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L'ACTUALITE DE LA DANSE 08 mai 2024

Spectacle Jerome Robbins-Mats-Ek au ballet de l’Opéra national de Paris.

Le grand Ă©cart
© SĂ©bastien MathĂ©

Programme Jerome Robbins-Mats Ek en contraste absolu au Palais Garnier, permettant à la fois de montrer les possibilités extrêmes du ballet de l’Opéra national de Paris, aussi performant dans le classique que dans le contemporain, et de mettre en valeur des personnalités de la jeune génération. Comparaison de deux distributions différentes.
 

Palais Garnier, Paris
Le 21/03/2012
GĂ©rard MANNONI
 



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  • Belle idĂ©e que de mettre en opposition dans une mĂŞme soirĂ©e deux ballets aussi diffĂ©rents que le classique et poĂ©tique Dances at a Gathering de Jerome Robbins et le dĂ©capant Appartement de Mats Ek.

    Le premier n’est qu’élégance souriante, fluidité, romantisme plus allusif que figuratif, illustrant des rapports humains sensibles et fondamentaux sur un mode virtuose, d’une imagination chorégraphique confondante que l’on qualifierait volontiers de géniale.

    Le second, d’une manière opposée, traite lui aussi de comportements courants à quelques exceptions près, mais dans un langage agressivement contemporain, où le théâtre et la parole, le cri, ont leur place, avec le trait incisif de la bande dessinée.

    L’un suggère, l’autre caricature et juge notre société avec mordant. La première impression ressentie est une réelle admiration pour ces interprètes investis avec autant de foi et de talent dans ces deux formes d’expression si opposée et demandant des qualités qui auraient été contradictoires et inconciliables il y a quelques décennies seulement.

    Les deux distributions vues parmi plusieurs permettent aussi de constater que la jeune génération, même quand elle n’est pas déjà sur les plus hauts échelons de la hiérarchie, parvient à se mesurer avec les Étoiles et les Premiers Danseurs dans des domaines réservés jadis à une seule petite élite.

    On se rappelle à quel point Jerome Robbins était pointilleux sur le choix de ses interprètes, attendant quasiment la dernière seconde pour décider de qui danserait quoi, le soir de la première en particulier. Très bien préparés par Jean-Pierre Frohlich, les danseurs du dimanche en matinée ont apporté dans Dances at a Gathering la preuve que le style Robbins était bien aujourd’hui intégré dans le patrimoine commun aux danseurs de la compagnie.

    Qu’il s’agisse de la nouvelle Étoile Josua Hoffalt, de Vincent Chaillet incroyables d’aisance, de sûreté, d’abattage, des Premières Danseuses Ludmilla Pagliero, Muriel Zusperreguy, Nolwenn Daniel et Eve Grinsztajn, d’Emmanuel Thibaut et de Christophe Duquesne, d’Agnès Letestu idéale de féminité et de chic, tous savent apporter rêve, éclat, raffinement du geste et du mouvement et la bonne pointe d’humour à ce chef-d’œuvre.

    Légèrement en retrait, le tout nouveau Sujet que l’on sait très doué Pierre-Arthur Raveau, saura sans aucun doute se libérer davantage. Un pareil lot de partenaires a de quoi impressionner. La pianiste Ryoko Hisayama sait entraîner tout ce beau monde avec beaucoup d’efficacité jouant ces pages de Chopin si variées dans un élan qui ne nuit jamais à la musicalité.

    L’autre distribution pâtit d’un accompagnement pianistique bien moins présent et stimulant ce qui en ralentit et ternit un peu le tempo général. Pourtant, un beau lot d’Étoiles, Mathieu Ganio, Benjamin Pech, Nicolas Le Riche, Clairemarie Osta, Agnès Letestu, les Premiers Danseurs Mélanie Hurel, Eve Grinsztajn et Emmanuel Thibaut, l’excellent Nicolas Paul jouèrent ce jeu subtil avec un engagement total et un style sans tâche.

    On retrouve certains d’entre eux dans les deux distributions vues d’Appartement, notamment Le Riche et Osta, Chaillet, Zuzperreguy, mais avec aussi José Martinez en Étoile invitée pour le solo de la Télévision qu’il créa, Alice Renavand, Jérémie Bélingard et l’irremplaçable Marie-Agnès Gillot dans les deux distributions, présence rayonnante de théâtralité et d’intelligence dans un rôle épineux.

    Moins à l’aise, mais cela viendra, paraissent Alexandre Gasse et Daniel Stoke. Avec les remarquables musiciens du Fleshquartet, le ballet n’a rien perdu de son impact ni de son originalité et une fois encore, il fait un pendant parfait au si différent Dances at a Gathering.




    Palais Garnier, Paris
    Le 21/03/2012
    GĂ©rard MANNONI

    Spectacle Jerome Robbins-Mats-Ek au ballet de l’Opéra national de Paris.
    Dances at a Gathering
    chorégraphie : Jerome Robbins réglée par Jean-Pierre Fröhlich
    musique : Chopin
    costumes : Joe Eula
    Ă©clairages : Jennifer Tipton
    piano : Ryoko Hisyama (le 18), Vessela Pelovska (le 21)
    Appartement
    chorégraphie : Mats Ek réglée par Mariko Aoyama
    scénographie, objets et costumes : Peder Freijl
    Ă©clairages : Erik Berglund
    Fleshquartet, musique originale exécutée sur scène.

    Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris

     


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