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L'ACTUALITE DE LA DANSE 20 avril 2024

Reprise de Kaguyahime de Kylián au ballet de l’Opéra national de Paris.

Pureté japonisante
© Charles Duprat

CrĂ©Ă© en 1988 par le Nederlands Dans Theater et entrĂ© au rĂ©pertoire du ballet de l’OpĂ©ra en 2010, Kaguyahime reste une pièce unique dans le rĂ©pertoire pourtant diversifiĂ© de JiřĂ­ Kylián. Un moment d’absolue beautĂ© visuelle et sonore, oĂą nos danseurs font assaut de virtuositĂ© et de poĂ©sie, soutenus par l’incroyable univers musical du Kodo et du Gagaku.
 

Palais Garnier, Paris
Le 01/02/2013
GĂ©rard MANNONI
 



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  • Avec autant d’habiletĂ© qu’en avait Roland Petit pour tirer l’essentiel d’un roman et en faire un ballet, JiřĂ­ Kylián a extrait de la complexe lĂ©gende originale de Kaguyahime une trame assez simple pour qu’elle devienne l’argument Ă  la fois anecdotique et poĂ©tique qu’il a chorĂ©graphiĂ©.

    Née de la Lune, la ravissante petite princesse découverte par hasard par un coupeur de bambous accomplira son destin en retournant vers l’astre de la nuit après avoir résisté aux tentations plus purement humaines, aux affrontements qu’elle déchaîne et même aux avances du puissant Mikado.

    La pureté du symbole est traduite théâtralement par la fabuleuse musique de Maki Ishii, alliant percussions japonaises et occidentales aux sons immatériels de trois joueurs de gagaku.

    La beauté plastique des tambours Kodo, la gestuelle proche d’une danse qu’implique leur usage, celui-ci translucide et féérique des crotales frottés comme par magie sur des archets, le tout alternant le tumulte sonore le plus violent avec la plus extrême finesse de sons ténus tout juste perceptibles, tout cela crée un climat sonore d’une puissance évocatrice irrésistible.

    Nous sommes transportés dans ce monde où l’irréel côtoie la vie concrète la plus agressive, où un rayon de lune s’oppose aux rivalités guerrières des hommes et s’affirme plus fort que l’amour.

    Le déchaînement des tambours est aussi expressif par sa force que la douceur cristalline des crotales. La chorégraphie acrobatique imaginée par Kylián pour les passages où nobles et paysans se livrent bataille, comme celle tellement sophistiquée en finesse où se déploie la transparence de l’héroïne, correspondent si bien à la musique que les yeux englobent scène et fosse d’orchestre dans une même vision.

    S’ajoute à cela la simplicité de la scénographie, toute de lignes strictes et de chatoiements irisés pour créer un cadre où le chorégraphe a pu d’une manière très inspirée mettre en relief les complexes solos de Kaguyahime et les affrontements collectifs des humains.

    La première distribution était confiée à Alice Renavand dans le rôle-titre et à Hervé Moreau dans celui du Mikado, rôle très épisodique et momentané, assez frustrant, pour tout dire. Alice Renavand, toute de souplesse, de délicatesse, a su traduire l’indéfinissable présence de cette créature venue d’ailleurs avec beaucoup de talent et cette grande pureté de ligne qui rend toute sa gestuelle si efficace.

    Magnifiques aussi, les deux groupes d’hommes et les deux groupes de femmes, défendant une chorégraphie périlleuse, athlétique mais jamais sauvagement brutale, avec une technique et un engagement artistique épatants. S’y mêlent d’ailleurs à quelques Premiers Danseurs des membres du Corps de ballet d’une totale efficacité.

    Difficile pourtant de cristalliser l’attention du public fasciné par le jeu des tambours dans la fosse, mais tous y parviennent et cela crée, encore une fois, d’incroyables moments d’osmose visuelle et sonore dans un contexte totalement inhabituel. Remarquables éclairages de Michael Simon, qui signe aussi la scénographie.

    Une reprise parfaite pour un ballet Ă  nul autre pareil.




    Palais Garnier, Paris
    Le 01/02/2013
    GĂ©rard MANNONI

    Reprise de Kaguyahime de Kylián au ballet de l’Opéra national de Paris.
    Kaguyahime
    chorĂ©graphie : JiřĂ­ Kylián
    musique : Maki Ishii
    scénographie et éclairages : Michael Simon
    costumes : Ferial Simon et Joke Visser
    Kodo, Gagaku et ensemble de percussions invité
    direction : Michael de Roo

    Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris

     


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