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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
19 avril 2024 |
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Die Fledermaus de Roland Petit à l’Opéra de Vienne.
Roland Petit Ă©pris de Vienne
L’Opéra de Vienne affiche Die Fledermaus de Roland Petit entre sa nouvelle production des Noces de Figaro et de la Bohème. Cette soirée de danse grand public plaît aux amateurs de valse, d'opérette et de ballet. Un moment léger à consommer avec modération, qui confirme un petit vent de nouveauté depuis l’arrivée des Français à la tête de la vénérable institution.
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Lorsque le Wiener Staatsoper acquiert Die Fledermaus de Roland Petit en 2009, la direction s'assure une salle complète chaque soir. L'œuvre créée en 1979 lorsque le chorégraphe dirigeait le Ballet de Marseille est reprise avec l'équipe artistique de Clavigo au répertoire de l'Opéra de Paris.
Jean-Michel Wilmotte a imaginé une scénographie aussi élégante qu'efficace dans laquelle se fondent les costumes de Luisa Spinatelli : casting de rêve. Avant de parler danse, un mot pour les musiciens de l'Orchestre du Wiener Staatsoper. Loin d'exécuter au rabais la partition de Johann Strauss, le chef hongrois Michael Halász fédère tous les pupitres et le public évidemment ravi de cette musique éminemment viennoise.
Le rideau se lève sur un ensemble typique des ballets de Roland Petit avec une danseuse drapée d'un interminable fourreau entourée d'une ronde d'hommes en habit de soirée, introduction raffinée avant de retrouver la famille attablée, cadre de l'adultère programmé. Petit s'amuse de détails coquins et de sous-entendus. Les spectateurs familiers ou non de l'opérette réagissent à la baguette.
Le rôle central de Bella est interprété par la Biélorusse Irina Tsymbal. Elle assure aussi bien les variations néo-classiques que le jeu nécessaire à la narration. Néanmoins, la jeune femme ne possède pas l'abattage légendaire de la créatrice et muse de Roland Petit Zizi Jeanmaire ni le charisme de la sémillante Alessandra Ferri dont un DVD existe à la suite de l'entrée de la pièce au répertoire milanais.
Le mari, dansé par le Slovaque Roman Lazik dégage ce qu'il convient de suffisance et d'isolement ce qui rend le personnage y compris par sa femme bafouée attachant. Le soliste présente de fort belles lignes, l'arabesque haute et les pirouettes bien contrôlées. Son rival, l'Albanais Eno Peci, tient parfaitement son rôle de rival et de Monsieur Loyal. La transmission assumée par le premier Ulrich, Luigi Bonino, est plus que probante. Au-delà de la drôlerie, le danseur propose des variations ciselées et justement nerveuses.
Les rôles secondaires nous confortent dans le jugement de bonne santé de la compagnie. Parmi les trois serveurs du tableau chez Maxims', Davide Dato offre des tours à la seconde remarquables, à la perpendiculaire du sol, le pied parfaitement arqué. Le reste du Corps de ballet souffre parfaitement la comparaison avec celui de Milan par exemple.
Depuis le début de la présente saison, Manuel Legris, Étoile à peine retraitée de l'Opéra de Paris, a pris la direction de la compagnie, à l'invitation de Dominique Meyer fraîchement arrivé à la tête de l'Opéra. Cette double ambassade française devrait pour l'Opéra comme pour la danse apporter sa dose de nouveauté dans une immense institution parfois critiquée pour son conservatisme mais toujours aussi courue par le public viennois comme les nombreux amateurs étrangers.
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Wiener Staatsoper, Wien Le 20/02/2011 Vincent LE BARON |
| Die Fledermaus de Roland Petit à l’Opéra de Vienne. | Die Fledermaus
chorégraphie : Roland Petit
Wiener Staatsballett | |
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