|
|
L'ACTUALITE DE LA DANSE |
26 avril 2024 |
|
Nouvelles distributions pour le spectacle Roland Petit du Ballet de l’Opéra national de Paris.
Tours de rĂ´les pour Roland Petit
Letitia Pujol et Benjamin Pech
La nouvelle génération d’Étoiles et de Premiers Danseurs continue à s’approprier avec talent des rôles entrés au répertoire alors qu’elle appartenait encore au corps de ballet. Aussi intéressant pour les danseurs et le public que fondamental pour la transmission des œuvres.
|
|
L’amour virtuose
Ivresse grecque
Flambeau partagé
[ Tout sur la danse ]
|
Pour la plupart des danseurs distribués dans cet excellent programme Roland Petit, il s’agissait de prises de rôles majeures, vu le caractère culte des trois ballets dansés. Depuis sa création en 1946, le Jeune homme et la mort fait rêver tous les danseurs du monde. Non seulement la quasi totalité de nos Étoiles de toutes les générations qui se sont succédées depuis cette date, mais les plus illustres interprètes internationaux, Noureev et Barychnikov s’y sont lancés.
L’entrée au répertoire du Rendez-vous en 1992 avait rappelé l’importance et la qualité exceptionnelles de cette création d’un Roland Petit de 21 ans. Son côté nostalgie en noir et blanc le place aujourd’hui également parmi les œuvres les plus incontournables de notre patrimoine chorégraphique. Quant au Loup, on se rend compte à quel point, en 1953, il traitait déjà d’un problème d’une brûlante actualité aujourd’hui, celui du rejet de la différence par une société trop formatée selon des données acquises sur la normalité. D’où l’intérêt renouvelé d’un contact approfondi avec ces œuvres, tant pour les danseurs que pour le public.
Après Stéphane Bullion et Émilie Cozette, Benjamin Pech et Laetitia Pujol se confrontent aux personnages du Loup et de la Jeune fille que créèrent en 1953 Roland Petit et Violette Verdy. Moins agressif et moins animal d’emblée que Bullion, Pech incarne un Loup que l’on sent tout de suite plus proche de l’homme que de la bête. Il mesure avec intelligence chaque effet, pour que le transfert d’amour de la jeune fille ne paraisse pas invraisemblable. C’est efficace et attachant. Laetitia Pujol, avec sa très belle technique, traduit avec force le désarroi profond où la plonge cette aventure.
Autre couple aussi pour le Jeune homme et la mort où, avec une Eleonora Abbagnato toujours aussi convaincante dans cette incarnation mortifère et Stéphane Bullion s’initiant au rôle des rôles. Belle technique de saut, physique idéal, il ne lui manque qu’un rien de théâtralité pour arriver vraiment au fond de d’un rôle fait pour lui.
On n’entre pas forcément tout de suite dans ces univers complexes mêlant poésie, surréaliste et littérature, dans lesquels Roland Petit jeune évoluait avec aisance et qui caractérisaient ces années d’après-guerre. La transmission et la pratique permettent fort heureusement aux nouvelles générations d’en acquérir les données et d’y intégrer peu à peu leur talent spécifique.
| | |
|
Palais Garnier, Paris Le 01/10/2010 GĂ©rard MANNONI |
| Nouvelles distributions pour le spectacle Roland Petit du Ballet de l’Opéra national de Paris. | Le Rendez-vous
chorégraphie : Roland Petit
argument : Jacques Prévert
musique : Joseph Kosma
rideau de scène : Picasso
décors : Brassaï
costumes : Mayo
éclairages : Jean-Michel Désiré
Le Loup
chorégraphie : Roland Petit
argument : Jean Anouilh et Georges Neveux
musique : Henri Dutilleux
décors et costumes : Carzou
éclairages : Jean-Michel Désiré
Le Jeune homme et la mort
chorégraphie : Roland Petit
argument : Jean Cocteau
musique : Bach
décors : Wakhévitch
costumes : d’après Karinska
éclairages : Jean-Michel Désiré
Orchestre Colonne
direction : Yannis Pouspourikas
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris. | |
| |
| | |
|