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L'ACTUALITE DE LA DANSE 24 avril 2024

Don Quichotte par le Ballet du Bolchoï de Moscou à l’Opéra de Paris.

La joie de danser
© Laurent Philippe

Au Palais Garnier, après un premier programme consacré aux rares Flammes de Paris, dans une production de Don Quichotte discutable à bien des égards, le Ballet du Bolchoï impressionne surtout par la tenue et l’évidente joie de danser de l’ensemble de la compagnie et les qualités athlétiques hors du commun de ses solistes.
 

Palais Garnier, Paris
Le 13/05/2011
GĂ©rard MANNONI
 



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  • Le spectacle est brillant dans son ensemble, c’est incontestable. Le public d’amateurs d’images rutilantes et d’exploits athlĂ©tiques hurle de joie. Tant mieux. Et il faut reconnaĂ®tre que l’on ne peut qu’être impressionnĂ© par les possibilitĂ©s physiques des deux solistes, Natalia Osipova (Kitri) et Ivan Vassiliev (Basilio).

    Très vive, très rapide – tous les tempi sont d’ailleurs pris à une vitesse inhabituelle – Osipova déploie une énergie inépuisable le sourire aux lèvres, jambes levées à la Guillem, pointes percutantes, manèges menés à toute vitesse, fouettés doubles, triples, on finit par ne plus pouvoir compter, alternés bras en première ou en couronne, bref tout et encore plus. Et l’art dans tout ça ? C’est une autre affaire, moins évidente, surtout si on a le malheur de songer à ce qu’on pu faire de ce personnage assez linéaire, c’est vrai, quelques interprètes françaises ou russes ces dernières années et même avant.

    Constatation presque identique avec son partenaire et compagnon, la star du moment, Ivan Vassiliev, véritable phénomène technique plus que stylistique, avec des sauts d’une complication incroyable, une énergie infernale, un engagement total et une manière brillante de s’emparer de la scène dès qu’il y paraît et de galvaniser l’attention.

    Le plus sympathique restant d’ailleurs son évident plaisir à se jeter dans la bagarre et à surmonter les difficultés techniques visiblement accumulées ici exprès pour lui. Un artiste de ceux qui savent conquérir et tenir leur public. Et il a l’âge idéal pour ce genre d’exploit, les vingt ans de peu dépassés.

    Gardons nous cependant de toute comparaison absolue avec certains de ses plus illustres compatriotes dans le même rôle. Barychnikov ou Noureev apportaient eux aussi une toute autre dimension artistique à ce qu’ils dansaient, avec moins d’artifices et beaucoup plus subtilité musicale et théâtrale.

    Louons encore la belle qualité du Corps de ballet, filles superbes, minces, bien en place, physique homogène, garçons eux aussi beaucoup plus homogènes que jadis, même s’il y a encore à gagner en la matière. Mais c’est une belle et forte compagnie, moderne dans son aspect, d’une école bien tenue, avec des éléments de valeur, comme Andreï Merkuriev, spectaculaire Espada à la crinière blonde tout d’or vêtu. On admire aussi la souplesse des ballerines à la taille si flexible dans un épisode hélas improbable du deuxième acte, mi-mauresque mi-russe.

    Car il faut aussi parler des limites du spectacle, au demeurant très soigné, dans des costumes multiples, riches, tout neufs, et des décors bien ripolinés. La première de ces limites est la construction même de l’histoire qui bouleverse l’ordre traditionnel des scènes, faisant précéder celle des moulins, du camp de gitans et de la vision de Don Quichotte par celle de la taverne, et détruisant ainsi toute logique dans l’action, logique que la version Noureev a si bien su bâtir.

    De plus, pourquoi ce mariage royal de Kitri et Basilio, devant une cour digne de celle de la Belle au bois dormant si ce n’est pour le défilé de costumes qu’il occasionne ? Tout cela n’a guère de sens et fait assez désordre. De même, de quelle version chorégraphique s’agit-il ? Petipa et Gorski revus par Fadeyetchev ? Ou aucune, autre qu’un ajustement adapté aux virtuoses dont on dispose ?

    Cela n’est pas très digne d’une compagnie qui devrait être, comme l’est celle de Paris, garante d’un style, d’une école, d’une tradition, d’un répertoire, ce qui n’empêche nullement de suivre l’évolution du temps et du goût, tout comme celle de la technique.

    Dommage, car c’est gâcher en grande partie un l’énorme potentiel que l’on constate chez tous les danseurs de cette illustre compagnie rénovée, en particulier chez le si brillant couple Osipova-Vassiliev, qui ne fait quand même pas oublier le couple mythique de l’autre Vassiliev avec Maximova.




    Palais Garnier, Paris
    Le 13/05/2011
    GĂ©rard MANNONI

    Don Quichotte par le Ballet du Bolchoï de Moscou à l’Opéra de Paris.
    Don Quichotte
    musique : Ludwig Minkus
    chorégrahie : Marius Petipa et Alexandre Gorski, nouvelle version d’Alexei Fadeyetchev
    décors : Sergeï Barkhin
    costumes : d’après Vasily Diyachkov
    Orchestre Colonne
    direction : Pavel Sorokin
    Avec le Corps de ballet et les solistes du Ballet du Théâtre Bolchoï de Moscou

     


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