altamusica
 
       aide













 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




L'ACTUALITE DE LA DANSE 26 avril 2024

Reprise du spectacle Mats Ek au Ballet de l’Opéra national de Paris.

Géniale modernité
© Agathe Poupeney

Alice Renavand (la Servante)

À revoir au Palais Garnier la Maison de Bernarda et A sort of de Mats Ek dans la programmation du Ballet de l’Opéra national de Paris, on ne peut qu’admirer la modernité inspirée de ce chorégraphe qui aura marqué notre temps aux côtés des plus grands. Une vision sombre mais aussi caricaturale de l’enfermement sur soi-même.
 

Palais Garnier, Paris
Le 28/04/2011
GĂ©rard MANNONI
 



Les 3 dernières critiques de danse

  • L’amour virtuose

  • Ivresse grecque

  • Flambeau partagĂ©

    [ Tout sur la danse ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)




  • Avec un dĂ©cor minimaliste mais d’une redoutable efficacitĂ©, des costumes qui ne disent rien de plus que l’essentiel, un choix de musique parfaitement en situation, la Maison de Bernarda apparaĂ®t plus que jamais comme l’un des Ĺ“uvres maĂ®tresses de Mats Ek. D’autant qu’entrĂ© au rĂ©pertoire de la compagnie en 2008, le ballet bĂ©nĂ©ficie encore d’une distribution exceptionnelle.

    Qu’il est angoissant, cet univers fermé et castrateur peint par Mats Ek dans nombre de ses ballets où règne une mère abusive ! Ici, c’est l’essentiel du drame ultime de Federico García Lorca que nous restitue le chorégraphe. Imposant par la terreur à ses cinq filles un deuil forcé à la mémoire de leur père, la monstrueuse Bernarda, prise elle-même entre austérité forcenée et pulsion mystico-sexuelle, conduira au drame sa tribu féminine, non sans avoir tenté d’entrouvrir une porte vers la vraie vie à sa fille aînée.

    C’est à un homme qu’est confié le rôle de Bernarda, renforçant le caractère équivoque du personnage. Occasion d’un bref retour pour Kader Belarbi affiché en alternance avec José Martinez. Toujours aussi scénique et expressif, personnalité qui marqua les belles années Noureev de la compagnie, Belarbi est entouré d’un lot de magnifiques danseuses d’où se détachent d’abord Alice Renavand, dans le rôle de la servante.

    Quelle belle créature et quelle danse magnifique d’éclat, de vivacité, d’humour quand il le faut, de théâtralité, bref, de tout ce qui fait les ballerines d’exception ! Mélanie Hurel fait elle aussi une composition marquante en sœur aînée et Eleonora Abbagnato, toujours aussi belle, s’impose en jeune sœur comme la superbe artiste qu’elle demeure.

    Les autres sont parfaites, Laure Muret, tragique sœur bossue, Aurélia Bellet et Amélie Lamoureux, les sœurs jumelles. Saisissante incarnation aussi de l’Homme par Audric Bezard qui parvient avec sobriété à imposer un personnage fort.

    Entré au répertoire en même temps que Bernarda, A sort of exprime fondamentalement les mêmes angoisses mais de manière radicalement différente sur des pages de Górecki. Au drame fulgurant succède un humour agressif, surréaliste, où rêve et réalité se confondent, où tout bouge et tout change sans cesse, où l’on est constamment en dedans et en dehors d’un univers aux couleurs acidulées.

    On ne peut plus typique de cette démarche, le premier pas de deux est assuré au plus haut niveau par le Premier Danseur Vincent Chaillet, chez qui on découvre, au-delà de son exceptionnel potentiel technique, un impact théâtral qui en fait l’un des artistes les plus complets de la jeune génération. Séverine Westermann, bien attachante artiste, est trop souvent oubliée lors du concours annuel !

    Et puis, tout le monde entre en scène dans une sorte de savant charivari gestuel et visuel construit de la plus savante manière. Un deuxième couple s’y insère, l’Étoile Jérémie Bélingard, qui apporte comme toujours une présence physique impérieuse et un sens artistique profond à ce qu’il danse, et Caroline Robert, très investie elle aussi, personnalité trop souvent perdue dans la masse du Corps de ballet.

    Après le passage de la compagnie du Bolchoï, il restera encore pour la fin de saison trois programmes maison on ne peut plus contrastés, l’entrée au répertoire de Rain, d’Anne Teresa de Keersmaeker, la création de l’Anatomie de la sensation de Wayne McGregor et la reprise des si poétiques Enfants du paradis de José Martinez.




    Palais Garnier, Paris
    Le 28/04/2011
    GĂ©rard MANNONI

    Reprise du spectacle Mats Ek au Ballet de l’Opéra national de Paris.
    La Maison de Bernarda
    chorégraphie : Mats EK
    musique : Bach et musique traditionnelle de guitare espagnole
    décors et costumes : Marie-Louise Ekman
    éclairages : Jörgen Jarsson

    A sort of
    chorégraphie : Mats Ek
    musique : GĂłrecki
    décors et costumes : Maria Geber
    Ă©clairages : Ellen Ruge

    Avec les Étoiles, Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris

     


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com