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L'ACTUALITE DE LA DANSE 26 avril 2024

Nouvelles distributions pour la Bayadère de Rudolf Noureev au ballet de l’Opéra national de Paris.

La Bayadère (2) :
Couples de rĂŞve

© SĂ©bastien MathĂ©

Prises de rôle ou danseurs s’y étant déjà illustrés, Nikiya et Solor bénéficient pour ses deux représentations du 29 mai, en matinée et en soirée au Palais Garnier, de la Bayadère de Noureev, d’interprètes aussi brillants que bien assortis. Étourdissants débuts, en particulier, pour Dorothée Gilbert et de Mathias Heymann.
 

Palais Garnier, Paris
Le 29/05/2010
GĂ©rard MANNONI
 



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  • Deux distributions très diffĂ©rentes et deux approches très fortes de ces personnages mythiques du cĂ©lèbre ballet dont Noureev a donnĂ© Ă  l’OpĂ©ra de Paris sa version la plus convaincante. Nikiya et Solor, en matinĂ©e de samedi, pour un public aux âges très contrastĂ©s, cet horaire convenant autant aux très jeunes qu’à ceux qui le sont rĂ©ellement moins, bĂ©nĂ©ficiaient des prises de rĂ´le des deux benjamins des Étoiles, DorothĂ©e Gilbert et Mathias Heymann.

    On aurait pu craindre quelques imprécisions ou quelque timidité dans l’approche dramatique des personnages, le côté technique étant d’avance des plus sûrs avec ces deux techniciens hors pair. Ce sont en fait des interprétations parmi les plus complètes que l’ont ai vues dans cette production que les deux Étoiles ont réussi à bâtir dans une magnifique osmose.

    Aussi à l’aise dans l’abondant mimodrame du rôle que dans ses exploits techniques, dans la partie lamentation de sa variation du II que dans sa partie presto ou encore dans ses tellement difficiles interventions du III, Dorothée Gilbert a montré à quel point elle va être la grande Nikiya de cette génération.

    Capacité d’émotion passant autant par le visage ou le geste que par les pas eux-mêmes, force de l’expression dans les prouesses purement techniques du III comme dans ses passages aux évolutions amoureuses plus onctueuses, ce fut un régal ininterrompu. Ce troisième acte fut d’ailleurs exceptionnel dans son ensemble, notamment en raison de la qualité toujours magistrale des Ombres et de la danse de Mathias Heymann.

    Puissant quand il le fallait, félin au moment adéquat, souple et solide tout à la fois, dramatiquement très investi, somptueux techniquement, se jouant avec panache des pièges accumulés dans ses variations du deux comme du trois, la jeune Étoile a lui aussi emporté tous les suffrages avec cette prise de rôle magistrale qui comptera dans sa carrière. Quelle façon intense de rendre expressif ce langage classique qui peut être si mécanique quand on ne sait pas l’habiter ainsi !

    Bien rarement Solor a paru aussi humain, aussi romantiquement embarqué dans un amour dont il ne peut maîtriser tous les paramètres. Sa jeunesse même accentue le côté victime de sa classe sociale trop élevée, trop facilement broyé par la volonté implacable du Rajah et de sa fille, cette dernière incarnée par Ludmilla Pagliero avec une technique très sûre lui permettant de surmonter l’épreuve de la variation du II avec une aisance qui fit bien défaut à Stéphanie Romberg en soirée aux côtés de Delphine Moussin et de Stéphane Bullion.

    Plus expérimentés dans ce type de rôle et même si Delphine Moussin ne l’avait pas dansé depuis plusieurs années, ces deux danseurs ont montré une autre manière de concevoir ces personnages. D’une finesse de Tanagra, avec des bras de rêve et une sensibilité irrésistible, Delphine Moussin apporte à Nikiya toute son expérience de grande Étoile. Elle habite chaque élément de la chorégraphie de l’intérieur, sans ostentation, mais avec une vie d’une ferveur permanente. Impossible de la quitter des yeux dès qu’elle paraît et de ne pas vivre avec elle chaque minute de son drame. Une Nikya sublimement féminine face au très viril Solor de Stéphane Bullion.

    Puissant, d’une présence impérieuse dès les jetés de sa première entrée, prince du turban à la pointe des pieds, tour à tour conquérant et déstabilisé, Bullion est un beau Solor plus dans la tradition noble à la russe que Heymann dont la danse fluide, toute en sensibilité servie par une technique d’exception en tous domaines, est d’une autre nature. Deux fortes personnalités de la nouvelle génération.

    Dans l’Idole Doré, Florimond Lorieux a montré un beau potentiel qui mérite d’être développé, affirmé, tout comme Marine Ganio, très jolie danse dans la variation dite de Manou, où Aubane Philbert fut tout aussi assurée et pleine d’un charmant humour. Excellentes également dans la deuxième variation des Ombres, Charlene Gieznedanner et Muriel Zusperreguy et, dans la première variation, Sabrina Mallem.

    Que soit aussi rendu hommage à l’Orchestre Colonne qui sous la baguette très tonique de Kevin Rhodes prend avec le sérieux qu’il convient la partition de Minkus. Ce n’est certes pas une symphonie de Mahler, mais une très bonne musique de scène et de danse.




    Palais Garnier, Paris
    Le 29/05/2010
    GĂ©rard MANNONI

    Nouvelles distributions pour la Bayadère de Rudolf Noureev au ballet de l’Opéra national de Paris.
    La Bayadère, ballet en trois actes
    Livret de Marius Petipa et SergeĂŻ Khouderov
    musique : Ludvig Minkus
    chorégraphie et mise en scène : Rudolf Noureev d’après Marius Petipa
    décors : Ezio Frigerio
    costumes : Franca Squarciapino
    Ă©clairages : Vinicio Chelio

    Orchestre Colonne
    direction : Kevin Rhodes

    Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs, le Corps de ballet et les élèves de l’École de danse de l’Opéra national de Paris.

     


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