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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
23 avril 2024 |
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Constance de Julien Lestel à l’Espace Pierre Cardin, Paris.
Lady Chatterley revisitée
Nouvelle version pour quatre danseurs seulement de Constance que Julien Lestel avait créée avec sa compagnie en juin dernier à l’Opéra de Marseille. C’est l’Espace Cardin qui accueillait à Paris cette évocation très bien imaginée de l’une des très brûlantes histoires d’amour de la littérature.
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En réduisant le nombre d’interprètes à quatre seulement, Julien Lestel a fait un bon choix. Ce brillant ancien danseur de l’Opéra et de plusieurs compagnies de premier plan comme celles de Monte-Carlo, de Zurich ou du ballet national de Marseille où l’avait invité Pietragalla, anime aussi sa propre compagnie pour laquelle il donc créé cette évocation du roman de D.H. Lawrence.
Comme nous l’avions souligné lors de la création en juin dernier, il n’y a aucune démarche figurative dans ce travail, Julien Lestel s’attachant non pas à raconter l’histoire dans ses détail érotiques comme l’ont fait la plupart des films, mais à tracer « le parcours possible de l’être humain de l’isolement à l’ouverture vers soi et vers autrui ». Dans la première version, le dédoublement de tous les personnages rendait parfois moins lisibles les intentions d’une chorégraphie pourtant très structurée et très personnelle.
Julien Lestel a en effet une écriture bien à lui, fondée sur les principaux éléments d’un langage classique repensé et développé notamment par un travail du haut du corps et des bras d’une vraie portée expressive. Le rapport au sol est également travaillé de manière particulière, permettant au danseur de s’exprimer largement en restant parfois presque sur place. L’ampleur d’autres mouvements, de certains portés, apporte un contraste permanent qui évite toute monotonie et structure ici clairement le propos.
Le chorégraphe lui-même incarne Mellors, avec une sensualité raffinée mais bien présente, face à deux visages de Constance, la brune Cinthia Labaronne, Constance l’amante et la blonde Agnès Lascombes, Constance l’épouse. Elles sont toutes deux de fort belles danseuses, rigoureuses et efficaces. Gilles Porte, autre ancien de l’Opéra de Paris, est un Clifford dont l’omniprésence n’empêchera pas le destin de l’héroïne de se développer vers un épanouissement qui lui échappe et dont il n’est pas l’auteur.
Même dans une sonorisation de médiocre qualité dans ce lieu, la musique fluide de Philip Glass donne son rythme de mouvement perpétuel implacable au récit chorégraphique. C’est à l’Opéra de Marseille, le 30 juin 2010 qu’aura lieu la prochaine création de la compagnie Julien Lestel, Anastylose, avec François-René Duchâble au piano.
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Espace Pierre Cardin, Paris Le 07/01/2010 GĂ©rard MANNONI |
| Constance de Julien Lestel à l’Espace Pierre Cardin, Paris. | Constance
chorégraphie : Julien Lestel
musique : Philip Glass
costumes : Philip Murru
Avec Julien Lestel, Cinthia Labaronne, Agnès Lascombes, Gilles Porte. | |
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