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L'ACTUALITE DE LA DANSE 20 avril 2024

Triple bill consacré à Christopher Wheeldon, Liam Scarlett et Mats Ek au Royal Ballet de Londres.

Le Royal Ballet sans étiquette
© Johan Persson

Tamara Rojo & Bennet Gartside (Asphodel Meadows)

Après Cendrillon et la Fille mal gardée, un vent de modernité souffle sur Covent Garden avec ce triple bill (programme mixte). Un galop d'essai pour Liam Scarlett, danseur-chorégraphe dans Asphodel Meadows, et deux reprises de Christopher Wheeldon et Mats Ek qui offrent un visage avant-gardiste de l'institution.
 

Royal Opera House, Covent Garden, London
Le 08/05/2010
Vincent LE BARON
 



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  • D'aucuns reprochent au Royal Ballet un certain conservatisme et la facilité d'une programmation essentiellement constituée d'incontournables classiques. Il suffit toutefois de se rendre à ce programme mixte composé de trois pièces contemporaines pour en finir avec ce cliché.

    La soirée s'ouvre avec Electric Counterpoint du Britannique et pourtant très américain Christopher Wheeldon. L'idée de faire s'exprimer les quatre danseurs et d'utiliser la vidéo fonctionne plutôt avantageusement pendant la première partie sur la musique de Bach. Ensuite, la chorégraphie proprement dite sur la musique de Steve Reich n'impressionne guère et l'ensemble en devient même rapidement redondant. Ce n'est pas la faute des quatre solistes en tout point irréprochables : Sarah Lamb, Leane Benjamin, Edward Watson et Eric Underwood.

    La création de la soirée, Asphodel Meadows, échoit à Liam Scarlett, jeune danseur de la compagnie et déjà chorégraphe distingué auquel on accorde la scène principale pour la première fois. Il choisit le Concerto pour deux pianos de Francis Poulenc. Scarlett assume le fait de se laisser guider par la musique. La mélodie préside au mouvement des trois couples et du Corps de ballet pour les trois mouvements vigoureusement dirigés par Barry Wordsworth.

    La première partie regroupe les six danseurs principaux et un ensemble de quatorze danseurs fort bien mis en valeur. Marianela Nunez et Ruppert Pennefather dans le premier pas de deux proposent un duo aérien mais manquant un peu d'inspiration.

    Un reproche impensable pour Tamara Rojo et Bennet Gartside qui racontent une histoire qui n'existe pas, à la manière des meilleurs interprètes de Jerome Robbins. Le dernier mouvement rapide et enjoué correspond idéalement aux deux espagnols Laura Morera et Ricardo Cervera. Le tout s'achève dans la liesse du début des années 1930. Une création séduisante, pleine d'esprit et riche de promesses.

    La modernité de ce programme revient paradoxalement à sa pièce la plus ancienne, Carmen. Cette œuvre du facétieux Suédois Mats Ek connaît aujourd'hui de fréquentes reprises mais reçut à son entrée au répertoire il y a une dizaine d'années un accueil très mitigé. Certains esprits conservateurs demeurent hermétiques à cette gestuelle ancrée dans le sol et très peu convenable.

    Mats Ek administre en cinquante minutes une pièce expressionniste où le sexe affleure à chaque moment. Pas de souci de distribution : Tamara Rojo assure le rôle principal pour les six représentations. Son sang latin ne fait qu'un tour lorsqu'elle s'éprend de Don José comme pour cette tocade avec Escamillo. Charismatique, on en oublie l'identité de ballerine et c'est une comédienne de talent qui se meut sur scène.

    La principal emmène dans son sillage les deux britanniques Thomas Whitehead (José) et Bennet Gartside (Escamillo). Le Corps de ballet semble se délecter de tant de crudité et d'expression. Quelques personnes demeurent en retrait encore mais le public assez jeune pour Covent Garden salue l'audace du chorégraphe et des danseurs. Avant une tournée de la compagnie en Catalogne, le Royal Ballet vit déjà à l'heure espagnole.




    Royal Opera House, Covent Garden, London
    Le 08/05/2010
    Vincent LE BARON

    Triple bill consacré à Christopher Wheeldon, Liam Scarlett et Mats Ek au Royal Ballet de Londres.
    Electric Counterpoint
    chorégraphie : Christopher Wheeldon
    Asphodel Meadows
    chorégraphie : Liam Scarlett
    Carmen
    chorégraphie : Mats Ek
    Royal Ballet

     


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