Grandeur et décadence de la création chorégraphique actuelle. Entre la Belle et Dans l’esprit de Diaghilev, on passe en effet du niveau spectacle de patronage ou de potache à l’excellence de trois créateurs incontestables.
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Ivresse grecque
Flambeau partagé
Fulgurante beauté
[ Tout sur la danse ]
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Faut-il s’attarder sur la Belle de Nasser Martin-Gousset affichée à la salle Gémier ? Non. En cinquante minutes dépourvues autant d’imagination que de poésie ou de danse, le chorégraphe tente de traiter le conte célèbre. Malgré quelques procédés de projection à la mode et employés par d’autres de manière tellement plus significative, le chorégraphe patauge et ne décolle pas d’un niveau de patronage où seule la musique enregistrée – tubes des années 1980 – retient l’attention.
Oui, il y a des côtés obscurs dans ce conte théoriquement pour enfants. Jean-Christophe Maillot l’a montré avec autant de talent que d’intelligence à Monte-Carlo et dans le monde entier avec sa Belle. Nasser Martin-Gousset ne montre rien qu’une agitation incohérente et très ennuyeuse.
Deux jours plus tard, c’est l’ennui aussi qui caractérise dans le programme Dans l’esprit de Diaghilev proposé par le Sadler’s Wells de Londres la pièce de Javier de Frutos, Eternal Damnation to Sancho and Sanchez. Ici, on est dans le registre de la provocation infantile d’adolescents travaillés par leurs premiers boutons d’acné, juste au-dessus du stade pipi-caca-boudin.
Annoncée comme scandaleuse et révolutionnaire, la pièce est tout simplement nulle, entraînant vite de nombreux départs de spectateurs déjà exaspérés par trente minutes de retard. La plupart de ceux qui sont restés s’enfuient dès que la lumière se rallume dans la salle. Dont acte.
Fort heureusement, ce programme commence par trois magnifiques pièces qui, elles, peuvent légitimement s’afficher comme un hommage aux Ballets russes et se situer dans leur héritage. Dyad 1909 de Wayne McGregor est une évocation distanciée des événements scientifiques, historiques et artistiques de l’année 1909 où naquirent les Ballets russes de Diaghilev. Avec une excellent musique d’ Ólafur Arnalds et le concours des plasticiennes Jane et Louise Wilson, il bâtit une pièce qui est belle, très structurée, originale, réalisée avec une grande rigueur et excellemment dansée.
De même, Russell Maliphant livre avec AfterLight sur des pages de Satie une superbe évocation de Nijinski, inspirée par les dessins de ce dernier, certaines de ses photos et la légendaire énergie dont il était doté. Musique, lumière, graphismes, mouvement et remarquable interprétation fluide, magique, de Daniel Proietto, tout contribue à créer quinze minutes de bonheur absolu.
Enfin, Faun de Sidi Larbi Cherkaoui, sur un mixage du Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy et de musique de Nitin Sawhney, nous entraîne dans un monde sylvestre où deux ravissantes créatures s’ébattent en un jeu sensuel, raffiné, fortement incarné par un langage chorégraphe bien défini, inspiré, sans cesse surprenant.
Le plus que blond James O’Hara et la sculpturale Daisy Philips sont un faune et une nymphe irrésistibles de charme, de juvénilité, de grâce. Et ils dansent vraiment bien ! Un autre quart d’heure de vraie création, aux antipodes de la prétentieuse et pitoyable pitrerie de De Frutos concluant, hélas, la soirée.
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Théâtre national de Chaillot, Paris Le 20/11/2009 Gérard MANNONI |
| La Belle, de Nasser Martin-Gousset, et Dans l’esprit de Diaghilev par le Sadler’s Wells de Londres au Théâtre national de Chaillot, Paris. |
18 novembre, salle GĂ©mier
La Belle
direction artistique et chorégraphie : Nasser Martin-Gousset
assistante à la mise en scène : Anouck Hilbey
Ă©clairages : Pascal Merat
son : Djengo Hartlap
costumes : Sophie Hampe
décor : Goury
typographie : Christian Archambeau
vidéo : Gaëtan Besnard
régie générale : Olivier Mendili / Les Items Associés
Avec Mathieu Calmelet, Axelle Lagier, Bruno Sajous, Christelle Gasiglia, Vanessa Le Mat
20 novembre, salle Jean Vilar
Wayne McGregor
Dyad 1909
musique : Ă“lafur Arnalds
Ă©clairages : Lucy Carter
film : Jane et Louise Wilson
costumes : Mortiz Junge
maquillage Kabuki
Avec Neil Fleming Brown, Agnès LĂłpez RĂo, Paolo Mangiola, Anna Nowak, Maxime Thomas, Antoine Vereecken, Jessica Wright
Russell Maliphant
AfterLight
musique : Erik Satie
Ă©clairages : Michael Hulls
son : Andy Cowton
costumes : Stevie Stewart
scénographie : Es Devlin
Avec Daniel Proietto
Sidi Larbi Cherkaoui
Faun
musique : Claude Debussy
musique additionnelle : Nitin Sawhney
éclairages : Adam Carrée
costumes : Hussein Chalayan
Avec James O’Hara, Daisy Phillips
Javier De Frutos
Eternal Damnation to Sancho and Sanchez
musique : Maurice Ravel
scénographie et costumes : Katrina Lindsay
Ă©clairages : Michael Hulls
son : Sarah Weltman
Avec Paul Chantry, Clemmie Sveaas, Josephine Darvill-Mills, Aaron Sillis, Rebecca Sutherland, Michael Camp | |
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