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L'ACTUALITE DE LA DANSE 30 avril 2024

Hommage à Maïa Plissetskaïa au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.

Gloire à Maïa !

Dans le cadre de l’année France-Russie, la Fondation Maris Liepa et l’association Les Amis des saisons russes du XXIe siècle ont donné un gala au Théâtre des Champs-Élysées en hommage à la grande ballerine russe Maïa Plissetskaïa. Une soirée émouvante, et couronnée par une longue standing ovation, mais d’un niveau de danse inégal.
 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 06/12/2010
Gérard MANNONI
 



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  • Longue standing ovation pour Maïa Plissetskaïa lorsque, après la projection d’extraits du film Ave Maïa retraçant quelques moments étincelants de sa carrière, la célèbre ballerine russe, l’une des gloires du XXe siècle chorégraphique, paraît dans la loge centrale du Théâtre des Champs-Élysées.

    Saluant de ces gestes de bras qui lui sont propres et qu’elle sut utiliser si efficacement tant dans le Lac des cygnes que dans le Boléro de Maurice Béjart, la Plissetskaïa, très belle dans un ensemble noir bordé de strass argentés, semble très heureuse de cet accueil d’un public qui emplit totalement la salle. Cette initiative de Maris Liepa, lui-même ancienne Étoile du Bolchoï et soliste de Béjart, fils d’un autre grand danseur du même Bolchoï, a trouvé un véritable écho auprès des amateurs de ballet parisiens et de nombreux Russes aussi.

    Ces instants de liesse passés, il faut honnêtement reconnaître que le spectacle qui suit n’est pas toujours à la hauteur des circonstances. Venus essentiellement du Bolchoï, mais aussi du Mariinski, du Stanislavski et même du Ballet du Kremlin, les solistes sont parfois très mal assortis, comme le couple Alexandra Timofeeva – plus convaincante en Cygne noir que dans le Corsaire – et Andrey Batalov, lui, plus convaincant en Corsaire qu’en Siegfried du Cygne noir – parfois très approximatifs comme le très long et fragile Semyon Chudin au physique étrange, du Stanislavski.

    Quelques instants miraculeux aussi, avec Maria Alexandrovna et Mikhail Lobukhin, aussi beaux que magnifiques danseurs, dans ce ravissant pas de deux du Talisman de Drigo et Petipa. Quel charme, quelle élégance, quel esprit, quel style ! Un régal. Autre régal avec la même Alexandrovna, une véritable Étoile, dans le pas deux de Carmen suite de Chtchedrine et Alonso, avec Andreï Merkuriev, Étoile aussi du Bolchoï, attachant Don José décalé, blond aux cheveux longs, très convaincant tout de même par la qualité de sa danse. Il l’avait déjà montré dans un solo sur de la musique de Bach, avec poésie et sensibilité.

    Et puis, il y a un autre moment exceptionnel avec le solo The meeting de Smoriginas dansé par l’excellente Ilse Liepa transformée en personnage à double face, mi-homme mi-femme, composition remarquable d’humour, de finesse, de théâtralité aussi. La même Ilse Liepa remplace également Agnès Letestu blessée comme partenaire de l’Étoile du Bolchoï Nikolay Tsikaridze dans un passage de Shéhérazade.

    Peu favorisé par un costume qui le rend trop massif, Tsiskaridze ne paraît pas aussi éclatant que d’habitude. Et puis, il y a un pas de deux du Cygne blanc dansé par deux Premiers Danseurs de l’Opéra national de Paris, Ludmilla Pagliero et Christophe Dusquesne, le second plus expérimenté que la première. Ils danseront d’ailleurs l’intégrale dans la longue série qui se déroule en ce moment à l’Opéra Bastille. Du travail très sérieux, très précis, mais un peu appliqué quand même.

    Quitte à paraître tatillon, déplorons une fois encore cette pratique des danseurs russes qui consiste à ne pas enchaîner les figures dans la coda des pas de deux. On attend ainsi que le danseur revienne se placer tranquillement en silence pour exécuter son ultime manège ou ses tours à la seconde, que la danseuse fasse de même pour ses trente deux fouettés.

    Cela coupe le fil de la chorégraphie et surtout achève de transformer en simples exploits acrobatiques ce qui devrait rester de la chorégraphie et de la danse en situation racontant quelque chose. Bien sûr, cela déchaîne mieux les applaudissements, mais nous rapproche fâcheusement du cirque, défaut tant reproché par ses ennemis à la danse classique.

    Très belle apparition finale de Maïa au milieu des danseurs, saluant toujours avec ses incroyables bras sur lesquels les années semblent n’avoir aucune prise, sur le rythme du Boléro de Ravel. Mémorable !




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 06/12/2010
    Gérard MANNONI

    Hommage à Maïa Plissetskaïa au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
    Hommage à Maïa Plissetskaïa
    Alexandra Tomfeeva, Andreï Batalov, Ludmilla Konovalova, Semyon Chudin, Ilse Liepa, Nikolaï Tsikaridze, Maria Alexadrovna, Mikhail Lobukhin, Ludmilla Pagliero, Christophe Duquesne, Andreï Merkuriev.

     


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