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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
19 avril 2024 |
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Nouvelle distribution pour la reprise de Coppélia version Patrice Bart au Ballet de l’Opéra national de Paris.
Coppélia (1) :
Un couple idéal
Parmi les distributions de cette reprise du Coppélia de Patrice Bart à l’Opéra de Paris, et en attendant la soirée du 30 mars marquant au Palais Garnier les adieux du Maître de ballet-chorégraphe, celle regroupant les Premiers Danseurs Myriam Ould-Braham et Josuah Hoffalt confirme deux vrais personnalités.
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Créée en 1996, cette version de Coppélia a ses défauts et ses qualités. On peut en effet lui reprocher une deuxième partie tournant un peu court (trente-cinq minutes environ), pas très lisible et n’exploitant que trop succinctement les possibilités de la maison aux marionnettes.
En revanche, l’atmosphère hofmannienne de l’histoire est parfaitement rendue, avec ses implications psychanalytiques, ses aspects à la fois poétiques et un peu effrayants bien accompagnés par les décors d’Ezio Toffolutti. Et puis, il y a beaucoup de belle danse, ensembles vigoureux et inspirés par les couleurs Europe Centrale de la partition de Delibes, belles variations très techniques et un adage final tout en subtilité et finesse.
Patrice Bart, qui connaît bien les possibilités des danseurs de la compagnie et ce qui peut les mettre en valeur, a multiplié le travail de bas de jambes et de pieds avec de l’imagination, du goût, de la musicalité. De très beaux sauts également pour Franz et ses quatre amis.
Tout cela crée un climat romantique empreint de mystère, de frayeurs juvéniles et en même temps assez sombre, juste ce qu’il faut pour ne pas effrayer les enfants et intéresser les parents ! En ce dimanche après-midi, le public jeune est d’ailleurs nombreux dans un Palais Garnier archi-comble.
Le couple Swanilda-Franz formé par Myriam Ould-Braham et Josuah Hoffalt, deux Premiers Danseurs, est absolument idéal, pour ce genre de ballets au moins. Ils sont l’un comme l’autre tout à fait capables d’aborder d’autres répertoires et ils l’ont prouvé, mais ils ont l’immatérialité, le physique, la jeunesse, la finesse qui conviennent particulièrement à ces autres couples de légende présents dans la Belle au bois dormant, Giselle, Casse-Noisette, Roméo et Juliette et bien d’autres encore.
Myriam Ould-Braham a une qualité qui manque à bien de ses collègues Premières Danseuses : elle a du cou. Quand on parlait d’une jeune actrice à Louis Jouvet, la première question qu’il posait était : « A-t-elle du cou ? ». Myriam Ould-Braham lui eût plu. Ce cou de belle proportion ajoute à sa grâce naturelle et lui donne un port de tête dégagé, des épaules idéalement romantiques.
Avec une technique de plus en plus assurée, elle a aussi de la vivacité, de l’humour, un jeu de bas de jambes très agile. Dans un ballet comme celui-ci et dans un bon nombre d’autres du même type d’inspiration, elle est épatante.
Tout comme son partenaire ici, Josuah Hoffalt, dont les excellentes proportions, ni trop grand ni trop petit, la technique impeccable et tout en souplesse, les sauts impressionnants de facilité, la physionomie avenante et expressive, en font un héros romantique parfait. Toutes ces qualités s’accordent on ne peut mieux avec celles de sa partenaire, ce qui achève de faire de ces deux danseurs un couple aussi agréable à regarder que convaincant théâtralement et chorégraphiquement.
Beaucoup de plaisir aussi à voir le Coppélius de Yann Saïz, élégant, séducteur, mais tout aussi inquiétant. Sa danse est large, contrôlée, de très belle facture. Et puis Aurélien Houette réussit une excellente composition en Spalanzani tout droit sorti de quelque conte infernal. Très toniques amis de Franz incarnés avec abattage par Adrien Bodet, Axel Ibot, Allistair Madin et Sébastien Bertaud.
Une distribution de premier ordre pour ce voyage freudien qui dépasse largement le cadre d’un conte pour enfants.
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Palais Garnier, Paris Le 27/03/2011 GĂ©rard MANNONI |
| Nouvelle distribution pour la reprise de Coppélia version Patrice Bart au Ballet de l’Opéra national de Paris. | Coppélia, ballet en deux actes d’après Arthur Saint-Léon
musique : LĂ©o Delibes
chorégraphie et mise en scène : Patrice Bart
décors et costumes : Ezio Toffolutti
Ă©clairages : Yves Bernard
Orchestre Colonne
direction : Koen Kessels
Avec les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris
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