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L'ACTUALITE DE LA DANSE 23 avril 2024

Compte rendus des soirées des 26, 28 décembre et 2 janvier sur la présence de la Compagnie Antonio Gades au Palais des Congrès, Paris.

Théâtre et flamenco
© Javier del Real

Véritable institution culturelle en Espagne, la Compagnie Antonio Gades s’est installée au Palais des Congrès pendant les fêtes de fin d’année pour présenter au public parisien les quatre chefs-d’œuvre absolus du chorégraphe espagnol que sont Carmen, Noces de Sang, Suite Flamenca et Fuenteovejuna. Grand succès auprès d’un public très enthousiaste.
 

Palais des Congrès, Paris
Le 02/01/2013
Olivier BRUNEL
 



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  • Le théâtre-flamenco d’Antonio Gades a largement occupé le devant de la scène espagnole et mondiale pendant les années 1980. Ce danseur a fait passer le flamenco des tavernes au théâtre, et même au cinéma avec Carlos Saura. Tous les professionnels du flamenco s’accordent sur le fait qu’il y a dans l’histoire cette danse un avant et un après Gades.

    Il a ouvert un chemin que tous n’ont pas suivi, d’où l’importance de la Fondation Gades créée en 2004 pour la transmission et la continuation de son travail pionnier. Les chorégraphies de Gades étant les plus anciennes dans l’histoire de la danse espagnole à être représentées (Noces de sang a quarante ans), elles font aujourd’hui office de classiques.

    Située depuis 2006 à Getafe dans les environs de Madrid, au Théâtre Federico Garcia Lorca, la Fondation Gades, dirigée par sa veuve Eugenia Eiriz, a pour vocation de conserver la tradition, et, avec l’aide d’anciens de la compagnie comme Stella Arauzo et Josep Torrent, collaborateurs de la première heure, de produire en Espagne et dans le monde entier les cinq grands ballets du chorégraphe.

    Ces représentations parisiennes étaient dédiées par la Compagnie Gades au danseur russe Boris Traïline (1921-2012), disparu en octobre dernier, qui avait été pour Gades un mentor et ami puis une éminence grise pour la Fondation Gades. Carmen, leur pièce la plus emblématique, ouvrait le bal.

    Gades l’avait voulu au plus près de la nouvelle de Mérimée et le moins décoratif possible. On est frappé d’emblée par sa modernité, preuve remarquable qu’avec ses quasiment trente ans, le travail de Gades qui était moderne d’essence a résisté au temps au contraire des phénomènes de mode qui vieillissent en se démodant. Le procédé du théâtre dans le théâtre est ici d’une efficacité redoutable.

    On assiste à une répétition au cours de laquelle les artistes se prennent au jeu et racontent l’histoire avec une vérité criante. Relativement courte, la pièce concentre toute une gamme d’émotions. Les tableaux d’ensemble sont très soignés et toujours magnifiques. Maria José et Angel Jil assuraient les deux rôles principaux avec une maîtrise complète de leur art, Jairo Rodriguez et Miguel Ãngel Rochas ceux du Toréador et du mari de Carmen.

    Même volonté de brièveté pour Noces de sang d’après Garcia Lorca mais un peu au détriment de la compréhension. Le drame est encore plus resserré que dans Carmen et quelques scènes dont celle du duel à coups de navaja entre le fiancé et son rival Leonardo qui se déroule dans un hallucinant ralenti cinématographique est un moment inoubliable du spectacle.

    Suite flamenca qui complète le programme est une fantastique succession de huit tableaux dansés évoquant tous les aspects du flamenco en solo, duo ou ensemble avec des costumes d’une belle diversité dans laquelle la collaboration avec Cristina Hoyos a apporté une part de fantaisie qui équilibre fort bien le fatum de Gades. La tenue et la rigueur de tous les danseurs est une formidable leçon de style faisant de cette pièce un grand classique du patrimoine chorégraphique ibérique.

    Beaucoup plus tardif, Fuenteovejuna (1994) est certainement le moins imprégné de flamenco des quatre ballets présentés lors de cette tournée. Beaucoup d’autres danses espagnoles sont utilisées pour donner vie à ce drame historique de Lope de Vega, devenu emblématique de liberté, qui évoque un fait historique de l’âge d’or espagnol. La révolte de tout un village contre les agissements abusifs d’un gouverneur despote est très précisément et lisiblement illustrée par le système théâtral de Gades.

    Mercedes Recio interprète avec noblesse le rôle de Laurenca, Ãngel Gil celui de Frondoso et Miguel Ãngel Rojas celui du Commandeur. Il est remarquable que dans cette troupe, chaque danseur puisse être à la fois un soliste principal dans une pièce et se fondre dans la masse des personnages secondaires et silhouettes sans le moindre problème dans un véritable esprit de troupe.

    Avec de superbes et fortes images comme la révolte le mariage et la mort du Commandeur, Fuenteovejuna est une pièce maîtresse et palpitante jouée sans interruption, le plus théâtral de ceux présentés à Paris. On espère le retour rapide de cette compagnie qui a eu un véritable succès auprès du public parisien pendant les fêtes de fin d’année, avec l’espoir de voir leur cinquième ballet, l’Amour sorcier d’après Manuel de Falla.




    Palais des Congrès, Paris
    Le 02/01/2013
    Olivier BRUNEL

    Compte rendus des soirées des 26, 28 décembre et 2 janvier sur la présence de la Compagnie Antonio Gades au Palais des Congrès, Paris.
    Carmen, ballet tiré de Carmen de Prosper Mérimée
    chorégraphie et éclairages : Antonio Gades
    musiques : Antonio Gades, Antonio Solera, Ricardo Freire Gonzalès, Georges Bizet (Carmen), Manuel Penella (El Gato Montés), José Ortega Heredia et Federico García Lorca (Verde que te quiero verde)
    Noces de sang, ballet tiré de la pièce Bodas de sangre de Federico García Lorca
    chorégraphie et éclairages : Antonio Gades
    décor et costumes : Francisco Nieva
    musiques : Emilio de Diego, Perelló y Monreal (iay, mi Sombrero), Felipe Campuzano (Rumba)
    Suite Flamenca (1983)
    chorégraphie et lumières : Antonio Gades, avec la collaboration de Cristina Hoyos
    musiques: Antonio Gades, Ricardo Freire, Juan Antonio Zafra
    Fuenteovejuna
    Ballet tiré de la pièce de Lope de Vega
    chorégraphie : Antonio Gades
    décors et costumes : Pedro Moreno
    éclairages : Dominique You
    musiques : Anton Garcia Abril, Modeste Moussorgski (Tableaux d’une exposition), Antonio Gades, Faustino Nunez, Juan Antonio Zafra

    Par la Compagnie Antonio Gades
    direction : Stella Arauzo

     


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