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L'ACTUALITE DE LA DANSE 26 avril 2024

Spectacle Balanchine en ouverture de saison au Ballet de l’Opéra de Paris.

Étoiles en première ligne
© SĂ©bastien MathĂ©

Jérémie Bélingard dans le Fils prodigue

Programme tout Balanchine pour ce premier spectacle de la saison de ballet à l’Opéra de Paris qui reprend trois œuvres majeures du grand chorégraphe. C’est l’occasion d’une très brillante démonstration de fortes personnalités chez les Étoiles et Premiers Danseurs maison et aussi d’un beau déploiement orchestral pour trois magnifiques partitions.
 

Palais Garnier, Paris
Le 24/09/2012
GĂ©rard MANNONI
 



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  • Comme c’est devenu la tradition pour les deux spectacles d’ouverture, tout commence par le Grand DĂ©filĂ© du Corps de ballet, spectacle unique au monde et qui garde toujours la mĂŞme magie.

    À une exception près chez les hommes (Mathias Heymann) et deux chez les femmes (Isabelle Ciaravola et Dorothée Gilbert), peut-être blessés ou invités sous d’autres cieux, les Étoiles sont là, occasion de mesurer leur popularité à l’applaudimètre lors du salut individuel auquel elles ont droit. À leurs côtés, bien sûr, Premiers Danseurs, École de Danse et Corps de ballet, au grand complet.

    Créé en 1934 à New York et entré au répertoire de l’Opéra en 1947, Sérénade, sur la Sérénade en ut majeur pour cordes de Tchaïkovski, est d’un rigoureux classicisme émaillé de ces cassures de style qui sont la signature de Balanchine, son image de marque souvent parodiée et qui apportent modernité et personnalité au langage chorégraphique académique.

    Et comme toujours dans ce répertoire à la fois ancré dans le XIXe siècle et projeté dans le XXe par la révolution des Ballets Russes, il faut autant de technique que d’esprit, d’élégance et de musicalité. Les danseurs de l’Opéra ont tout cela mieux que quiconque et les beaux ensemble de ballerines ont d’emblée rassuré sur l’état de la compagnie abordant la saison.

    Grand retour d’Hervé Moreau dans le rôle de l’Étoile masculine unique du ballet, ligne inégalable, danse large et facile, poétique. Un régal et une vraie joie de le revoir en forme après tant de mois de lutte difficile pour récupérer après de lourdes blessures. Belle présence aussi de Pierre-Arthur Raveau qui s’impose chaque fois davantage comme soliste. Quant à Eleonora Abbagnato, elle n’a jamais été aussi belle et rayonnante, avec une danse libérée et très pure.

    Autre très belle partition que celle d’Agon de Stravinski, ballet créé en 1957, entré au répertoire de l’Opéra en 1974 et s’inspirant de l’esprit des compétitions sportives grecques pour évoquer à la fois un combat entre danseurs et traiter ceux-ci comme les égaux des instruments de musique de l’orchestre.

    Le climat de l’œuvre est très différent, plus abstrait encore, avec des figures plus géométriques et une chorégraphie plus individualisée structurée autour de deux grands pas de trois et d’un extraordinaire pas de deux.

    Mathieu Ganio, Nolwenn Daniel et Muriel Zuperreguy, puis Myriam Ould-Braham, la toute dernière Étoile nommée, Alessio Carbone et Christophe Duquenne font une intelligente et parfaite démonstration de belle danse au style sans faille, mais la plus forte émotion vient de la magistrale interprétation du très difficile pas-de-deux par Aurélie Dupont et Nicolas Le Riche. Un exemple idéal de ce que peuvent faire deux grandes Étoiles au sommet de leur art. Un moment d’une intensité rare.

    Avec Le fils prodigue, l’un des premiers ballets de Balanchine puisque créé en 1929 et aussi l’un des plus souvent donnés à l’Opéra, Jérémie Bélingard est quasiment parvenu à surpasser la plupart des multiples interprètes l’ayant précédé sur cette scène dans ce rôle mythique.

    Aussi puissant techniquement que théâtralement, le regard flamboyant, la danse rageuse, révoltée, comme un sale gosse en plein tumulte intérieur, puis ramassée sur elle-même comme celle d’une âme détruite, il atteint lui aussi un somptueux degré de maturité en tous domaines. En Sirène, maléfique, dangereuse, Marie-Agnès Gillot impose comme toujours un personnage fort, scéniquement et musicalement, avec l’impeccable technique qu’on lui connaît.

    L’Orchestre de l’Opéra officie dans la fosse, ce qui n’est pas toujours le cas pour les spectacles de ballet. Les trois partitions en valaient la peine et en bénéficient pleinement sous la baguette stimulante de Fayçal Karoui… et sous l’œil du maestro Philippe Jordan discrètement installé dans une avant-scène côté jardin.




    Palais Garnier, Paris
    Le 24/09/2012
    GĂ©rard MANNONI

    Spectacle Balanchine en ouverture de saison au Ballet de l’Opéra de Paris.
    Grand défilé du corps de ballet sur la Marche des Troyens de Berlioz
    Sérénade
    musique : TchaĂŻkovski
    costumes : d’après Karinska
    Ă©clairages : Perry Silvey
    Agon
    musique : Stravinski
    Ă©clairages : Perry Silvey
    Le Fils prodigue
    musique : Prokofiev
    décors et costumes d’après Rouault
    Ă©clairages : Perry Silvey
    chorégraphies : Georges Balanchine
    Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra National de Paris
    Orchestre de l’Opéra national de Paris
    direction : Fayçal Karoui

     


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